par Karine Bechet-Golovko
Malgré le discours formaté des médias atlantistes nous affirmant haut et fort, tous d'une seule voix dans la grande pluralité de leur ligne éditoriale, que la situation en Biélorussie est une crise intérieure, absolument pas manipulée de l'extérieur, de plus en plus d'éléments démontrent clairement le contraire. Sans même parler des déclarations des officiels américains, des « consultations » offertes aux opposants en Pologne, de leur accueil en Lituanie, l'armée américaine déplace des forces aux frontières biélorusses (officiellement pour des exercices) et veut lancer l'OSCE dans la danse pour faire tomber Loukachenko, menaçant de sanctions ceux qui oseraient critiquer. Mais non, ce n'est pas de l'ingérence tout ça, c'est un merveilleux combat « pour la démocratie ». L'Ukraine le connaît.
Loukachenko, fort de l'expérience ukrainienne, ne lâche rien. Les officiels russes le soutenant, la version classique de la mise en scène du « bon peuple » contre le « méchant » ne sera pas suffisante pour que la Biélorussie tombe dans le panier du monde global. Donc la tactique évolue et les menaces de sanctions, s'ajoutent aux incitations au départ.
Ainsi, le représentant américain à l'OSCE déclare :
« Ce que nous devons faire immédiatement, c'est convaincre Loukachanko qu'il ne peut être Président du pays dans ces circonstances«
Pour mieux le convaincre, les Etats-Unis déplacent dans la ville de Pagrad, en Lituanie, un bataillon de tanks. La ville se trouve à la frontière biélorusse. Officiellement, ce ne sont que des exercices militaires. Il est vrai que l'armée américaine ne va pas simplement entrer sur le territoire de la Biélorussie, mais c'est une menace, un avertissement. Parallèlement, Washington menace de sanctions tous ceux qui oseraient critiquer les manifestations de l'opposition. Autrement dit, la liberté de la Pax Americana, c'est d'être d'accord avec nous.
De son côté, la Lituanie est prête à accueillir les étudiants-manifestants, ce qui est finalement une grande tradition, puisque c'est justement à Vilnius que se trouve « l'Université biélorusse en exile », là où par ailleurs, j'ai enseigné quelques années - avant de comprendre.
Quant à l'opposition, elle est encore partie chercher des consultations, cette fois-ci en Pologne. L'ancien ministre de la Culture, qui est entré dans le fameux et fumeux Conseil de coordination de l'opposition, Pavel Latouchko est parti le 2 septembre en Pologne pour consultation.
A ce niveau, ce n'est pas une opposition, mais un théâtre de marionnettes !
PS : Sans le moindre humour, le vice-secrétaire d'Etat américain a menacé le Russie de conséquences importantes si elle pense intervenir pour aider la Biélorussie. Militairement. Donc, la menace d'un scénario armé n'est pas totalement exclue chez nos « amis » américains, même s'il y a très peu de chance qu'ils fassent eux-mêmes le sale travail.
source: russiepolitics.blogspot.com