Ibrahim Husseini, 31 octobre 2022. Les Palestiniens ont salué la victoire de Luiz Inácio Da Silva (Lula) contre le président sortant du Brésil, Jair Bolsonaro, ce week-end, en espérant que le succès de Lula « renforcera le soutien mondial aux Palestiniens ».
Lula da Silva rencontre la communauté palestinienne au Brésil en juin 2022 [FEPAL].
Pour sa part, Ahmad al-Deek, du ministère palestinien des Affaires étrangères, a déclaré au New Arab que les relations bilatérales entre le Brésil et la Palestine ont fait un pas en arrière pendant le mandat de Jair Bolsonaro, citant l' « approche déséquilibrée » de ce dernier vis-à-vis du conflit israélo-palestinien.
« Da Silva est connu pour son soutien à la cause palestinienne ; ses vues sont alignées sur les résolutions des Nations Unies », a déclaré Al-Deek à TNA.
Salem Mefreh, 65 ans, ancien maire d'une petite ville près de Bethléem, s'est réjoui de voir Da Silva remporter les élections pour son soutien à la Palestine et en tant que personnage ayant connu des débuts modestes et dirigeant aujourd'hui l'une des plus grandes économies du monde.
« C'est un homme pour les pauvres, et il a relancé l'économie du Brésil. Je souhaite que les gens ici puissent être comme lui », a ajouté M. Mefreh.
Pendant ce temps, le Dr Mustafa Barghouti, leader de l'"Initiative nationale palestinienne", a déclaré à TNA que la victoire électorale de Da Silva renforcera le soutien mondial aux Palestiniens et ouvrirait la voie à un « monde multipolaire ».
Le poids lourd de la gauche s'est présenté contre le président sortant d'extrême droite Jair Bolsonaro et a remporté de justesse un second tour divisé dimanche. Il s'agirait du troisième mandat de l'homme de 77 ans.
Lorsque l'ancien président américain Donald Trump a reconnu Jérusalem comme capitale d'Israël fin 2017, puis a déplacé l'ambassade des États-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem en mai 2018, Bolsonaro a semblé suivre le mouvement, mais il a ensuite fait marche arrière en raison des préoccupations liées au boycott commercial.
Le Brésil a plutôt ouvert une mission commerciale à Jérusalem en mars 2019.
Dimanche, Michele Bolsonaro, épouse du président sortant Jair Bolsonaro, est arrivée dans un bureau de vote en portant un T-shirt sur lequel était imprimé le drapeau israélien.
« Que les bénédictions de notre Dieu soient sur le Brésil et Israël », a-t-elle écrit sur les réseaux sociaux.
Récemment, l'ancien président américain Trump a apporté son soutien à Jair Bolsonaro.
« Au peuple du Brésil, vous avez une grande opportunité de réélire un leader fantastique, un homme fantastique », a déclaré Trump.
Le retour de Da Silva met fin aux nouvelles spéculations selon lesquelles Bolsonaro déplacerait l'ambassade du Brésil de Tel Aviv à Jérusalem s'il remporte un nouveau mandat.
« Cette victoire reflète une victoire de la démocratie... nous félicitons le peuple brésilien qui a voté pour la sécurité de son avenir et l'avenir de l'humanité », a déclaré le ministère palestinien des Affaires étrangères dans un communiqué lundi.
Le Brésil a officiellement reconnu l'État de Palestine en 2010, pendant le second mandat de M. Da Silva.
Lula sera investi le 1er janvier 2023.
« Aujourd'hui, nous disons au monde que le Brésil est de retour », a déclaré Lula dans son discours de victoire, ajoutant que le pays est « prêt à reprendre sa place dans la lutte contre la crise climatique, en particulier en Amazonie. »
Il a promis de « lutter pour une déforestation zéro ».
Les félicitations à l'égard de Lula ont afflué de la part du président américain Joe Biden, du président russe Vladimir Poutine, du président français Emmanuel Macron, du président indien Narendra Modi, du président britannique Rishi Sunak et du président espagnol Pedro Sanchez, ainsi que de dirigeants de toute l'Amérique latine.
Article original en anglais sur The New Arab / Traduction MR