© Fred DUFOUR Source: AFP
Roskomnadzor, le régulateur russe des médias, a mis en demeure plusieurs rédactions accusées de diffuser des fausses nouvelles (image d'illustration).
27 févr. 2022, 14:35
Le régulateur russe des médias a mis en demeure plusieurs organes de presse locaux faisant référence à une «invasion» ou à des pertes civiles liées à l'offensive russe. Une restriction d'accès et des amendes administratives sont encourues.
Roskomnadzor, le régulateur russe des médias, a publié un communiqué accusant certains médias russes d'avoir publié des informations «erronées», pointant notamment l'utilisation de termes tels que «invasion», «déclaration de guerre», ou encore d'éventuelles pertes civiles liées à l'action militaire de l'armée russe.
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Ainsi, une mise en demeure a été ainsi adressée à plusieurs médias, comme le journal Novaïa Gazeta, dont le rédacteur en chef est le prix Nobel de la paix 2021, la chaîne en ligne Dojd ou le site Mediazona, qui sont déjà classés «agents de l'étranger» en Russie.
Selon Roskomnadzor, ces médias auraient diffusé de fausses informations en affirmant que «les forces armées russes tirent sur des villes ukrainiennes». Il leur est également reproché d'avoir indiqué que «l'opération menée est qualifiée d'offensive, d'invasion ou de déclaration de guerre».
«Sous couvert de messages fiables, les ressources mentionnées ci-dessus ont publié des informations d'intérêt public décrivant de manière erronée le bombardement des villes ukrainiennes et la mort des civils ukrainiens causés par les actions de l'armée russe. Elles ont également publié des documents qui qualifient l'opération en cours d'attaque, d'invasion ou de déclaration de guerre», a déclaré Roskomnadzor dans un communiqué, alors qu'officiellement la Russie qualifie son intervention en Ukraine d'«opération militaire spéciale» destinée au «maintien de la paix».
«Roskomnadzor exhorte instamment les rédacteurs des médias de vérifier la véracité des documents avant leur publication [diffusion], conformément à l'article 49 de la Loi sur les médias», poursuit le communiqué, selon lequel «ce sont les sources d'information officielles russes qui disposent des informations fiables et pertinentes ». En cas de refus d'effacer des contenus, «l'accès à ces médias sera restreint», a prévenu le régulateur. Conformément à la prescription du parquet général de la Fédération de Russie, Roskomnadzor a donc envoyé des avis sur la nécessité de limiter l'accès à des informations erronées aux médias Ekho Moskvy, InoSMI, Mediazona, New Times, Dojd, Svobodnaïa Pressa, Krym.Realii, Novaïa Gazeta, Journalist et Lenizdat.
Les médias russes mis en demeure sous peine d'écoper d'une amende de plus de 52 000 euros
Roskomnadzor a, en ce sens, indiqué avoir lancé «des enquêtes administratives sur la diffusion d'informations d'intérêt public erronées par les médias susmentionnés». Les amendes administratives encourues peuvent aller jusqu'à un montant de 5 millions de roubles, soit un peu plus de 52 000 euros.
Le ministère russe de la Défense a pour sa part appelé dans un communiqué «toutes les rédactions des médias à être vigilantes et à ne pas devenir victimes aveugles des tuteurs occidentaux chargés d'organiser des pressions dans le champ informationnel» contre la Russie. Il a dénoncé une «désinformation flagrante» diffusée, selon lui, par l'Ukraine sur les réseaux sociaux et orchestrée par Washington et l'OTAN.