Par MEE
Un cessez-le-feu entre Israël et la résistance islamique visant à mettre fin à onze jours d'intenses bombardements sur la bande de Gaza assiégée, semblait devoir s'appliquer tôt vendredi, malgré les attaques dans les heures qui ont précédé la trêve.
Le bureau du Premier ministre israélien Netanyahu a déclaré jeudi dans un communiqué qu'il avait accepté la proposition de l'Égypte d'un cessez-le-feu "mutuel" dans la bande de Gaza, après plusieurs jours de pression internationale croissante.
Le cessez-le-feu, s'il perdurait, mettrait fin au plus lourd bombardement israélien de la bande de Gaza depuis son agression de 2014.
Au cours des 11 derniers jours, les frappes aériennes israéliennes ont tué au moins 232 Palestiniens dans la bande de Gaza. Parmi les eux, 65 étaient des enfants, 39 des femmes et 17 des hommes âgés. En Israël [Palestine de 48], 12 personnes ont été tuées.
Les Palestiniens de Gaza et des territoires occupés sont descendus dans les rues pour 𝕏 célébrer au milieu de la nuit l'entrée en vigueur du cessez-le-feu.
Des coups de feu et des feux d'artifice ont pu être entendus tandis que les mosquées utilisaient leurs haut-parleurs pour diffuser des chants de fête alors que l'enclave déchirée par la guerre a salué la fin apparente de certaines des pires violences en une décennie.
Le Hamas revendique la victoire après le cessez-le-feu, et rappelle que Sheikh Jarrah reste la "ligne rouge"
Un haut responsable du Hamas a revendiqué la victoire dans le conflit avec Israël vendredi dans un discours prononcé devant des milliers de personnes qui célébraient dans la ville de Gaza le cessez-le-feu.
"C'est l'euphorie de la victoire", a déclaré Khalil al-Hayya, le deuxième membre le plus haut placé du bureau politique du Hamas dans la bande de Gaza sous blocus. Il a également promis de reconstruire les maisons et immeubles détruites par les frappes aériennes israéliennes.
Un autre responsable du Hamas a déclaré à Reuters qu'Israël devait mettre fin à ses violations à Jérusalem et payer le prix des dommages causés par le bombardement de Gaza, avertissant que le groupe de la résistance avait toujours "le doigt sur la gâchette".
"Il est vrai que la bataille s'interrompt aujourd'hui, mais (le Premier ministre israélien Benjamin) Netanyahu et le monde entier devraient savoir que notre doigt est sur la gâchette et que nous continuerons à développer les capacités de la résistance", a déclaré Ezzat El-Reshiq, membre du bureau politique du Hamas.
Il a déclaré à Reuters depuis Doha que les revendications du mouvement incluent également la protection de la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem et la fin de l'expulsion de plusieurs Palestiniens de leur domicile à Sheikh Jarrah à Jérusalem-Est, que Reshiq a qualifié de "ligne rouge".
Sheikh Jarrah et la mosquée al-Aqsa
Le mouvement Hamas a commencé à tirer des roquettes sur Israël [Palestine de 48] dans la nuit du 9 au 10 mai. Les attaques initiales, qui n'ont fait ni mort ni dégâts, étaient une réponse à l'invasion par Israël de la mosquée al-Aqsa et à ses tentatives d'expulser de force les familles palestiniennes du quartier de Sheikh Jarrah à Jérusalem-Est.
Les tensions étaient déjà fortes car Israël avait imposé de sévères restrictions au droit des Palestiniens d'entrer et de prier à la mosquée al-Aqsa pendant le mois sacré du Ramadan. À peu près à la même période, la Cour suprême d'Israël avait ordonné à 40 Palestiniens de Sheikh Jarrah, dont 10 enfants, de quitter leurs maisons, qui devaient être alors investies par des colons israéliens.
Des manifestations avauient éclaté à Sheikh Jarrah suite à cette décision et, en quelques jours, des manifestations de solidarité se sont propagées dans le reste de Jérusalem-Est et en Cisjordanie, ainsi qu'à Gaza.
Les forces israéliennes ont attaqué une grande manifestation de solidarité à la mosquée al-Aqsa qui avait suivi une énorme journée de prières, tirant des gaz lacrymogènes et des balles métalliques recouvertes de caoutchouc dans et autour de la mosquée, considérée comme le troisième site le plus sacré de l'Islam.
L'indignation s'est rapidement répandue dans les communautés palestiniennes, et le mouvement Hamas a lancé un ultimatum à Israël, exigeant qu'il retire ses forces de la mosquée al-Aqsa et abandonne ses plans pour forcer les familles palestiniennes à quitter Sheikh Jarrah.
En l'absence d'une réponse israélienne, le Hamas a tiré son premier missile. Le lendemain, Israël a répondu par des frappes aériennes de grande ampleur et a commencé à détruire des immeubles d'habitations dans Gaza. Tout au long de sa campagne de bombardement, un nombre élevé de victimes civiles, en particulier des enfants, a été chaque jour rapporté.
Jérusalem dans l'expectative