07/12/2019 reporterre.net  5 min #165640

A Madrid, une manifestation massive pour le climat

Des dizaines de milliers de personnes, dont l'activiste suédoise Greta Thunberg, ont pris part vendredi soir 6 décembre à la Marche pour le climat. Elle inaugure un sommet social organisé en parallèle des discussions officielles de la COP25.

Madrid, correspondance

« Le monde s'est réveillé » alors que la nuit enveloppait Madrid. Aux alentours de 18 heures, la Marche pour la climat a débuté à la gare d'Atocha avec ce constat, affiché en grand sur une banderole portée par des représentants de peuples autochtones et indigènes venus du Chili. Malgré la  délocalisation de l'évènement en Espagne, ils étaient nombreux en tête d'un cortège qui a réuni des dizaines de milliers de personnes (500.000 selon les organisateurs, 15.000 selon la délégation du gouvernement) dans la capitale madrilène. L'objectif : exhorter les gouvernements, dont les délégations sont actuellement en pleine COP25 au salon des foires de Madrid, de respecter les engagements pris lors de l'accord de Paris.

« Nous n'avons pas d'autre option »

Un message énoncé haut et fort par, entre autres, l'acteur Javier Bardem et la jeune activiste Greta Thunberg à l'issue de la marche. « Nous sommes à un des moments les plus critiques de notre histoire et pour la première fois, nous parlons d'une seule voix », a signalé l'acteur espagnol. Il a engagé les « responsables politiques à être la hauteur » et égratigné, au passage, Donald Trump et le maire de Madrid. « Il n'y a que trois mots qui peuvent freiner l'impact de cette crise : urgence, ambition et réduction. »

Greta Thunberg (2e à partir de la gauche) : « On ne peut pas attendre un jour de plus. »

« J'espère de tout mon coeur que la COP25 parvienne à quelque chose de concret. Qu'elle permette une meilleure prise de conscience au sein de la population. On ne peut pas attendre un jour de plus », a poursuivi Greta Thunberg, ajoutant « que le changement arrivera, qu'ils [les responsables politiques] le veuillent ou non. Parce que nous n'avons pas d'autre option. » La Suédoise de 16 ans, symbole de la lutte contre le changement climatique, était arrivée vendredi matin par un train de nuit en provenance de Lisbonne. Entourée par les journalistes et les militants, elle a dû quitter la marche, sur recommandation de la police espagnole, et se rendre directement en fin de parcours.

« Nos ressources sont limitées, notre Terre aussi »

« Futur noir pour la planète ».

Le long de la manifestation, sur la grande artère du Paseo de la Castellana, bordée de parc, musées et autres bâtiment officiels, l'ambiance était familiale et pacifique. Andrés, ingénieur de 35 ans, participait à sa première marche pour le climat. D'ailleurs il n'a pas souvenir d'un rassemblement si conséquent sur ce thème en Espagne. « C'est nécessaire pour faire prendre conscience que nos ressources sont limitées, notre Terre aussi. Le regroupement des peuples, comme aujourd'hui, doit permettre de faire changer les choses ».

Mercedes et Silva : « On doit montrer que le mécontentement est intergénérationnel et mondial ».

Mercedes et Silvia, respectivement 71 et 61 ans, ressentent, elles, « de la honte, pour nos générations, de devoir être poussées par les jeunes pour sortir dans la rue. On doit montrer que le mécontentement est intergénérationnel et mondial ».

Cette manifestation était organisée par Fridays for Future Espagne, avec le soutien d'associations écologistes et sociales espagnoles et chiliennes. Elle inaugure le « Sommet social pour le climat », un évènement alternatif organisé par la société civile en parallèle des discussions officielles. De nombreux ateliers, activités et discussions sont organisés jusqu'au 13 décembre au sein de l'Université Complutense de Madrid qui fut, il y a quelques années, le  berceau du mouvement des Indignés. « Nous souhaitons mettre en lumière le fait que la contestation sociale au Chili et dans d'autres endroits du monde est aussi l'expression de la crise écologique, peut-on lire dans le manifeste du contre-sommet. Nous nous solidarisons avec ceux qui souffrent le plus, avec les travailleurs et les communautés qui sont en première ligne de la résistance sur tous les continents. »

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