25/06/2020 6 articles francais.rt.com  5 min #175951

170 ans de prison : les Etats-Unis annoncent 17 nouvelles inculpations contre Julian Assange

«Portée du complot élargie» : la justice américaine reformule l'acte d'accusation contre Assange

Le département américain de la Justice a expliqué avoir reformulé l'acte d'accusation à l'encontre de Julian Assange, fondateur de la société d'édition WikiLeaks. Une parution qui a fait réagir plusieurs journalistes suivant le dossier de près.

Dans  un communiqué publié le 24 juin, le département de la Justice des Etats-Unis a annoncé avoir reformulé l'acte d'accusation à l'encontre de Julian Assange, en élargissant «la portée du complot» concernant les intrusions informatiques présumées dont l'accuse Washington.

WikiLeaks Founder Charged in Superseding Indictment
WikiLeaks Founder Charged in Superseding Indictment
A federal grand jury returned a second superseding indictment today charging Julian P. Assange, the founder of WikiLeaks, with offenses that relate to Assange’s alleged role in one of the largest compromises of classified information in the history of the United States.
 voir

La justice américaine affirme notamment avoir de nouveaux éléments selon lesquels le fondateur de WikiLeaks aurait communiqué directement avec le groupe de hackers «LulzSec» en 2012, pour lui demander de «pirater une liste de cibles». «En 2010, Assange a obtenu un accès non autorisé à un système informatique gouvernemental d'un pays de l'OTAN», peut-on encore lire dans le communiqué.

En outre, «la conspiration de piratage élargie continue d'alléguer qu'Assange a conspiré avec []... Chelsea Manning pour pirater un ordinateur classé du ministère américain de la défense», précise le département américain de la Justice, bien que cette version n'ait jamais été confirmée par l'ex-analyste des renseignements de l'armée américaine.

En prison pour avoir refusé de témoigner contre #WikiLeaks, Chelsea #Manning tente de se suicider
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«Le nouvel acte d'accusation n'ajoute pas de chefs d'accusation supplémentaires à [celui qui avait été] rendu contre Assange en mai 2019», affirme la justice américaine, en référence aux  18 chefs d'inculpation retenus au mois de mai 2019 contre le journaliste australien, qui encoure ainsi une peine de 175 ans d'emprisonnement en cas d'extradition aux Etats-Unis.

 Lire aussi : «Tenez bon Julian» : trois syndicats de journalistes unissent leurs plumes dans une lettre à Assange

«Erreur flagrante» dans le nouvel acte d'accusation ?

Nombre d'observateurs n'ont pas tardé à réagir à la parution du dernier communiqué du département américain de la Justice, notamment parmi ceux qui suivent l'affaire Assange de près depuis ses débuts.

«Le nouvel acte d'accusation américain d'Assange comprend une erreur flagrante basée sur une lecture erronée d'un article de blog de 2010 que j'ai écrit», a par exemple tweeté Robert Mackey, ancien journaliste au New York Times, et fondateur du blog Lede. «Mon billet de blog Lede citait des reportages [qui évoquaient les propos de Taliban après les révélations de Wikileaks sur la guerre en Afghanistan, "The War Logs" (2010), NDLR], ce n'était pas, comme le département américain de la Justice le déclare à tort, un entretien avec un porte-parole des talibans. Le document [étatique] a également incorrectement mentionné des commentaires qu'Assange a faits un an plus tard à CBS en réponse à mon message», affirme encore Robert Mackey.

2. My Lede blog post was an explainer citing 7 news reports on the issue, it was not, as @TheJusticeDept wrongly states, an interview with a Taliban spokesman. The DOJ also incorrectly cast comments Assange made a year later to CBS as a response to my post

L'acharnement de Washington contre le fondateur de WikiLeaks constitue «la menace américaine la plus grave pour la liberté de la presse depuis 2016», a de son côté estimé Glenn Greenwald, journaliste co-fondateur du magazine en ligne The Intercept.

The Trump DOJ's attempt to imprison Julian Assange for working with his source to publish classified documents that exposed US war crimes is the most severe US threat to press freedom since 2016. It's sickening to watch so many journalists ignore it, & so many liberals cheer it:

WikiLeaks Founder Charged in Superseding Indictment
WikiLeaks Founder Charged in Superseding Indictment
A federal grand jury returned a second superseding indictment today charging Julian P. Assange, the founder of WikiLeaks, with offenses that relate to Assange’s alleged role in one of the largest compromises of classified information in the history of the United States.
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«Le journaliste Julian Assange est un prisonnier politique, torturé dans une prison britannique à qui on dénie son droit de parler avec ses propres avocats» a également écrit le journaliste Benjamin Norton, du média en ligne The Grayzone.

Journalist Julian Assange is a political prisoner, being tortured in a UK prison and refused his right to speak with his own lawyers.
Now the US gov't is making more outrageous smears, accusing him of hacking so it can throw him in a dungeon for 175 years

WikiLeaks a également réagi au communiqué de la justice américaine, à travers plusieurs publications. Dans  l'une d'entre elles, le site dénonce «une nouvelle tentative pathétique du [département américain de la Justice] de duper le public». Un peu plus tard, WikiLeaks a également fustigé un des protagonistes qui aurait aidé la justice américaine à formuler ce nouvel acte d'accusation, Sigurdur Thordarson, jeune hacker islandais qui a travaillé en 2010 avec WikiLeaks avant de s'avérer être un espion du FBI. En 2015, il a par ailleurs été condamné pour infractions sexuelles sur des mineurs qu'il manipulait en leur promettant de l'argent et autres avantages matériels. «Un sociopathe diagnostiqué, un escroc condamné, un abuseur d'enfants et informateur du FBI qui a été reconnu coupable en Islande d'usurpation d'identité»,  s'indigne à ce propos WikiLeaks.

Toujours derrière les barreaux

Dans l'attente de la reprise des audiences portant sur son extradition, le fondateur de WikiLeaks est toujours incarcéré au Royaume-Uni, dans la prison de haute sécurité de Belmarsh, malgré le caractère obsolète des raisons qui, de fil en aiguille, avaient mené à cette détention. De fait, Julian Assange a fini de purger la peine prononcée en mai 2019 par  la justice britannique, qui l'avait condamné à 50 semaines de prison pour avoir violé les conditions de sa liberté provisoire alors qu'il s'était rendu le 19 juin 2012 à l'ambassade de l'Equateur, afin d'y demander l'asile politique. Pour rappel, il avait effectué cette démarche car il redoutait déjà une extradition vers les Etats-Unis et craignait que celle-ci ne soit facilitée par le mandat d'arrêt alors émis par la Suède où il était accusé dans une affaire de viol, dossier classé depuis, faute de preuve.

 Lire aussi Assange : il y a huit ans, le fondateur de WikiLeaks demandait l'asile à l'Equateur

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4 juillet 2020

Le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, n'a de nouveau pas pu assister à une audience dans le cadre de sa procédure d'extradition contre les États-Unis, que ce soit en personne ou par liaison vidéo lundi.

Son équipe juridique a expliqué qu'Assange agissait sur les conseils de ses médecins, qui sont préoccupés par le risque d'infection que représente l'utilisation de la salle de vidéo non ventilée de la prison de Belmarsh qui est utilisée par de nombreux prisonniers au cours de la journée.

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Dell Cameron

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Le ministère américain de la Justice a publié hier une nouvelle inculpation contre Julian Assange dans le cadre de la dernière salve d'une campagne de dix ans menée par le gouvernement américain et ses services de renseignement pour détruire le fondateur de WikiLeaks et salir sa réputation.

Le nouvel acte d'accusation ne contient aucune charge supplémentaire par rapport à celles déposées en mai 2019.

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Kevin Gosztola

Le gouvernement américain a élargi son acte d'accusation contre le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, pour criminaliser l'aide apportée par WikiLeaks au lanceur d'alerte de la NSA, Edward Snowden, lorsque son personnel l'a aidé à quitter Hong Kong.

Sarah Harrison, qui était rédactrice de section pour WikiLeaks, Daniel Domscheit-Berg, un ancien porte-parole, et Jacob Appelbaum, un militant cybernétique qui a représenté WikiLeaks lors de conférences, sont visés comme "co-conspirateurs" dans l'acte d'accusation [PDF], bien qu'aucun d'eux n'ait été inculpé.