Après le non respect du cessez-le-feu entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan dans le conflit du Haut-Karabagh, Ankara a appelé à organiser des pourparlers entre les deux pays belligérants, ainsi que la Russie et la Turquie.
Ankara a appelé le 13 octobre à organiser des pourparlers «à quatre», avec la Russie, l'Azerbaïdjan, l'Arménie et la Turquie, pour résoudre le conflit au Haut-Karabagh alors qu'une trêve y est allègrement violée depuis son entrée en vigueur le 10 octobre.
Ibrahim Kalin, le directeur de communication de la présidence turque, a ainsi appelé lors d'une interview télévisée à l'organisation de pourparlers avec la participation de quatre pays pour trouver une solution au conflit du Haut-Karabakh. «Puisque la Russie est du côté de l'Arménie et nous la Turquie, nous soutenons l'Azerbaïdjan, rencontrons-nous à quatre pour discuter de la résolution de ces problèmes», a affirmé le communiquant. «Si le Groupe de Minsk n'a pas pu y trouver une solution depuis plus de 30 ans, il est temps de trouver un nouveau mécanisme», a-t-il ajouté, en référence au groupe de médiation mandaté par l'OSCE et dont les co-présidents sont la Russie, la France et les Etats-Unis.
La Turquie, qui a pris fait et cause pour l'Azerbaïdjan depuis le début des affrontements le 27 septembre, estime que le Groupe de Minsk n'a pas pu jouer un rôle effectif pour la résolution du conflit. L'appel d'Ankara pour «un nouveau mécanisme» intervient alors que le porte parole du ministère arménien des Affaires étrangères avait annoncé une prochaine rencontre, à une date pas encore fixée, avec les co-présidents du Groupe de Minsk.
Au terme de négociations marathoniennes à Moscou le 9 octobre, l'Azerbaïdjan et l'Arménie s'étaient accordés sur un cessez-le-feu à partir du 10 octobre dans la région du Haut-Karabagh, qui n'a jamais été respecté. «Un cessez-le-feu est annoncé à partir de 12h le 10 octobre 2020 dans des buts humanitaires», avait fait savoir le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, lisant un communiqué à l'issue des négociations. L'Union européenne avait exprimé son «extrême préoccupation» le lendemain après des violations de la trêve dans le Haut-Karabagh. Le chef de la diplomatie russe et son homologue arménien Zohrab Mnatsakanian avaient tenu le 12 octobre une conférence de presse conjointe après leur rencontre dans l'objectif d'obtenir «une désescalade de la situation».
Les combats qui opposent depuis le 27 septembre des troupes soutenues par l'Arménie, et l'Azerbaïdjan sont les plus graves depuis le cessez-le-feu de 1994. Le Haut-Karabagh, territoire majoritairement peuplé d'Arméniens, a fait sécession de l'Azerbaïdjan entraînant une guerre qui a fait 30 000 morts dans les années 1990. Bakou accuse depuis Erevan d'occuper son territoire, et les affrontements y sont réguliers.
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