30/05/2020 2 articles telex.ovh  8 min #174654

Sur l'écrasement des gens

Le fait-divers qui a consisté en ce qu'un chauvin nommé Chauvin écrase à mort la gueule d'un nègre en gardant les mains dans les poches s'est vite montré viral, et a déchaîné une épidémie de violence, dûment entretenue parce que d'ailleurs c'était le but.

La façon dont le système peut de façon benoite assassiner quiconque ne lui plaît pas devrait normalement, chez un flic en bonne santé mentale, lui suggérer l'idée que ça peut aussi lui arriver.

La question revient à celle de la façon dont la dictature existe. Elle est portée par les serviteurs de la dictature, qui comprennent et endossent son idéologie en raison de ce qu'elle sert les intérêts de leur propre psychopathologie, qui consiste à vouloir de croire au-dessus des autres ; au-dessus de la loi. Et finalement à nier la loi et la justice.

Peut-on vraiment penser que la loi a besoin de serviteurs qui se croient au-dessus d'elle ? Apparemment oui, si la loi n'est pas un concept moral mais plutôt un truc utilisé comme un outil par des puissants pour faire ce qu'ils veulent.

Ainsi le moindre message subliminal en provenance d'une autorité hiérarchique peut se décupler dans l'esprit du psychopathe comme une avalisation de tout contre quoi il lui semble si fastidieux de lutter, ses pulsions de mort, qu'il assène à n'importe qui de façon indiscriminée (selon la terminologie militaire), en fonction de la violence qui inonde son système sanguin dans le feu de l'action.

La violence procède d'une énergie très puissante, qui a vite fait du submerger la conscience réfléchie, et d'en court-circuiter la liberté et la retenue. Quand ce stade est atteint, le déferlement d'énergie est incommensurable. Cet homme qui étrangle ce nègre n'est pas libre. Il fait mine de l'être en gardant les mains dans les poches en attendant tranquillement que sa victime succombe, et cela grâce à son flegmatique professionnalisme, mais son cerveau est débranché.

L'énergie de la violence peut très facilement se décupler quand on la laisse entrer, en fixant son esprit sur quelque chose de névralgique. Cette amorce va à son tour être réutilisée itérativement en faisant apparaître un nouveau focus d'énervement, qui lui sera considéré avec encore plus de violence. Ensuite, très vite, il n'y aura plus besoin de focuser sur rien, car n'importe quel stimuli de n'importe quelle sorte sera prétexte à une violence encore décuplée. Cela peut aller très vite, en quelques secondes, et le débile mental qui n'a aucune technique de maîtrise de lui-même peut se faire embourber par cette énergie véritablement diabolique et chaotique. Il peut également, pour le moins qu'il en a l'habitude et qu'il y est accoutumé, en concentrer l'énergie vers une action précise.

Ici le débile mentale restait certainement persuadé qu'il était en train d'immobiliser sa proie, et qu'il attendait qu'il se calme, sans se dire une seconde que s'il se débattait c'était pour survivre, non pas pour se montrer violent.

Ce qu'il faut conseiller aux victimes de crimes injustes, face à un tel cas de figure, c'est de savoir que rien qu'on ne puisse dire ou faire ne peut servir positivement à s'en sortir, tout stimuli étant vécu comme une occasion de faire déferler la violence. Il faut rester parfaitement immobile et passif, c'est à dire non-violent. Je pense qu'en simulant sa propre mort il y a moyen de l'éviter. Du moins le spectacle d'un corps sans vie a-t-il la vertu d'agir comme un point d'arrêt au déferlement de violence de la part du débile mental ; puisqu'il est en mode animal, il réagit spontanément à cette réponse claire même si c'est visiblement simulé.

*

Le fait que la colère populaire se répande en forme d'émeutes est de l'ordre de la réaction de la conscience collective. Elle n'est pas pour autant saine, même si sa façon de procéder est naturelle. Il s'agit d'engendrer la situation mémorable qu'il faudra ensuite rattacher à l'événement meurtrier de sorte qu'il serve de garde-fou la prochaine fois, de la même manière que dans la fabrication d'un réflex conditionné.

Cependant il y a un piège qui est tendu lorsque ces émeutes sont elle-mêmes le but de la classe dirigeante, qui a décidé d'asseoir son pouvoir en imposant des mesures qui seront précisément destinées à "éduquer" les gens, du moins dans l'argumentaire. C'est compliqué. En fait il faut que les gens s'auto-éduquent par anticipation pour ne pas laisser la porte ouverte à l'argument qui consiste à vouloir les conditionner, en imposant une dictature violente. C'est vraiment très subversif, insidieux et même vicieux comme stratégie.

Puisque cette dictature violente sera justement le lit de tels déferlements de violence étatique à l'égard de qui-ne-plaît-pas.

*

Il faut revenir un instant sur la façon dont la dictature peut être endossée par les citoyens envers d'autres citoyens. À l'origine elle est imposée depuis les plus hauts niveaux hiérarchiques mais on n'est pas sensés les écouter ou trouver intéressant des les écouter.

Pourtant toute leur force, leur pouvoir, repose sur l'argumentation. Dans l'exemple de la crise du covirus OGM, il était dit aux gardiens de supermarchés de devenir les détenteurs du pouvoir, ce qu'ils ont considéré comme un honneur. En même temps on disait aux citoyens qu'ils devaient garder leurs distances, ne plus se sourire les uns aux autres, baisser la tête, contourner les autres comme s'ils avaient la peste, et implicitement de culpabiliser les comportements non conformes.

Même la pression sociale regardait d'un sale œil ceux qui ne se pliaient pas à ces règles, en restant droit et normal et souriant. C'est alors que le détenteur local de l'autorité devait arriver en déployant une force d'ordre karmique érigée comme une barrière qui empêche de passer. Il se tenait droit en croisant les bras, en faisant non de la tête, et en disant "tut-tut-tut". Une qui rentre, une qui sort.

À la Fnac où par le pire des malheurs j'étais obligé de me rendre pour acheter un putain de câble, on me demanda de me munir d'un couvercle facial. Je fis donc demi-tour pour aller en acheter un à prix d'or avec l'argent de vos impôts, et quand je revint il me demanda de passer par l'autre entrée. Il n'y avait personne et j'étais déjà dedans. Je lui dis que ça ne servait à rien puisque j'étais déjà où conduisait l'autre entrée. J'aurais dû juste ne pas l'écouter mais je suis quand même ressorti pour faire le tour et revenir à la même place. Là je lui ai demandé à quoi ça avait servi, mais il me tourna le dos, comme pour éviter les microbes. Il me tourna le dos encore quand je sortais après avoir fini ma course. Et là soudain on a une illustration de ce que je disais, quand le citoyen muni d'une minable autorité accepte d'endosser l'idéologie de la dictature en raison de ce qu'elle sert ses propres intérêts, ici en particulier, le refus du dialogue. C'est à dire que les deux pulsions se superposent, l'individuelle et la collective.

C'est de là que naît la violence. D'ailleurs c'est déjà de la violence.
Une seule pichenette et j'aurais pu foutre le feu à tout le bâtiment.

*

Bien sûr les gens se savent pas ce que j'ai écrit dans mes autres articles, comment marche la biologie, la psychologie, les virus, le phénomène de la vie, et l'intérêt de la liberté et du contrôle de soi. À chaque fois il faut trouver de nouveaux moyens de tout leur enseigner d'un coup en peu de mots adaptés à la situation, et à la psychologie du débile qu'on rencontre, ce qui n'est pas facile. J'avoue manquer de patience mais je m'entraîne à savoir trouver les mots justes.

Ce n'est jamais un plaisir de se faire écrabouiller la gueule, même sur le plan psychologique, par des barbares. Eux aussi n'ont pas le temps de réfléchir à ce qu'ils font, et il leur en faut encore plus qu'à quelqu'un dont le cerveau est entraîné.

Je cherche souvent dans les circonstances à trouver ce qu'il aurait été idéal de dire ou de faire. Pour ce qui est de la réaction en émeute à la confiscation de la vie de George Floyd, elle devrait plutôt se muer en une cérémonie religieuse, ce qu'elle ne manquera pas de faire quand les esprits se seront calmés, en l'honneur d'une personne qui a subit une mort atroce avec le souhait qu'elle ne se reproduise plus jamais.

Et pour qu'elle ne se reproduise plus jamais, il faut inviter les serviteurs du pouvoir décadent à se joindre à la prière, et les incorporer dans l'esprit de paix qui devrait présider à toutes les dissensions, créées de toutes pièces par des gouvernements malades.

On a même vu un agent de police dissimulé sous un parapluie le protégeant des satellites et des drones de combat déployés sur la zone, capables de filmer et écouter tout ce qui se passe sur 80 kilomètres à la ronde, ce dont manifestement il était au courant, en train de saccager des vitrines pour faire porter le chapeau à d'éventuels innocents blacks qui passeraient par là par hasard.

Les flics diraient que "la situation exige d'être vigilants" et auraient la tension nerveuse montée d'un cran, prête à laisser se déferler l'adrénaline qui coure dans leurs veines contrôlée par un cerveau fébrile.

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Le plus fulgurant dans cette histoire est combien elle est le reflet de la situation historique évolutive de l'humanité où elle se trouve à ce stade critique, où une angoisse lancinante ne trouve d'échappatoire que dans l'excès de pratiques dont on sait pourtant qu'elles sont vouées à l'échec.

La violence, la réaction, le coup porté comme une leçon qui sculpte les réflexes, et qui par mégarde imbibent l'esprit d'une procédure défaillante qui ensuite et répétée à l'infini, forment un cycle qui est celui d'une époque révolue.

Il faut voir plus loin et s'expatrier moralement d'un "fonctionnement de monde" qui est antique et préhistorique.

La seule issue à toute situation est de garder l'esprit de paix, qui consiste à comprendre ce qui se passe dans la tête très spéciale de chacun, de façon à savoir comment atteindre sa fibre profonde avec les mots justes. Ce ne sont que des humains et ils ne demandent qu'à vivre en paix, qui qu'ils soient, y compris les fous dégénérés qui sont au pouvoir, et dont la folie prend effet sous forme d'un tableau d'un flic débonnaire écrasant la gueule d'un black.

 telex.ovh

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Articles enfants
14/06/2020 telex.ovh  20 min #175390

Sur l'écrasement des gens

Vous avez dit « racisme systémique » ?

Des fois il y a des pubs à la télé disant d'une voix douce et amusée : "Tout le monde a besoin d'un petit coup de pouce pour faire des choix". Si on n'écoute pas ce qui est dit, on passe à côté de l'essentiel du message. Franchement on se demande comment peut venir l'idée de tenir des propos aussi hallucinants et effarants. La liberté est un moment délicat pendant lequel tout peut facilement basculer, et où consiste à aller chercher au fond de soi les motifs d'une décision prise en toute conscience, ce qui se nomme l'exercice de la liberté.

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