Conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Moscou, 13 avril 2022
Source: Ministère des Affaires étrangères
Point de situation en Ukraine
Il y a exactement huit ans, le 13 avril 2014, le Conseil de sécurité nationale et de défense de l'Ukraine a pris une décision criminelle sur des « mesures urgentes pour surmonter la menace terroriste et préserver l'intégrité territoriale de l'Ukraine ». Elle est entrée en vigueur le lendemain. Une guerre civile, appelée « opération antiterroriste », a été déclencher par le régime de Kiev contre la population du Donbass, qui a refusé d'accepter le coup d'État anticonstitutionnel des forces néonazies. Tout cela se déroulait avec un silence total des « agneaux » de l'UE.
Pendant huit ans nous assistions aux crimes de guerre de Kiev et à l'indifférence de l'Occident envers la tragédie du Donbass. En septembre 2014 et en février 2015, les autorités ukrainiennes ont signé les Accords de Minsk 1 et 2 après leur défaite par les forces des Républiques populaires de Donetsk (RPD) et de Lougansk (RPL). Nos tentatives de forcer Kiev à tenir ses engagements ont échoué, notamment à cause de la position des pays occidentaux, qui menaient leur propre jeu en aménageant militairement le territoire de l'Ukraine et la transformant en tête de pont contre la Russie. Tout en se cachant derrière une prétendue « implication » dans le processus de paix.
En épuisant les moyens diplomatiques pour défendre le Donbass et garantir notre propre sécurité, la Russie a été forcée à lancer une opération militaire spéciale. Les militaires russes frappent avec des armes de haute précision les installations militaires et font tout pour éviter des victimes parmi les civils.
Ce qui n'est pas le cas des unités ukrainiennes, dont les méthodes barbares horrifient qui le savent. Mais comment peut-on le savoir si les plus grands médias du monde occidental ne montrent pas la situation réelle mais forment une perception du public en partant uniquement des consignes propagandistes données par Washington et les structures de l'Otan? L'Ukraine déploie des chars et de l'artillerie dans des écoles, des maternelles et des hôpitaux. Des postes de tir sont installés dans des immeubles résidentiels pour se cacher derrière la population civile en tant que « bouclier humain ».
Le 8 avril, les forces ukrainiennes ont tiré un missile tactique Tochka-U sur la gare ferroviaire de Kramatorsk. Des dizaines de civils ont été tués, plus de cent ont été blessés. Le 14 mars, un tel missile avait frappé Donetsk. Encore une, s'en souviennent ceux qui l'ont vu dans les médias, quel était le projectile, d'où il a été tiré, combien de personnes ont été tuées. La communauté occidentale voyait une autre image. La tragédie de Donetsk du 14 mars était présentée comme le résultat des actions des forces armées russes. Ce qui est contraire à la réalité. 17 personnes ont été alors tuées et 36 blessées. Où était la communauté internationale? Ils ne parlaient pas de victimes civiles, ni d'enfants, ni de vieillards, ni de civils. Tout comme ils n'en parlaient pas pendant huit ans. Les 5 et 9 avril, des unités ukrainiennes ont fait exploser une citerne de produits chimiques à Roubejnoïe (RPL), ce qui a conduit à une émission de produits toxiques.
Dans ce contexte, les pays occidentaux continuent d'alimenter l'armée ukrainienne en armes, notamment avec d'anciens modèles soviétiques, dont le recyclage coûte plus cher que sa remise à l'Ukraine. Une logique terrible, cynique et criminelle. Pourquoi les pays occidentaux dépenseraient leur propre argent, quand on peut l'emballer et envoyer en Ukraine pour que le conflit ne s'arrête jamais et que le nombre de victimes augmente. Bien trouvé. Ensuite, quelqu'un devra répondre pour cela.
Le principal « donneur de la mort », les États-Unis, ont fourni des armes pour plus de 1,7 milliard de dollars depuis le début de l'opération spéciale. Rien qu'en un mois et demi. L'UE les suit de près avec 1,5 milliard d'euros. Parmi d'autres fournisseurs des nazis ukrainiens se trouvent le Royaume-Uni, l'Allemagne, le Canada, les pays baltes, la France et la République tchèque. Ce qui montre une fois de plus que l'UE a cessé d'être une alliance purement économique et qu'elle évolue rapidement vers une entité politico-militaire. Je dirais - se dégrade. Non pas parce que des entités politico-militaires sont quelque chose de mal, mais parce que ce que l'Otan et l'UE font actuellement, c'est un crime. L'approvisionnement d'un régime qui bombardait pendant huit ans des civils désarmés, alors que le conflit a dépassé le cadre et les formats définis plus tôt. De l'incitation et encore une fois de l'incitation.
Afin de détourner l'attention de ses propres crimes, Kiev utilise des fakes en cherchant à montrer un prétendu traitement violent de la population civile par des militaires russes. La semaine dernière, nous avons examiné en détail la mise en scène de Boutcha. Au lieu d'envoyer des médecins légistes dans cette ville, des journalistes et des politiciens européens y ont été débarqués. Ils ne se demandaient pas ce qu'ils faisaient, ils n'ont rien trouvé mieux à faire que de se prendre en photo et de donner des interviews dans le centre de la ville où une provocation criminelle du régime de Kiev a eu lieu, qu'ils avaient eux-mêmes créé et armé. On se demande si c'est le sommet du cynisme ou l'Occident collectif peut aller encore plus loin en ce sens? Oui, il peut tomber encore plus bas par rapport à ce qui est fait actuellement par les pays de l'Occident collectif, avant tout les États-Unis et la cour de l'Otan.
À noter que les corps cyniquement utilisés pour la mise en scène de Boutcha n'étaient pas enterrés pour que, cinq jours plus tard, la direction de l'UE - Ursula von der Leyen et Josep Borrell - puissent se prendre en photo sur leur fond. Du moins, sur fond de sacs noirs. Cela dépasse tout. Il devrait y avoir des limites. Nous sommes des êtres vivants. Nous vivons sur la même planète. Quelque chose devrait piquer le cœur des politiciens occidentaux. On ne peut tout de même pas tout trahir cyniquement. Kiev prépare actuellement de nouvelles mises en scène à Seredina-Bouda et Nijniaïa Syrovatka dans la région de Soumy, où se trouvaient précédemment des unités russes. Nous appelons à ne pas céder à ces provocations.
De nouvelles preuves scandaleuses d'exécutions illégales et de sévices des combattants ukrainiens sur des militaires russes font surface. L'Occident fait semblant de ne pas remarquer les nombreuses vidéos sur internet. Nous attendons du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et d'autres organisations qu'ils insistent sur le respect du droit international humanitaire par Kiev. Selon mes informations, le régime de Kiev fait tout pour s'opposer à une mission humanitaire du CICR.
Nous continuons d'exiger la libération et la remise des Russes retenus par les forces ukrainiennes. Quatre collaborateurs de la compagnie Atomspetstrans ont été récemment rapatriés. Ils étaient détenus par Kiev depuis un mois et demi après avoir livré du combustible nucléaire à la centrale nucléaire de Rovno. Nous appelons l'AIEA et d'autres structures internationales à exprimer leur évaluation juridique sur ces actes.
Hier, le président ukrainien Vladimir Zelenski a annoncé l'arrestation du chef du parti Plateforme d'opposition - Pour la vie, Viktor Medvedtchouk, et la volonté de l'échanger contre des militaires ukrainiens. Nous considérons cette tendance comme extrêmement dangereuse, étant donné qu'il y a beaucoup de politiciens et de personnalités publiques d'opposition dans le pays. Nous connaissons l'utilisation de telles « tactiques » dans les années 1990 dans le Caucase du Nord. Des journalistes, des personnalités publiques et politiques, y compris étrangers, ont été activement « invités » sur le territoire du conflit, où opéraient des combattants et des terroristes. Ensuite, ils ont été kidnappés et les terroristes ont exigé une rançon pour ces personnes. Leur destin était différent. Cette « tactique » rappelle ce qui se passe actuellement en Ukraine. Les déclarations du régime de Kiev ressemblent à ce que notre pays a vécu dans le Caucase du Nord dans les années 1990.
Nous suivons très attentivement la situation humanitaire en Ukraine. Depuis le début de l'opération militaire spéciale en RPD et RPL, ainsi que dans les régions de Kharkov, Zaporojie et Kherson, plus de 13.000 tonnes de fret humanitaire ont été livrées, notamment des produits de première nécessité, des médicaments et de la nourriture. Les forces armées russes ouvrent quotidiennement des couloirs humanitaires afin que les civils puissent quitter les zones dangereuses. Depuis le début de l'opération, plus de 740.000 personnes sont parties vers notre pays, dont 140.000 enfants. Un couloir maritime a été ouvert pour la sortie des navires étrangers bloqués dans les ports de l'Ukraine. Cependant, Kiev refuse de donner aux civils la possibilité de sortir vers la Russie et retient les navires et équipages étrangers. Aujourd'hui il s'agit de 76 navires de 18 pays.
Les négociations russo-ukrainiennes sur le règlement de la situation en Ukraine se poursuivent. Elles sont menées en visioconférence. À l'ordre du jour figurent les questions du statut neutre, non aligné et non nucléaire de l'Ukraine, sa démilitarisation et sa dénazification, le rétablissement du statut de la langue russe, la reconnaissance des réalités territoriales, y compris l'appartenance de la Crimée à la Russie et l'indépendance de la RPD et de la RPL. Malheureusement, la délégation ukrainienne, comme c'était le cas pendant sept ans au sein du groupe de contact et du format Normandie, s'efforce non pas de parvenir à des accords, mais de faire traîner les négociations.
Nous connaissons cette « tactique ». Cela a conduit aux événements de février 2022. A chaque fois au cours des négociations, on voit comment la partie ukrainienne invente des choses, rejette le réel. La partie ukrainienne le qualifie de « diplomatie offensive arrogante », censée mener le pays « vers le succès ». Maintenant, nous observons tous ce « succès ». Ils veulent le répéter? Dans ce cas ils doivent honnêtement dire à leurs concitoyens qu'ils ne suivront pas la voie de négociations. Cela ne les intéresse pas.
Ils sont tout à fait d'accord avec ce que leurs superviseurs de l'Union européenne ont déclaré l'autre jour. Josep Borrell a appelé à résoudre le conflit sur le champ de bataille. Jusqu'à présent, les États membres de l'UE ne peuvent pas comprendre - a-t-il fait cette déclaration en leur nom? Étaient-ils d'accord d'une manière ou d'une autre? Est-ce la position collective de l'Union européenne ou son opinion personnelle, les aspirations, les rêves nocturnes de Josep Borrell? Peut-être que ses assistants et son milieu soient formés de telle sorte que les « tweets » soient publiés au bon moment, qui ne sont convenus avec personne, mais sont publiés « d'où c'est nécessaire » et formulés comme la position de l'UE. Des pays membres de l'Union européenne, des journalistes, des politiciens ont tenté de clarifier pourquoi Josep Borrell appelait à la guerre, et non à la paix. Les États participants ne peuvent pas comprendre: est-ce leur position? Quelqu'un leur a-t-il posé la question?
En conclusion, je voudrais répéter encore une fois. La fourniture d'armes occidentales à Kiev, les méthodes de guerre terroristes des groupes armés ukrainiens, l'intimidation, la propagande, les infox, la désinformation, les menaces - rien n'empêchera la réalisation des objectifs de l'opération militaire spéciale pour libérer le Donbass, démilitariser et dénazifier l'Ukraine et éliminer les menaces pour la Russie émanant de son territoire.
Cela a été déclaré à plusieurs reprises par les dirigeants de notre pays et le ministère russe des Affaires étrangères.
Sur la discussion à l'OSCE de l'attaque à la roquette de Kramatorsk par l'armée ukrainienne
Le 8 avril 2022, le jour d'un autre crime barbare commis par les forces armées ukrainiennes contre la population civile - l'attaque à la roquette sur la place de la gare de Kramatorsk. La partie russe a demandé à la présidence polonaise en exercice de l'OSCE de convoquer une réunion spéciale du Conseil permanent. Nous avons proposé d'aborder ce sujet de manière purement factuelle et sous le titre neutre du point de l'ordre du jour, afin que tous les États participants aient la possibilité d'exprimer librement leur point de vue sur ce qui s'est passé, de comprendre ce qui s'est réellement passé. Nous avons proposé de parler des détails, sans approches politisées et polarisées.
Cependant la présidence hésitait, puis, se référant à une demande similaire de la délégation ukrainienne, a convoqué le Conseil permanent avec une formulation ouvertement conflictuelle « à propos de l'agression russe en cours contre l'Ukraine ». Cela ne vous rappelle rien? Il y a une semaine, le Royaume-Uni, qui préside le Conseil de sécurité de l'ONU, a fait la même chose. La Russie convoquait le Conseil de sécurité de l'ONU sur Boutcha. Cela nous a été refusé deux fois. Ensuite, il a été dit que le programme comprenait déjà une réunion sur l'Ukraine, et qu'ils la tiendront. Sans « votre urgence ». Vous savez ce qui s'est passé ensuite.
La même tactique. Les pays suivent la même logique. C'est important à comprendre. Ils ne sont pas concernés par la question de savoir ce qui s'est réellement passé là-bas, quelles sont les données, les faits, les informations « sur le terrain ». Ils sont intéressés par la mise en œuvre de la politique et de l'approche formées à l'avance - pas hier, pas il y a un mois, mais pendant huit longues années.
Ainsi, le mandat de la présidence a de nouveau été violé de manière flagrante, obligeant Varsovie à exercer les fonctions d'un « intermédiaire honnête » - ne prenant pas une position préconçue, mais exerçant des fonctions de présidence (logistique, soutien, organisation, etc.). Au lieu de cela, la Pologne a continué avec beaucoup de zèle à promouvoir la position de l'Ukraine et de ses patrons occidentaux.
La réunion de l'OSCE sur une question importante s'est transformée en un spectacle antirusse qui est déjà devenu une « tradition ». Nous avons présenté des données objectives, les faits établis par les journalistes étrangers (je souligne, pas russes) sur l'utilisation du missile Tochka-U, qui est en service dans les forces armées ukrainiennes, et non dans les forces armées russes. De la part des Occidentaux, il n'y a qu'un flot d'insinuations infondées, d'émotions et d'insultes, de cris, de jurons, etc. Il ne devrait y avoir qu'une seule approche ici - il faut leur donner le temps de se calmer. Ce n'est même pas une tentative de ramener la situation au calme, de la normalisation, des négociations. Exactement le contraire. Ils ne peuvent même pas exprimer ce dont ils nous accusent. Parce qu'ils n'ont vraiment rien à dire. Les gens se mettent à crier, à être grossiers lorsqu'il n'y a pas d'arguments. Et ils n'en ont pas. Toute cette « histoire » inventée s'effondre sous nos yeux. Bien que « l'organisme » des capacités médiatiques de l'Occident soit chargé « à balles réelles » en direction de la Russie, chaque fois le ricochet des mensonges et des infox les frappe.
Une fois de plus, nous sommes obligés de reconnaître l'atmosphère toxique et russophobe qui règne à l'OSCE. Elle est créée exprès. Elle est imposée par les fonctionnaires de l'Organisation sous la présidence polonaise en exercice. Néanmoins, nous continuerons à apporter des informations véridiques sur ce qui se passe en Ukraine sur la plateforme de Vienne. Même si certains Occidentaux se comportent comme dans un cirque pendant notre discours: ils sursautent, sortent de la salle, crient et vont au buffet, craignant d'apprendre le véritable état de choses, qui leur est proposé sous la forme de discours, d'informations, de données. Je le vois chez les journalistes occidentaux avec qui je parle et donne des interviews. Répondant à une question, j'essaie de leur montrer les documents, mais ils se détournent. Je n'ai jamais vu de choses pareilles. Ils agitent leurs mains pour que rien ne leur soit montré. Comme s'ils avaient peur de toucher à la vérité. Ils ont peur que tout à coup, pendant une seconde, ils se permettent de s'éloigner d'une position préconçue et que tous les « châteaux de sable » s'effondrent. Ils se retrouveront en face à face avec la vérité. Et cela deviendra effrayant.
Nous invitons tous les intéressés à lire régulièrement les discours de notre Représentant permanent auprès de l'OSCE et d'autres documents sur le site du Ministère russe des Affaires étrangères, sur ses comptes sur les réseaux sociaux. Nous y répondons aux questions, commentons en détail, avec des faits.
Sur l'exclusion du bataillon Azov par le Japon de sa Revue du terrorisme international
J'ai vu beaucoup de choses, mais je ne m'attendais pas à ça de la part des hommes politiques japonais. D'un côté, il n'y a rien d'étonnant compte tenu de la position antirusse du gouvernement japonais. D'autre côté, le cynisme avec lequel ils ont abordé l'un des aspects importants de cette histoire autour de l'Ukraine est stupéfiant.
La partie japonaise a retiré la référence au bataillon nationaliste ukrainien Azov de sa Revue du terrorisme international de 2021. Il existe au Japon une liste des organisations terroristes ou des atrocités commises par ces groupes. Elle a été publiée à partir d'informations acquises au cours de la dernière année. Des faits recueillis par des chercheurs japonais (diplomates, spécialiste en droit international, journalistes). Maintenant, ils ont supprimé cette référence. Mais ce n'est pas le pire.
Des spécialistes japonais se sont excusés d'avoir osé inclure cette formation dans la liste mentionnée des organisations terroristes. C'est comme si en un clin d'œil ils avaient oublié qu'Azov s'est démarqué à plusieurs reprises par des crimes sanglants au Donbass. Tokyo s'est montré le complice du néonazisme.
Malheureusement dans l'histoire du Japon ce n'est pas pour la première fois que le gouvernement prend parti des régimes inhumains. Le Japon n'a jamais tiré des leçons de l'alliance avec l'Allemagne nazie et aujourd'hui, après leur participation à la Seconde Guerre mondiale, il est prêt à couvrir, comme le souligne l'administration de Fumio Kishida, ses « alliés idéologiques » en Ukraine.
Apparemment, ils ont oublié à Tokyo que des citoyens japonais ont récemment été victimes d'attaques terroristes dans différentes régions du monde. Quant à la Russie, elle a apporté plusieurs fois sa contribution active au règlement de tels incidents.
En blanchissant les terroristes et les néonazis, la partie japonaise porte préjudice à sa propre sécurité en premier lieu.
Sur le saisi des biens de la mission diplomatique russe par des autorités polonaises en Varsovie
Des autorités polonaises ont saisi des propriétés de la mission diplomatique russe à Varsovie au 100, rue Sobieski. Ce sont des actions illégales.
Nous tenons à rappeler que le terrain pour la construction de cette installation a été octroyé conformément à l'accord intergouvernemental du 27 décembre 1974. L'immeuble a été érigé par la partie soviétique en toute légalité à ses propres frais et constitue la propriété diplomatique de la Fédération de Russie. Ainsi, les actions de la partie polonaise constituent une violation flagrante du droit international, y compris l'accord intergouvernemental bilatéral et la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques du 1961. Une question pour Varsovie: vous ne possédez plus de bâtiments? Vous êtes pauvres à ce point? Vous n'avez plus rien de quoi « s'enrichir »? Vous êtes passés aux vols? Est-ce tout dont l'administration polonaise est capable? S'ils l'avaient dit plus tôt, nous l'aurions su.
La position du ministère des Affaires étrangères de la Pologne dans cette situation est particulièrement honteuse. Au lieu de protéger la mission diplomatique étrangère contre l'atteinte à sa propriété il a déclaré qu'il « acceptait avec satisfaction » l'exécution de la procédure de saisi et de transfert du bâtiment au 100, rue Sobieski au Trésor public de Pologne.
Le ministère polonais des Affaires étrangères fait en même temps de la démagogie, spécule sur la « suppression de la disparité » en matière de biens immobiliers dans les relations russo-polonaises. C'est comme ça que l'on appelle le vol maintenant? Je ne le savais pas. Je vais enrichir mon vocabulaire diplomatique.
Le ministère sais bien qu'au cours des deux dernières années la partie russe a travaillé activement et avec détermination afin de résoudre ce problème, et en juillet 2021 nous savons remis à l'ambassadeur de la Pologne en Russie la liste des biens immobiliers qui étaient prêts à être remis à la partie polonaise. Pourtant elle refuse d'engager le dialogue.
Une fois de plus nous sommes obligés de réaffirmer: toute démarche inamicale de la part de Varsovie entraînera une réponse approprié et efficace de notre part.
À l'occasion du 40e anniversaire du conflit entre l'Argentine et la Grande-Bretagne au sujet des îles Malouines (îles Falkland)
Cela fait 40 ans que le conflit armé entre l'Argentine et la Grande-Bretagne en raison de souveraineté des îles Malouines (îles Falkland) a commencé. Bien qu'il s'agisse des événements de longue date sur un archipel lointain de l'Atlantique Sud, ce sujet est très discuté actuellement sur des plateformes internationales et reste pertinent, notamment du point de vue des intérêts mutuels au cours des négociations sur des questions internationales difficiles.
Malgré de nombreuses résolutions de l'ONU, appelant les parties concernées à entamer immédiatement des négociations afin de résoudre le problème des îles Malouines de manière pacifique, le gouvernement de la Grande-Bretagne continue à afficher une attitude de réticence obstinée à engager un dialogue direct avec l'Argentine sur ce problème. Ce mépris évident de l'opinion de la communauté internationale ne fait pas honneur à un État qui est un membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies.
En même temps il s'agit non seulement du refus de Londres de mener le dialogue avec Buenos Aires, mais également des tentatives des Britanniques de changer de facto le statut de l'archipel en y déployant des activités économiques, la militarisation des îles et des eaux territoriales adjacentes.
Nous voudrions rappeler les obligations des parties en vertu du Traité visant l'interdiction des armes nucléaires en Amérique latine (le traité de Tlatelolco) et ses Protocoles additionnels. Récemment des faits d'archives concernant le déploiement des missiles nucléaires anti-sous-marins sur les navires britanniques, engagés dans les hostilités dans la région des îles Malouines (îles Falkland) ont été dévoilés. Nous soutenons la revendication de l'Argentine pour que le Royaume-Uni présente des preuves d'absence de telles armes sur les navires coulés dans l'Atlantique Sud.
Nous attirons l'attention sur le double standard de l'approche du Royaume-Uni vis-à-vis de l'archipel. Londres déclare que le statut de ces îles aurait été définitivement déterminé lors d'un référendum en mars 2013. Pourtant il n'est pas gêné que la majorité des votants soit représentée par des ressortissants britanniques vivant aux Malouines qui ont finalement voté à une majorité écrasante (99,3%) pour que les îles restent un territoire britannique d'outre-mer.
Une question se pose: pourquoi les Britanniques considèrent-ils les résultats de ce référendum suffisants pour déterminer le statut des territoires contestés mais refusent de reconnaître la libre volonté des habitants de la Crimée et du Donbass, qui se sont clairement prononcés pour l'indépendance de l'Ukraine et pour l'attachement de la Crimée à la Russie?
En d'autres termes, la situation autour des îles Malouines illustre à quel point l'attitude des Britanniques envers tel ou tel problème international est imposée par des directives opportunistes, et dépend non pas de la « lettre et l'esprit de la loi » mais des exigences politiques à un moment précis. Ainsi, les leçons de la guerre des Malouines ont une projection directe et claire sur les événements contemporains. Juste pour comprendre qui et comment avait historiquement recours à de telles méthodes agissant dans ses propres intérêts et n'ont jamais assumé aucune responsabilité.
Nous voudrions de nouveau souligner l'immuabilité et l'attitude de principe de la Fédération de Russie sur le problème des îles Malouines (îles Falkland). Nous nous prononçons pour une reprise rapide des négociations directes entre l'Argentine et le Royaume-Uni dans le but de régler de manière définitive et pacifique les controverses sur la souveraineté conformément aux résolutions de l'ONU.
Nous estimons qu'il est important de s'abstenir des démarches qui pourraient compliquer le début des négociations mentionnées. Nous partons de l'inadmissibilité de la militarisation des régions de l'Atlantique Sud et de la nécessité de respecter strictement et mutuellement toutes les obligations internationales par les deux parties, en particulier celles adoptées en vertu du traité de Tlatelolco et de ses protocoles additionnels.
Le référendum britannique sur le statut des îles Malouines n'a pas influencé la position russe et n'est pas considéré comme la reconnaissance da la souveraineté de Londres sur les îles.