09/06/2020 telex.ovh  16 min #175160

Dans la tête des élites

La Théorie de l'élite est une doctrine élaborée au cours du XXième siècle au sein d'une clique de gens qui se voulaient eux-mêmes tous être "des élites".

Je vais juste faire quelques commentaires à ces deux PDF, le premier en français :  persee.fr
et le deuxième, on verra après.

La théorie dit en substance que dans tout groupe social, se dégage une élite qui dirige les autres. Ceci résonne dans les oreilles des avides de pouvoir comme étant une loi universelle de l'univers, inflexible et immuable, fatale et dit "objective", "rationnelle", etc. C'est comme ça et c'est tout.

Le cheminement des idées développées par Pareto et Mosca, dans l'ordre chronologique mais pas dans l'ordre d'importance, est l'histoire d'une traduction abusive faite aux états-unis (de l'italien) donnant lieu à une école de pensée qui ensuite a été appliquée rétroactivement aux nouvelles éditions de ces œuvres.

Le traducteur, Linvingstone, était un faussaire et un opportuniste de première, bref un homme de son époque. Sa traduction a engendré tout un courant emplit de rages et de contradictions.

En premier lieu, la théorie des élites suppose dans son essence que la démocratie est impossible, puisqu'un groupe "doit" dominer l'autre. On attribue au caractère irrationnel de l'humain la nécessité de faire perdurer l'illusion d'une démocratie. Le fait que le suffrage universel soit vu comme l'expression de la majorité est sciemment établit comme un artifice nécessaire.

Mussolini puis Hitler se sont extasiés devant cette théorie, au point que ceux qui voyaient Pareto ou Mosca comme l'auteur original de l'idée d'une théorie de l'élite, en vinrent à rejeter sur l'autre la paternité (après s'être battus pour l'obtenir).

Eux, les auteurs originaux étaient finalement les derniers de leur espèce à faire de la recherche théorique en espérant faire avancer la connaissance, quitte à se tromper. Ils ne faisaient que critiquer leur époque ancienne (le XIXième siècle).

Mais la médiocrité de la clique qui s'est emparée du sujet a voulu en faire un nouveau dogmatisme. C'est aux états-unis que la théorie des élites a conditionné toute la culture et les sciences. Livingstone était chargé de la propagande en faveur de l'engagement dans la première guerre mondiale ; Et c'est là qu'on comprend mieux le glissement entre "élite" et "hégémonie". Dominer était une manière de faire partie des élites.

Dans le même temps les groupes anti-guerre et socialistes sont donc, forcément, apparus comme des ennemis de la théorie de l'élite. Pour contrer cela des offices de presse de droite ont été institués, ayant pour but de critiquer la démocratie, le système parlementaire et les socialistes.

Comme il s'avérait que la traduction de Livingstone avait appuyé la montée de Mussolini, il finit par rétracter l'importance qu'il accordait à Pareto. Il s'est donc très vite agit de changer de fusil d'épaule et de réviser les interprétations possibles de la théorie des élites, pour en conserver l'essence, qui leur était quand même très utile.

Au début (flashback) Mussolini était très bien accueilli avec son idée de briser le système de classes pour unir les travailleurs de façon unitaire, et donc le socialisme. Cela laisserait le champ libre à une élite qui, entre temps, a prit forme de corporations d'experts, subordonnés à un état "fort". C'était donc une application parfaite de la théorie des élites.

Après la première guerre mondiale les experts en sciences sociales ont eu une très grande influence sur le regard porté sur la société ; ce qui s'est retrouvé dans l'urbanisme et la "désarticulation de la vie en petits comités".

Mais très vite ils se sont aperçu que "des principes considérés comme justes ne suffisent pas à produire une reconnaissance généralisée". C'est là, qu'au lieu d'admettre l'erreur grossière qui consiste à court-circuiter l'autodétermination, ils ont acquit leur nouveau rôle de "spécialistes" détenteurs d'un savoir supérieur, "valorisé politiquement", et qu'il faut croire sur parole.

"On observa un processus de professionnalisation qui se traduisait par l'exigence croissante de titres universitaires, et qui eût comme contrepartie la perte progressive de légitimité et l'exclusion de l'amateurisme".

ça c'est important car on voit comment la prophétie de la théorie de l'élite est devenue réalité.

Et tout cela est l'œuvre de Livingstone, dont le job est de vivre des idées des autres, et de construire les besoins qui justifient son prestige. Et il n'est pas le seul, il y a ses amis, ses ennemis, et les diverses variantes apportées par le courant historique.

Placés à des postes de prestige, les sociologues reçoivent des dons philanthropiques (Rockefeller) pour s'ancrer dans les institutions [en prônant un rationalisme inéluctable], et finissent par conditionner les sélections aux grandes écoles ; où on voit que les jeunes doivent se plier à ce que la doxa du moment attend d'eux.

C'est à ce moment que sont apparus des chercheurs sur la psychologie et la productivité et sur l'observation des fourmis (qui sont divisées en classes), afin d'incorporer les "composantes irrationnelles" (lire : qui ne se plient pas à la doxa) dans le modèle d'application de la théorie de l'élite.

Dans cette période après la deuxième guerre mondiale il a fallu admettre la récupération politique qui avait été faites par Pareto et Mosca, associés respectivement à Hitler et à Mussolini. Il s'agissait désormais de lire ces auteurs comme des contre-exemples ou des avant-gardes qui avaient prévenu du totalitarisme. Dès lors ils se sont demandés comment garder une certaine centralisation sans donner trop d'importance à l'opinion publique.

La solution a consisté alors à faire passer l'élite comme un référentiel idéologique auquel les moins favorisés avaient l'espoir d'accéder par le mérite, espoir qui évidemment est purement factice.

Aujourd'hui encore, par exemple, la doctrine des révolutions colorées [toutes les manifestations publiques] tentent de faire croire qu'il est possible de faire changer les choses, et mieux encore, elles parviennent à formater la doxa civile (de façade), publicitaire, dans les professions de foi, etc...

L'élitisme s'est imposé comme une théorie dominante, sensée lutter contre le totalitarisme mais aussi contre trop de démocratie.

Le SSRC (Social Science Research Council), créé en 1923 et qui affecte les donations aux chercheurs en sciences sociales qui vont dans le sens désiré, est devenu après la guerre un cadre de prestige social, donnant lieu à un automatique prestige des publications qui en résultent.

"En mettant leurs compétences spécifiques au service de la formulation et de l'analyse politique publique, ils apparurent comme les pourvoyeurs d'orientations politiques".

Chaque position, investissement, stratégie ou conflit doit être vécue par la société civile comme l'exercice d'une autorité éclairée.

*

Voilà comment, en gros, comment la théorie de l'élite a façonné la gouvernance, et l'histoire, en aboutissant à une situation hybride où, à la fois il faut des élites, et à la fois il ne faut pas que cela se voie.

***

Contre-analyse

Elle est simple à faire.

D'abord elle a consisté à dire dans des mots simples, avec un ton légèrement prolétaire, des propos habituellement réservés, par mimétisme, à une littérature un peu snobinarde. Là au moins j'espère avoir exposé assez clairement la théorie de l'élite, qui est véritablement le "moteur" psychique des dirigeants et des possédants, et finalement "l'esprit du capitalisme". C'est directement en accord avec "la loi du plus fort".

Mais surtout on peut voir deux ou trois choses saillantes :

- Les humains de cette société [qui ont promu cette théorie] étaient tous motivés par leur propre prestige, quitte à reconnaitre ensuite que les propos théoriques pouvaient allègrement être détournés pour leur faire dire ce qu'on veut.

- La volonté de faire des sciences sociales une science "dure", rigoureuse, démontrable, rationnelle (etc) a procédé du besoin premier de placer des théoriciens et analystes à des postes de premier plan.
C'est vraiment très caractéristique, car : quel besoin avons-nous de faire qu'une science soit "sure", "démontrable", etc.. ? Elles le sont toutes en mesure de la connaissance spécifique qu'on en a. Ici, le fait de vouloir que les sciences donnent lieu à des lois inflexibles, et indiscutables, fait totalement l'impasse sur les interprétations et les glissements de sens, qui sont cognitifs. Et finalement la science n'est plus qu'une arme de persuasion. Et la persuasion est l'antre de toute dictature. Ce n'est donc pas l'amour de la science qui motive le courant des sciences sociales à vouloir devenir démontrable, mais la recherche de pouvoir.

- Ensuite la présence de fonds philanthropiques ayant par voie de conséquence [les lettres de recommandations aux grandes écoles] solidifié une véritable doxa montre bien une sous-main, qui porte le nom de "Council", comme dans CFR. C'est eux qu'il faut regarder si on se pose des questions sur les révolutions colorées par exemple, et en terme général tout ce qui concerne la déstabilisation des pays.

Et l'antithèse nécessaire se situe au moment où les chercheurs en sciences sociales, sûrs d'eux, furent déçus de constater que leurs théories restaient sans effet, jurant que les humains étaient "irrationnels", alors pourtant que lorsque leur théorie de l'élite a été prise en compte, elle l'a été par Hitler et Mussolini.

Pourtant cela ne les a pas empêché de corriger le tir, d'un air fier et assuré, pour pondre une variante de la théorie de l'élite disant qu'il fallait user de toutes les stratégies possibles pour qu'il puisse y avoir une élite, tel que cela serait normal selon eux.

De leur point de vue, les élites, qui sont les possédants, voient le monde comme un business à orchestrer. Ils peuvent jouer sur l'offre et la demande à volonté. Autour d'eux s'attèle une clique de ploutocrates et d'oligarques, et ensuite de spécialistes et experts attitrés qui servent de référence idéologique, pour contrôler tout ce bordel. Les politiciens dans ce cadre ont au-dessus d'eux les patrons et en-dessous, les raisons officielles de faire ce que les patrons veulent faire. Il suffit de puiser ou de stimuler la demande.

Mais là où je trouve que cette philosophie de la théorie de l'élite a bien assez durée, c'est en raison de son erreur fondamentale, typique du siècle dernier, qui consiste à désigner "une" élite, comme si les humains pouvaient être ordonnancés de zéro à l'infini sur une échelle linéaire.

Le postulat de base de la théorie de l'élite est parfaitement illusoire.

Et évidemment, ce qui "rationnellement" exprime le mieux cette échelle linéaire est : la fortune personnelle. Aussi on veut que les personnes soient écoutées ou influentes, automatiquement, soient riches.
Ceci est fortement ancré dans la psychologie des foules.
Involontairement mais ça dérange pas.

Or, dans la vraie réalité, il y a un très grand nombre de sortes d'intelligences, et encore plus de sortes de compétences. La question ne devrait pas de savoir comment hiérarchiser ces compétences et intelligences, mais comment profiter au mieux de ce qu'elles peuvent apporter sur le plan qualitatif au génie humain dans son ensemble.

"Dans tout groupe social"... il y a (loi de Pareto) une majorité d'un truc et une minorité de ce même truc. Et en général la minorité domine la majorité, concernant ce truc. Seulement, ce "truc" peut appartenir à n'importe quel champ d'expertise. Aucun champ d'expertise n'est plus important que les autres, comme les ingrédients d'un plat.

En fait c'est même mieux, parce que cela contredit toute sorte de "racisme" (ce mot existe encore ? les mecs qui utilisent ce mot sont vraiment des éculés) : "Dans tout groupe social, racial, d'âge, géographique, de classe sociale, ou de couleur des yeux, il y a toujours le même pourcentage d'imbéciles, de psychopathes, d'enfoirés, ou de génies de la technique ayant des visées humanistes".

C'est absolument impossible, et parfaitement inutile, de vouloir prévoir l'apparition des uns ou des autres en fonction de critères aussi secondaires que la forme de leur crâne ou la taille de leurs pieds, leur métier ou leur richesse personnelle. C'est idiot, comme à chaque fois qu'une théorie est sensée produire une économie d'intelligence.

*

La question reste pour nous : Comment faire travailler tous ces gens ensemble.

Et pour ce faire, il y a une invention très pratique, qui s'appelle la Liberté, qui consiste à procurer à chacun les moyens d'exprimer ses talents et compétences, sans aucune autre pression que celle venant de soi-même, en développant progressivement son sens des responsabilités, à ses yeux et aux yeux des autres, et d'acquérir, par des voies parfaitement naturelles, si le peuple le veut, un prestige qui ne peut être attribué que lorsqu'il constitue un véritable exemple pour les jeunes.

C'est une définition assez anthropologique, mais au moins il n'est pas question de décider à la place du peuple ce qu'ils jugent honorable ou pas. La pureté de la détermination publique, qu'elle ne soit influencée que par elle-même, dépend exclusivement du taux de liberté individuelle de chacun. Plus les gens sont libres, plus la détermination publique est possible à définir.

Sinon, fortune gloire et pouvoir remplissent ce rôle.

La théorie de l'élite ne devrait plus être une théorie du riche possédant qui se croit supérieur aux autres et justifie cela en disant que "c'est la nature". Comme je le dit souvent, c'est "la théorie du spermatozoïde", le gagnant de l'histoire, à côté duquel tous les autres spermatozoïdes qui se carambolent ne servent à rien, alors que le vainqueur s'est échappé de la foule pour atteindre l'ovule. Ceci exprime une vision purement "animale" de ce qu'est une civilisation. Cela relève de la macroscopie (d'où l'intérêt des recherches sur les fourmis). Mais à notre échelle, il faut être fou pour désirer ressembler à une macroscopie que, inéluctablement, on rend subjective, en l'associant avec le peu d'outils qu'on a pour définir les qualités et les défauts des gens.

Il faut être plus réalistes. Ma théorie de l'émergence est bien plus fonctionnelle. Elle consiste, au lieu de vouloir atteindre des objectifs considérés comme désirables, à mettre en place les mesures et les dispositifs qui, pris tous ensemble, engendrent, de façon observable froidement, les effets escomptés, tels que par exemple les droits de l'homme.

C'est à dire que les buts sont moins importants que les moyens, méthodes et dispositifs permettant d'atteindre ces buts. Les buts sont définis (les droits de l'homme), maintenant il faut s'atteler à faire émerger cette réalité.

C'est à dire qu'il doit y avoir une articulation entre les buts, qui sont macroscopiques, et les moyens, méthodes et dispositifs, qui sont à l'échelle humaine. Mettre une courroie de transmission entre les deux, détruit les deux.

On ne peut pas forcer les choses à ressembler à ce à quoi on voudrait qu'elles ressemblent. Ceci est de la dictature. C'est comme quand un imbécile force une prostituée à lui dire des trucs qui le stimulent sexuellement. C'est de la pathologie.

La théorie de l'émergence, que j'utilise ici pour contrecarrer celle de l'élite, dit plutôt que les résultats et bienfaits d'un système s'obtiennent par sérendipité, c'est à dire dans la partie inattendue de la jonction des sous-systèmes. On produit du bonheur, alors le génie humain s'exprime. On produit de la liberté, alors l'évolution accélère. On crée un système social qui répond aux besoins de façon automatisée, alors les personnes les plus valeureuses sortent de l'ombre. Ce sont toujours des conséquences inattendues, mais elles sont toujours désirables, tant que le système, dans son essence, est bien intentionné. Et à l'inverse, si on commence par les effets attendus et qu'on essaie de déguiser la réalité pour qu'elle y ressemble, et se dire "ok, mission accomplie", alors on commet une lourde faute.

Pour enfoncer le cou de cette idée du sens dans lequel le courant doit aller, du bas vers le haut et non du haut vers le bas, il y a cette analogie du jeu d'acteur des militaires, qui font un défilé. C'est amusant. Ils agissent comme des robots, donne l'impression d'être très ordonnés, d'aller tous dans le même sens, ils pivotent comme un seul homme au moindre claquement de doigts. Mais obtenir qu'une foule libre décide de se synchroniser pour rendre honneur à son dirigeant, ça c'est beaucoup plus difficile à obtenir.

*

J'essaie de faire au mieux et d'être le moins barbant possible. Mais maintenant qu'on a pu poser un cadre macroscopique à l'antithèse de la théorie des élites [la théorie de l'émergence], on peut exprimer cette dernière : la théorie de l'autodétermination.

En deux mots (ce ne sont pas non plus des bouquins ayant fasciné un siècle de penseurs, juste deux mots).

Le problème n'est pas s'il doit y avoir une gouvernance et une hiérarchie, la question est de savoir comment cette gouvernance et cette hiérarchie peut faire pour correspondre parfaitement avec ce qui génère, au final, le plus grand bien pour tous.

On peut imaginer des gouvernances spécialisées dans de nombreux domaines, qui reçoivent une formation pour apprendre à connaître les autres secteurs, et se doivent d'avoir une culture polytechnique. Cela implique donc toute une strate de formation des individus à la gouvernance. Le roulement doit être constant. Chacun, dans sa vie, au moins une fois, doit avoir pu faire partie d'un processus décisionnel. Car tous les talents doivent servir.

Une décision hiérarchique doit rimer, dans les faits observables, avec la meilleure décision possible, tenant compte de l'ensemble des contraintes et des attentes. Et dans le même temps, si une gouvernance arrive à être fiable à 100% et indiscutable en raison de ses succès incroyables, il ne faut en aucun cas que cela produise un ramollissement de l'esprit critique, une habituation, ou une acceptation de principe.

Chacun doit avoir le droit de discuter des décisions hiérarchiques et de s'y soumettre volontairement, puis d'en endosser la responsabilité, ou bien de refuser de s'y soumettre.

L'ensemble des facteurs ayant présidé à toute décision doit être d'accès public à tous ceux qui les demande, et la réflexion sur les décisions doit toujours pouvoir être discutée. Si un individu ne comprend jamais rien, ou s'il accepte toujours tout sans discuter, il faut l'évincer.

De même, les lois n'ont que la légitimité des raisons qui justifient ces lois. Ces raisons doivent être exposées et discutées. Si la loi s'applique mais que les raisons de la loi ne s'appliquent pas, alors la loi n'a pas à s'appliquer.

Le fait qu'il y ait une "élite", qu'elle soit dirigeante ou une sommité scientifique, ou une référence philosophique, ne doit en aucune manière ni être un but ni être un moyen d'accéder à des droits spéciaux. Les personnes à des hauts postes doivent recevoir une formation ou passer des examens qui certifient leur bonne santé mentale, leur dévouement humaniste, et une réelle humilité. Être à un haut-poste signifie plus de responsabilité et donc plus de crainte des conséquences en cas d'erreur. Les lois devraient être plus sévères spécialement pour les personnalités de haut-plan.

Ce qui est à remettre en cause dans nos systèmes hiérarchiques n'est pas le fait qu'il y ait des hiérarchies, car il y en a dans tous les domaines, tandis que certaines personnes excellent dans de nombreux domaines, et peuvent aussi bien avoir des défaillances, mais ce qui est à remettre en cause est la foi selon laquelle la hiérarchie rime avec une autorité de principe.

En principe il ne doit pas y avoir beaucoup de niveaux hiérarchiques. Le sommet doit rester accessible à tout le monde. Les ordres ne doivent pas "tomber du ciel" sans qu'on ne sache d'où ils viennent.

*

Bref, en conclusion, la théorie de l'élite est une théorie macroscopique qui s'est appliquée avec pertes et fracas dans une civilisation qui n'a aucun recul sur ses défaillances et la faiblesse de son niveau évolutif. Il en a résulté une idéologie complètement aberrante faisant d'une "élite" de riches possédants décisionnaires omnipotents, des gens qui se prennent pour des dieux, alors qu'en fait ils sont très médiocres dans la majorité des disciplines, voire même passablement psychopathes.

Et le monde, emporté dans son inertie, prêtant foi à la richesse comme si ça expliquait tout, manipulé par une illusion de démocratie qui n'est là que pour les rendre dociles, n'arrive pas à saisir pourquoi les racines du mal qui le ronge sont si difficiles à contrecarrer.

Alors que, tout simplement, le théâtre de la réalité est une stratégie objectivement mise en œuvre pour que les élites conservent leur pouvoir. Leur stupide et illusoire pouvoir, qui agit sur eux comme une drogue.

 telex.ovh

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