France-Soir, avec AFP
francesoir.frTedros Adhanom Ghebreyesus
Le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, lors d'une conférence de presse à Bruxelle.
© JOHANNA GERON / POOL/AFP
DÉPÊCHE — »Restreindre les libertés individuelles« pour lutter contre les pandémies à venir, c'était déjà le plan affiché par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Et pour ce faire, quoi de mieux que le bon vieux pass sanitaire ? C'est en effet de notre modèle européen — le plus répandu au monde — que l'institution voudrait s'inspirer pour créer un »pass mondial« .
L'on parle déjà d'un partenariat »historique« entre l'OMS et la Commission européenne, signé lundi 5 juin à Genève. Une »initiative historique pour renforcer la sécurité sanitaire mondiale« , d'après leur propre communiqué.
Le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, déclarait lors de la cérémonie de signature : »La pandémie de Covid-19 a montré l'importance des solutions de santé numérique pour faciliter l'accès aux services de santé« . Ainsi, il veut faire du pass européen un »bien public mondial« .
Ce futur système de certification numérique mondiale devrait, comme le rapporte l'AFP, »contribuer à faciliter la mobilité et à protéger les citoyens du monde entier contre les menaces actuelles et futures pour la santé, y compris pandémies« . Or, il ne s'agirait que d'un premier élément.
À plus long terme, le projet n'est ni plus ni moins qu'un réseau mondial de certification sanitaire numérique de l'OMS, qui doit mettre au point »un large éventail de produits numériques pour améliorer la santé de tous« . Là, s'ajoute au pass sanitaire le carnet de vaccination numérique.
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Sans surprise, les amoureux du numérique et du contrôle sont ravis : »Avec 80 pays et territoires connectés au certificat numérique Covid-19 de l'UE, l'UE a établi une norme mondiale. Le certificat européen a non seulement été un outil important dans notre lutte contre la pandémie, mais il a également facilité les voyages et le tourisme internationaux« , a souligné dans le communiqué le commissaire européen chargé du Numérique Thierry Breton.
Toutefois, si cela devait inquiéter quelqu'un, M. Tedros a souligné que le futur système de certification numérique mondial serait »fondé sur les principes d'équité, d'innovation, de transparence et de protection des données et de la vie privée« . Selon lui, l'OMS pourra vérifier l'authenticité des certificats, mais n'aura pas accès aux données personnelles... Seules les autorités y auront accès.
Fier, il concluait sur ces belles paroles : »La protection de la vie privée est essentielle« .