Ils faisaient partie des personnes secourues au large de Pylos, mercredi 14 juin, après le naufrage du bateau de pêche qui a coûté la vie à au moins 78 migrants. Neuf Égyptiens ont été arrêtés par les autorités grecques, jeudi 15 juin, selon l'agence de presse ANA.
Trafic d'être humains, mise en danger de la vie d'autrui
À leur arrivée dans la ville portuaire de Kalamata, dans la sud de la Grèce, où ils ont été accueillis après le naufrage, les survivants ont désigné ces neuf personnes comme les passeurs responsables de l'organisation de cette traversée. Ces trafiquants présumés ont été arrêtés jeudi soir et emmenés au tribunal de Kalamata. Ils sont soupçonnés de trafic d'êtres humains et de mise en danger de la vie d'autrui, selon les informations du média grec ERT.
Parmi ces neuf personnes figure le capitaine du bateau. Les passeurs recrutaient leurs « clients » via les réseaux sociaux et leur proposaient de rejoindre les côtes européennes moyennant une somme de 4 000 à 6 000 euros.
La Grèce punit sévèrement les trafiquants d'êtres humains. Environ 2 000 personnes croupissent actuellement dans les geôles grecques pour trafic illégal de migrants. Tous ont écopé de lourdes peines. Parmi les condamnés, se trouvent aussi des exilés qui disent ne pas avoir eu le choix de « piloter » les bateaux. En plus d'être accusés d'avoir joué le rôle de passeurs, la justice fait peser sur eux la responsabilité des décès survenus au cours de la traversée.
« L'une des tragédies les plus dévastatrices en Méditerranée »
Un deuil national de trois jours a été décrété suite au drame, interrompant la campagne électorale en vue du scrutin législatif du 25 juin.
Selon les premiers éléments de l'enquête, le chalutier aurait d'abord quitté l'Égypte pour se rendre à Tobrouk, dans l'est de la Libye, d'où plusieurs rescapés auraient embarqué pour l'Italie. D'allure particulièrement vétuste, le bateau transportait à son bord entre 400 et 750 personnes, d'après les différentes estimations. Selon plusieurs responsables, la plupart des rescapés ne disposaient pas de gilets de sauvetage.
Les recherches se poursuivaient dans la nuit de jeudi à vendredi, au large de Pylos. Deux patrouilleurs, une frégate de la marine, trois hélicoptères et neuf autres navires continuaient à inspecter les eaux à l'ouest des côtes du Péloponnèse, l'une des zones les plus profondes de la Méditerranée.
L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a dit « redouter que des centaines de personnes supplémentaires » se soient noyées « dans l'une des tragédies les plus dévastatrices en Méditerranée en une décennie ».