TV documentary: US lied about Gulf War missile "hits"
Decade Long Cover-Up
New Lies
Israelis Resolve To Bury Past, Add Patriot Improvements
La "fable du 'Patriot'", - le Retour
• Pour aider Zelenski à stopper et à détruire les hordes barbares de la Russie, Biden sort le 'Patriot' de la naphtaline, pour la troisième fois en quarante ans, et en "fait don" aux Ukrainiens pour leur défense aérienne. • Il faut donc savoir que la même opération du "retour du 'Patriot'" est régulièrement ressortie de décennie en décennie. • Nous sommes au temps de l'hyper-accélération des hyper-nouvelles technologies, et l'Amérique en est l'absolu "maître des microprocesseurs", comme l'autre l'est des horloges. • Avec trois textes anciens et édifiants.
L'une des choses les plus remarquables du Système sous sa forme mythique et cosmique, et notamment dans sa filiale qu'est le système de la communication, c'est la durabilité des mythes de choses ultra-modernes et ultra-rapides fabriqués par ce système de la communication. D'une certaine façon, on pourrait dire que Biden est un exemple extrême, quasiment-humain, d'une loi de la modernité américaniste s'appliquant essentiellement aux objets technologiques, essentiellement militaires. Dans tous les cas, le système sol-air anti-aérien Raytheon 'Patriot' est certainement l'un de ceux-là ; du coup, des batteries de ce système vont être envoyées en Ukraine, pour aider les forces du président Zelenski.
Dave De Camp, de ' Antiwar.com ', présente la nouvelle :
« Les États-Unis mettent la dernière main aux plans d'envoi de systèmes de missiles de défense aérienne Patriot de Raytheon à l'Ukraine, et la décision pourrait être prise par l'administration Biden cette semaine, a rapporté Reuters mardi.» L'envoi des Patriot marquerait une escalade significative de l'aide militaire américaine, car ces missiles sont considérés comme l'un des systèmes de défense aérienne les plus avancés fabriqués aux États-Unis. Ces systèmes sont généralement rares, car ils font l'objet d'une forte demande de la part de nombreux alliés des États-Unis.
» Le projet d'envoyer des Patriots à Kiev intervient alors que les frappes de missiles russes frappent les infrastructures ukrainiennes. Le président Biden s'est entretenu dimanche avec le président ukrainien Volodymyr Zelenski et a promis que les États-Unis fourniraient un soutien accru en matière de défense aérienne. »
Il est difficile de considérer avec un sérieux tout à fait complet et un respect attentif cette nouvelle, le 'Patriot' faisant l'objet à chaque occasion de sa résurrection des mêmes considérations sérieuses et respectueuses, comme s'il s'agissait de la "dernière merveille de la technologie militaire", depuis au moins 1991. On se rappelle la fable qui fut montée (on ne parlait pas encore aussi abondamment qu'aujourd'hui, de narrative et de "simulacre') à propos du 'Patriot' après la première guerre du Golfe. Le président Bush père, candidat à un deuxième terme de sa présidence, fit une visite triomphale à Raytheon pour saluer les performances du système. Il s'avéra très vite que ces performances étaient fausses, ou plutôt complètement fabriquées par une coopération parfaitement intégrée Pentagone-Raytheon. RT.com le rappelle :
« Le système Patriot a été largement testé pendant la [première] guerre du Golfe, le Pentagone affirmant qu'il avait réussi à intercepter 45 des 47 missiles Scud irakiens [tirés contre Israel] pendant les six semaines du conflit. Toutefois, l'armée israélienne a révélé par la suite qu'"un seul, voire aucun"des Scud avait été intercepté, tandis qu'un rapport du New York Times de 2017 a constaté que le système Patriot était inefficace lorsqu'il était utilisé par l'Arabie saoudite contre des missiles Houthi tirés depuis le Yémen. »
Ces précisions (celles de 1992) sont reprises dans trois textes significatifs que nous avions rassemblés en 2003, à la suite d'une nouvelle campagne affirmant l'efficacité du 'Patriot', cette fois lors de la deuxième"guerre du Golfe', contre l'Irak à nouveau, en mars-avril 2003. Les USA firent à nouveau une grande offensive de promotion du 'Patriot', qui s'était distingué notamment durant cette campagne par le destruction de deux avions alliés (un US et un UK). Ils engagèrent Israël dans cette campagne, malgré que ce pays avait eu à souffrir des déficiences complètes du 'Patriot' en 1991 ; Israël eut quelques compensations...
Nous écrivions cela dans une publication d'avril 2003 sur ce site, donc quelques jours après la fin des hostilités au cours desquelles le 'Patriot' s'illustra à nouveau par ses errements et son inefficacité presque achevée en une sorte de perfection. Qu'on parvienne aujourd'hui à le sortir de sa naphtaline de mensonges, pour le présenter comme un avantage décisif contre les missiles russes qui s'abattent sur le Zelensktan constitue sans aucun doute une très grande performance dans le domaine de la représentation du simulacre. Nous écrivions donc le 23 avril 2003 :
« Le 'Patriot' est un missile à la fois classique et mythique, - parce qu'il s'agit d'un classique des revers catastrophiques de la technologie et d'un mythe du montage virtualiste pour faire croire à ses qualités imparables de système de technologie avancée. On a vu par ailleurs une récente analyse sur les "performances" du missile dans la guerre qui vient de se terminer [Irak, mars-avril 2003], - performances qui pourraient être jugées comme catastrophiques malgré les assurances du contraire qui ont accompagné le développement et le déploiement de la version modernisée, dite PAC-3. »
Cela est écrit il y a quasiment vingt ans et le 'Patriot' est tout de même, aujourd'hui, quasiment vingt ans après, l'objet d'un coup de téléphone empressé de Biden à Zelenski qui réclame à hauts cris des systèmes de défense antiaériens. Le texte que nous citons était accompagné de trois textes illustrant ce que nous nommions (déjà) « La fable du 'Patriot' ». Aujourd'hui, il s'agit d'une sorte de "la Fable-III, Le Retour", concernant toujours le même machin, présenté comme l'avant-garde de l'ancienne Vieille-Garde de la défense anti-aérienne.
Comme le remarquent certains, la décision US de livrer des 'Patriot' à l'Ukraine, présentée comme exceptionnelle, est une mesure de désespoir (des communicants de la Maison-Blanche) pour répondre à un appel désespérée (de Zelenski), mais une bonne nouvelle pour les actionnaires de Raytheon, ce qui est tout de même important. Tout cela a peu de rapport avec la conduite de la guerre en Ukraine et l'efficacité de la défense contre les missiles ; on y ajoute bien entendu l'énigme haletante de savoir si des servants de nationalité US vont s'occuper des 'Patriot', ce qui pérenniserait la réalité évidente de la présence US en Ukraine, en guerre contre la Russie. Mais il est précisé que l'on va former des vrais-Ukrainiens au maniement de la merveille, ce qui en général prend à peu près une année... Puisque nous sommes dans le simulacre !
Pour le reste, c'est-à-dire une certaine vision historique du 'Patriot', et aussi, dans le cas présenté ici, la façon dont tel ou tel (Israël dans ce cas), prête main-forte au complexe militaro-industriel pour donner une belle image d'un système complètement disqualifié (par le même Israël, dans le chef du ministre de la défense Arens en 1992 parlant directement au président Bush père ; Arens qui fut le dernier homme politique israélien à défendre honnêtement les intérêts souverains d'Israël face aux USA). On peut estimer que les Israéliens font aujourd'hui la même chose avec le F-35 (JSF) qu'ils ont maintenant depuis quatre ans en formation opérationnelle, et qu'ils n'utilisent quasiment jamais dans leurs incursions diverses, au contraire de toutes leurs habitudes d'utiliser aussitôt opérationnellement un nouveau matériel. On comprend leur prudence, suggérée par le Pentagone...
Nous présentions ainsi les trois textes ci-dessous, que l'on retrouve en anglais, mais en général un anglais plus facile à comprendre que la langue shakespearienne qui a depuis longtemps disparu, au côté de celle de Dante et de celle de Molière. Les textes étaient ainsi présentés :
« • Un article d'Aviation Week & Space Technology datant du 12 avril 1992, qui représente la première publication de réputation "sérieuse" à exposer les doutes graves sur les capacités du Patriot. (Par "sérieuse", nous n'entendons pas nécessairement compétente, mais plutôt comme une source reconnue par l'establishment. On peut ne pas être sérieux et être compétent, et vice-versa. On peut aussi être sérieux et compétent à la fois.)» • Ce [récent] article de WSWS.org (du 7 février 2003) expose la recension d'un document télévisé portant notamment sur le cas du Patriot. Nombre d'intéressantes précisions sont apportées, on y trouve la position extrêmement critique des Israéliens. On comprend combien la guerre du Golfe-I a été utilisée, au travers de résultats délibérément amplifiés, comme argument massif d'exportation du Patriot. Effectivement, les ventes de Patriot furent considérables après 1990-91, essentiellement auprès de pays arabes.
» • Le troisième article, de Defense News, paru également le 7 février, est assez curieux. Il expose l'évolution de la position israélienne, en cours de négociation avec les Américains, dont l'un des effets serait d'abandonner toutes les critiques israéliennes contre le Patriot et de proclamer que le missile, notamment dans sa version PAC-3, marche superbement. C'est un des cas les plus évidents de démarche virtualiste dans le domaine de l'évaluation des performances des systèmes d'armes que nous connaissions. Littéralement, les Israéliens disent, à la demande des Américains et parce qu'ils ne peuvent pas leur refuser de tels services en ce moment : oui, nous allons dire désormais que le Patriot marche bien, alors que nous avions dit le contraire jusqu'ici. Les Israéliens semblent même prêts à en acheter (c'est-à-dire qu'ils seraient obligés par les Américains à utiliser une partie de l'aide US dans cet achat). La réalité est considérée de façon délibérée, sans aucune dissimulation, comme un élément complètement accessoire (ce pourquoi nous parlons de virtualisme). Les performances du PAC-3 en mars-avril 2003 ont été une douche froide à cet égard et des indications récentes disent que les israéliens achèteront bien des Patriot, peut-être moins que prévu, et les entreposeront sans intention de les mettre en service actif. »
Ces résumés devraient donc dispenser ceux qui souffrent trop devant quelques lignes en anglais, - il leur sera hautement pardonné, - et permettra aux autres d'avoir un certain nombre de détails sur ce phénomène étonnant de missiles sol-air le plus performant du monde, vieux de près d'un demi-siècle, à la gloire des capacités de rapidité de progression, de renouvellement, de créativité, de l'industrie d'armement des USA.