Source: AFP
Aide humanitaire larguée sur Gaza le 10 mars (image d'illustration).
La population de Gaza, frappée par la famine, attend désespérément des vivres. Un navire affrété par l'ONG espagnole Open Arms, chargé de 200 tonnes de nourriture, devait quitter Chypre dimanche pour le territoire palestinien mais son départ n'a pas été confirmé.
Des habitants se sont rendus sur la plage dans le sud de la ville de Gaza dans l'espoir de le voir arriver. « J'attends depuis ce matin », car le 11 mars « commence le mois sacré du ramadan et la situation est tragique », a indiqué l'un d'entre eux, Mohammed Harrara.
La Jordanie, les Etats-Unis, la France, la Belgique et l'Egypte ont participé à de nouveaux parachutages d'aide humanitaire sur Gaza dimanche. Mais l'ONU, qui met en garde contre une « famine généralisée presque inévitable » à Gaza, affirme que les parachutages et l'envoi d'aide par mer ne peuvent se substituer à la voie terrestre.
L'aide humanitaire, contrôlée par Israël, n'arrive qu'au compte-gouttes à Gaza, principalement depuis l'Egypte, alors que les besoins sont immenses.
Situation explosive à Jérusalem-Est
En dépit de nouvelles discussions début mars au Caire, les pays médiateurs - Etats-Unis, Qatar et Egypte - ne sont pas parvenus à arracher un accord sur une trêve avant le début du ramadan.
Le chef du Hamas Ismaïl Haniyeh a assuré le 10 mars que le mouvement islamiste restait « ouvert aux négociations ». Une source proche des négociations a assuré le même jour à l'AFP « qu'il y aurait une accélération des efforts diplomatiques dans les 10 prochains jours » afin de tenter d'obtenir un accord durant la première moitié du ramadan.
Le Hamas réclame notamment un cessez-le-feu définitif et un retrait des troupes israéliennes avant tout accord sur une libération des otages encore retenus à Gaza. Israël exige que le Hamas fournisse une liste précise des otages encore vivants mais le mouvement palestinien a dit ignorer qui était « vivant ou mort » parmi eux.
Les Etats-Unis craignent que la situation ne devienne « très dangereuse » en particulier à Jérusalem-Est, où se trouve l'esplanade des Mosquées, troisième lieu le plus saint de l'Islam, si les combats continuaient pendant le ramadan.
A Washington, le président Joe Biden, qui fait l'objet de critiques croissantes aux États-Unis pour son soutien à Israël face au nombre de morts croissant parmi les civils à Gaza, a transmis un message de solidarité pour le début du ramadan.
« Cette année, cela arrive à un moment d'immense douleur », a déclaré le président américain. « Alors que les musulmans se rassembleront dans le monde entier au cours des jours et des semaines à venir pour rompre leur jeûne, la souffrance du peuple palestinien sera au premier plan pour beaucoup. Elle l'est pour moi », a assuré Joe Biden.
Joe Biden avait affirmé samedi sur MSNBC que le Premier ministre israélien faisait « plus de mal que de bien à Israël » par son offensive à Gaza. Le président Biden « a tort », a rétorqué dimanche Benjamin Netanyahou, dans une interview au journal Politico. Il a affirmé mener une politique « soutenue par une majorité écrasante d'Israéliens » et que ses compatriotes appuyaient aussi son rejet catégorique d'un Etat palestinien.
Washington reste pourtant le premier allié d'Israël, ayant imposé son veto à trois reprises au conseil de sécurité contre des projets de résolutions de cessez-le-feu, et n'ayant jamais cessé ses livraisons d'armes à l'Etat hébreu.
En tant que gardien de deux des lieux saints de l'islam, le roi Salmane d'Arabie saoudite a exhorté la communauté internationale à agir. « Nous appelons la communauté internationale à assumer ses responsabilités pour mettre fin à ces crimes odieux et garantir la mise en place de couloirs humanitaires et d'aide sûrs », a-t-il déclaré dans son message publié à l'occasion du début du ramadan.
De son côté, le secrétaire général de l'Onu Antonio Guterres a envoyé « un message spécial de solidarité et de soutien à tous ceux qui souffrent des horreurs à Gaza ». « En ces temps difficiles, l'esprit du ramadan est une lueur d'espoir, un rappel de notre humanité commune », a-t-il déclaré dans une vidéo sur le réseau social X.
La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent menée par des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d'Israël, qui a fait au moins 1 160 morts, selon un décompte de l'AFP établi à partir des données de la sécurité sociale israélienne.
Frappes intenses dimanche
En représailles, Israël a lancé une offensive qui a fait 31 045 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère palestinien de la Santé.
Dimanche, celui-ci a dénombré 85 morts en 24 heures dans plus de 60 frappes qui ont touché le centre et le sud de Gaza, notamment la ville de Khan Younès.
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