12/09/2021 arretsurinfo.ch  4 min #195009

Rien de bon n'en est sorti : le 9/11 vingt ans après

La vérité sur le Onze Septembre ?

Je suis comme tout le monde, je n'ai aucune entrée dans les services secrets ni dans les arcanes des cercles qui décident de grande politique (ou qui croient le faire). Donc, je n'ai au final, vingt ans après aucune idée des vrais responsables des attentats de New York et Washington.

A mon avis, ça n'a aucune importance.

Ce qui est important, ce ne sont pas les attentats, c'est l'usage qui en a été fait. La guerre contre le terrorisme qui a été présentée comme une réponse aux attentats a officialisé la tentative d'imposer un empire américain occidental au monde entier, dans les conditions idéologiques actuelles, qui empêchaient de présenter ce genre de projet impérialiste franchement, comme au XIXème siècle, au nom de la supériorité de la civilisation occidentale. Les attentats ont servi de prétexte en or pour avancer des projets agressifs qui étaient déjà préparés. Mais des prétextes, on en trouve toujours.

Les États-unis ont déchiré en mille morceaux le droit international qui remontait au XVIIème siècle, ils ont revendiqué officiellement leurs droits exceptionnels d'intervenir politiquement et militairement partout dans le monde, leurs satellites de l'OTAN et de l'UE leur ont emboîté le pas, et ils ont appliqué ce droit qu'ils s'étaient attribués à eux-mêmes, contre des pays qui n'avaient aucun rapport avec les attentats. Car si on ne sait pas très bien qui a commis ces actes, ont sait très bien qui ne l'a pas fait : ni l'Irak de Saddam Hussein, ni la Syrie de Bachar el Assad, ni la Libye de Khadafi, ni l'Iran, ni même les Talibans !

Le seul pays qui pouvait être relié aux attentats à travers les participants identifiés étant l'Arabie saoudite. Bien habile qui saura un jour démêler les liens troubles tissés de longue date entre la monarchie islamo-fasciste et la CIA.

La CIA est certes moralement parfaitement capable de tels crimes, mais elle n'est pas toute puissante, et son histoire semble montrer qu'elle n'est pas toujours très bien renseignée. Dans sa longue histoire d'instrumentalisation de l'islamisme contre le communisme, qui est responsable entre autres crimes du génocide indonésienne et de la destruction de l'Afghanistan qui a causé 40 ans d'indicibles souffrances, elle a très bien pu se faire berner.

Quoiqu'il en soit de leurs responsabilités, les pouvoirs occidentaux ont enrôlé dans ce projet néo-impérialiste une bonne partie de l'ancienne gauche occidentale, sous prétexte de défendre les droits de femmes, des minorités sexuelles, ou ethniques, ou religieuses.

Cet enrôlement et cette mise au pas idéologique se sont produites dans le contexte liberticide de l'autre grand usage des attentats. Les gouvernements occidentaux ont soumis leurs propres populations à des structures de surveillance, de contrôle et de répression exceptionnelles, en s'appuyant sur les innovations technologiques et sur les monopoles de la Silicon Valley. Ils ont échoué dans leur offensive vers l'hégémonie mondiale, à cause de la montée en puissance de la Chine, et de la réaction patriotique qui a eu lieu en Russie contre les ravages du libéralisme sauvage, mais ils ont réussi comme jamais auparavant à normaliser et à banaliser leur propre société. Le maccarthysme, le conformisme et la peur de déplaire n'ont jamais été aussi répandu en Occident, et le capitalisme n'y a jamais été confronté à plus faible opposition interne.

Aujourd'hui, la chute de Kaboul aux mains de mêmes Talibans chassés du pouvoir en octobre 2001, soi-disant en représailles des attentats du Onze Septembre, referme le cycle, et les États-Unis veulent rejouer la partition de la guerre froide, celle de la défense du « monde libre », et contre la Chine, celle de l'anticommunisme. Avec le risque certain que ce soit la vraie guerre, seule carte restant en main pour le projet impérialiste, qui soit finalement envisagée comme le moyen légitime d'atteindre à l'objectif, par ces fameux cercles qui gouvernent ou qui croient le faire.

Ce qui indique clairement que la défense de la paix doit redevenir un axe central dans la programme des organisations de la gauche des métropoles, s'il en reste, et doit être associée à l'intérêt des classes populaires sacrifiées par la désindustrialisation et la dérégulation qui accompagne la «globalisation », c'est à dire l'organisation impériale et capitaliste du monde autour de l'Occident, qui remonte à l'époque de Christophe Colomb et qui entre maintenant en crise aiguë.

GQ, 11 septembre 2021

Source:  reveilcommuniste.fr

 arretsurinfo.ch

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