Plusieurs syndicats policiers sont montés au créneau après les récentes prises de position de l'exécutif visant à rassurer les militaires français face à la réforme des retraites. Certains ont d'ores et déjà écrit une lettre au chef du gouvernement.
Après l'obtention du maintien d'un régime dérogatoire pour les policiers dans le cadre de la réforme des retraites portée par le gouvernement, qui avait été annoncée par Christophe Castaner, plusieurs organisations syndicales avaient salué certaines avancées malgré des points à préciser. Mais deux récentes prises de parole de l'exécutif semblent avoir remis de l'huile sur le feu dans les rangs de la police, comme en témoignent les réactions de certains syndicats représentatifs de la profession.
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Dernière en date, l'intervention d'Emmanuel Macron qui, s'adressant aux militaires depuis Abidjan le 21 décembre, a souhaité les rassurer face à la réforme des retraites, expliquant qu'en tant que militaire, «on ne touche pas la retraite, on a une pension, c'est différent».
Egalement, l'annonce (selon des propos rapportés par le syndicat Unité SGP-Police) qu'aurait faite aux gendarmes le 19 décembre la ministre des Armées Florence Parly, lors du Conseil supérieur de la fonction militaire, selon laquelle «aucun sous-officier ne basculerait dans le régime universel».
«Affront insupportable», «nouvelle colère des policiers»
Ainsi, dans un 𝕏 communiqué publié le 21 décembre, le syndicat Unité SGP-Police évoque par exemple «un affront insupportable» fait aux policiers, estimant qu'était appliquée aux gendarmes ladite «clause du "grand-père"», selon laquelle les travailleurs déjà en place au moment de l'entrée en vigueur d'une loi continuent à bénéficier des avantages dont ils jouissaient avant celle-ci, les effets de la nouvelle loi ne s'appliquant qu'aux nouveaux embauchés. «Tous les policiers d'aujourd'hui ne doivent pas être impactés par la réforme des retraites. Ceux de demain doivent être couverts par un régime dérogatoire assurant les mêmes conditions que notre statut spécial actuel», conclut le communiqué syndical.
Evoquant également l'application de la fameuse clause d'antériorité pour les gendarmes, les syndicats Alliance et Unsa Police évoquent pour leur part, dans 𝕏 un texte commun adressé au Premier ministre, «une incompréhension et une colère dans les rangs des policiers placés sous l'autorité du ministre de l'Intérieur». Et les deux organisations de mettre le chef du gouvernement en garde contre «une nouvelle colère des policiers qui s'amplifiera tant que des réponses favorables n'auront pas été apportées».
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