20/10/2022 2 articles francais.rt.com  3 min #217521

Tchad : Paris condamne les violences contre des manifestants qui ont fait au moins cinq morts

© AFP

Photographie prise le 20 octobre 2022 montre des barricades en feu dans une rue déserte de N'Djamena lors de manifestations (image d'illustration).

20 oct. 2022, 17:23

Paris, par le biais d'un communiqué du ministère des Affaires étrangères, a condamné ce 20 octobre les violences au Tchad contre des manifestants à N'Djamena. «Des violences sont survenues ce matin au Tchad, avec notamment l'utilisation d'armes létales contre les manifestants, ce que la France condamne», souligne le Quai d'Orsay.

Au moins cinq personnes ont été «tuées par balles» dans les affrontements opposant police et manifestants à N'Djamena, a confirmé à l'AFP le médecin-chef de l'hôpital de l'Union Chagoua, Joseph Ampil.

Un journaliste de l'AFP a vu les corps de cinq personnes, dont deux recouvertes du drapeau national, et trois de draps blancs ensanglantés, allongées sur le sol de l'hôpital, situé dans 7e arrondissement de N'Djamena, épicentre des manifestations dans la capitale tchadienne.

Paris «ne joue aucun rôle dans ces événements, qui relèvent strictement de la politique intérieure du Tchad. Les fausses informations sur une prétendue implication de la France n'ont aucun fondement», ajoute le ministère.

Des violences ont opposé ce 20 octobre au matin police et manifestants à N'Djamena où des centaines de personnes se sont réunies à l'appel de l'opposition. La crise intervient après la prolongation pour deux ans de la «transition» qui devait s'achever ce même jour.

Fin septembre, Mahamat Idriss Déby Itno a finalement été maintenu président jusqu'à des élections démocratiques censées se tenir à l'issue d'une deuxième période de transition. Et auxquelles il pourra se présenter.

Mahamat Idriss Déby Itno, soutenu par Paris

Le 20 avril 2021, à  l'annonce de la mort du maréchal Idriss Déby, tué par des rebelles en se rendant au front, l'armée avait proclamé son fils Mahamat Déby, général alors âgé de 37 ans, président de la République à la tête d'un gouvernement militaire de 15 généraux, pour une période de transition de 18 mois.

Le nouvel homme fort avait conservé le soutien de Paris, pour qui le Tchad est un point important de sa présence en Afrique. La France avait ainsi été pointée du doigt pour y avoir accepté une transition non constitutionnelle, tout en condamnant dans le même temps un putsch au Mali voisin.

La précision du Quai d'Orsay sur son absence de rôle dans les événements de N'Djamena renvoie aussi au sentiment antifrançais qui se développe dans la région. Le Burkina Faso a connu il y a deux semaines  son second coup d'Etat en neuf mois. Des intérêts de la France, dont l'ambassade et deux instituts français, avaient été pris à partie par des manifestants favorables aux nouveaux putschistes.

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