Épuisés par leur charge de travail, les pompiers dénoncent un important manque d'effectif. De plus, alors que ceux-ci constatent une hausse des violences subies au quotidien, l'État ne reconnaît pas leur métier comme « à risque ».
Ce 5 décembre, des participants généralement peu présents dans les manifestations se sont joints au mouvement. Les sapeurs-pompiers ont été particulièrement remarqués dans les cortèges de plusieurs villes comme Saint-Malo, Avignon, Toulon, Rouen, Paris, Lille ou encore Rennes.
Parmi les grévistes
Le 15 octobre dernier, ils avaient connu des heurts avec la police lors d'une manifestation à Paris. Ce jeudi, ils ont opté pour une nouvelle stratégie : défiler les mains levées. Se plaçant ainsi en tête des cortèges bloqués par les forces de l'ordre, ils sont parvenus à les faire reculer, avant de se faire acclamer à plusieurs reprises par les autres manifestants.
Les sapeurs-pompiers étaient mobilisés depuis le début de la semaine place de la République. La plupart se sont mis en grève il y a six mois - tout en étant tenus d'assurer un service minimal. Ce mouvement avait été décidé en réponse au « déni de dialogue » de la part du ministre de l'Intérieur. 85 % des 40 500 pompiers professionnels de France ont signé le préavis de grève envoyé le 25 juin à Christophe Castaner.
Le feu aux poudres
Épuisés par leur charge de travail, les pompiers dénoncent un important manque d'effectif. De plus, alors que ceux-ci constatent une hausse des violences subies au quotidien, l'État ne reconnaît pas leur métier comme « à risque ». En raison du manque de policiers, les sapeurs-pompiers doivent régulièrement gérer des cas d'ivresse sur la voie publique, d'affrontement, de personnes psychologiquement instables ou encore de violences conjugales. Des situations auxquelles ils ne sont pas censés être confrontés - lors des déplacements en ambulance, leurs tenues ne sont même pas conçues pour les protéger des violences.
« Le système est essoufflé parce qu'on doit assumer des missions qui ne sont pas les nôtres. Il faut trouver quelqu'un et ce quelqu'un, c'est systématiquement les pompiers » constate amèrement le pompier Sébastien Delavoux.
« Quatre-vingt-dix pour cent du temps, les policiers arrivent après nous... Quand ils arrivent » ajoute André Goretti, président de la Fédération autonome des sapeurs-pompiers de France, leur principal syndicat.
Ainsi, ceux-ci réclament que la prime de feu soit alignée sur la prime de risque des policiers. Ceci la ferait passer de 19 % de leur rémunération brute à 28%. Ils demandent par ailleurs une diminution de la durée de leur garde, actuellement de vingt-quatre heures (payées dix-sept). Enfin, un « recrutement massif » leur paraît indispensable.
source : lareleveetlapeste.fr