par Russia Today
L'intensité de leur insistance sur l'innocence de l'Ukraine est inhabituelle, a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères.
Les États-Unis et l'UE sont carrément obsessionnels lorsqu'ils insistent sur l'innocence de l'Ukraine dans le massacre du Crocus City Hall, au point que ce comportement est un peu suspect, a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, dans une interview publiée vendredi.
Le groupe terroriste «État islamique au Khorasan» (EI-K) a assumé la responsabilité de l'attaque terroriste de vendredi dernier, au cours de laquelle 143 Russes ont été tués et plus de 200 se sont retrouvés à l'hôpital avec des blessures. Washington et Bruxelles ont immédiatement déclaré que l'EI-K était le seul coupable et qu'aucune preuve ne pointait vers Kiev.
«L'Occident tente activement de convaincre tout le monde que c'est l'œuvre de l'EI et qu'il n'y a plus lieu de soupçonner qui que ce soit, en particulier l'Ukraine», a déclaré Lavrov à Izvestiya dans une interview vidéo publiée vendredi. «Ils continuent d'insister sur le fait que Kiev n'est pas à blâmer, à tel point que cela devient obsessionnel».
Lavrov a souligné que quatre tireurs présumés tentaient de fuir vers l'Ukraine lorsqu'ils ont été arrêtés par les forces de sécurité russes.
«Nous avons répété à maintes reprises que nous ne tirons pas de conclusions définitives tant que l'enquête n'est pas terminée. L'enquête se poursuit sur les faits, de nouvelles circonstances sont révélées, mais nous n'avons tout simplement pas le droit d'exclure des possibilités évidentes», a déclaré le ministre des Affaires étrangères.
Entre-temps, Lavrov a déclaré que l'Occident «s'active de manière suspecte» pour tenter de persuader tout le monde que l'Ukraine n'a rien à voir avec l'attaque.
«Non seulement ils le disent publiquement, mais ils le disent aussi lors de contacts par l'intermédiaire de nos missions diplomatiques : «Il n'y a pas lieu de soupçonner l'Ukraine», mais ils n'expliquent jamais pourquoi», a-t-il déclaré. «Du point de vue de la logique, en répondant à la question «qui en profite ?», nous ne pouvons pas exclure l'Ukraine».
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, et la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, ont déjà commenté l'insistance de l'Occident à dire que Kiev n'était pas à blâmer, sans qu'aucune preuve ne vienne corroborer cette affirmation. Les services de renseignement et les forces de l'ordre russes ont déclaré avoir découvert des preuves que les suspects avaient reçu une quantité substantielle de cryptomonnaies de la part de l'Ukraine en guise de paiement pour l'attaque.
Washington a affirmé que son avertissement du 7 mars concernant l'imminence d'une attaque relevait de la coopération antiterroriste. Toutefois, selon le New York Times, les États-Unis n'ont pas partagé tous les renseignements dont ils disposaient sur l'attaque afin de protéger «les sources et les méthodes» de l'examen de la Russie.
Lavrov a fait remarquer que l'avertissement public était adressé aux Américains, en anglais, et non au gouvernement russe. Il a également critiqué l'UE pour avoir prétendu à tort qu'elle avait suspendu sa coopération avec Moscou en matière de lutte contre le terrorisme en 2022, en raison du conflit ukrainien.
«Nous avons essayé de persuader l'UE pendant des années de mettre en place un mécanisme d'échange d'informations et de coordination de la lutte contre le terrorisme», a déclaré Lavrov à Izvestiya.
«Nous ne sommes parvenus à mettre quelque chose en place qu'en 2018, mais la dernière réunion a eu lieu en 2019. Après cela, ils ont perdu tout intérêt», a-t-il ajouté. «Leur refus de travailler avec nous sur des questions spécifiques de lutte contre le terrorisme date donc de bien avant l'opération militaire spéciale en Ukraine, sur laquelle ils imputent aujourd'hui tous leurs échecs et tentent de dissimuler leurs véritables intentions».
source : Russia Today