La Nouvelle-Calédonie en révolte. Pour Macron, c'est la faute des Azéris. Ou des Turcs. Ou des Chinois, ou...
Enrico Toselli
Source: electomagazine.it
Tout est de la faute de l'Azerbaïdjan. La France est aux prises avec la révolte de la Nouvelle-Calédonie, cette lointaine colonie située entre l'Australie et les Fidji. Un soulèvement qui a déjà fait six morts et des centaines d'arrestations, mais en Italie la gauche des rédactions ne remarque les répressions que lorsqu'elle peut accuser le méchant dictateur tunisien, pas si le bon Monsieur Macron, qui voudrait seulement déclencher une bonne guerre nucléaire contre la Russie, est impliqué.
Et comme Macron est un bon, la révolte ne peut pas être déclenchée à cause des nouvelles règles électorales décidées par Paris pour pénaliser les autochtones kanaks. Non, c'est la faute de l'Azerbaïdjan, situé à 14.000 kilomètres de là et peuplé, en son propre territoires, de 10 millions d'habitants, manifestement engagés frénétiquement dans le soutien aux révolutions du monde entier. Comme s'il s'agissait du Cuba de Che Guevara. Il est interdit de rappeler les révoltes colorées payées par Soros : elles sont, elles, de bonnes révoltes, quoi qu'il arrive, comme le diraient Bonino et Renzi.
Au lieu de cela, en Nouvelle-Calédonie, les méchants Azerbaïdjanais sont arrivés pour se venger du soutien français à leurs ennemis arméniens. C'est étrange, car l'Azerbaïdjan a gagné la guerre contre l'Arménie et n'aurait aucune raison de se venger. Mais l'important est de se décharger de ses responsabilités ailleurs. Et puis Bakou est la longa manus d'Ankara. Alors derrière les Azéris qui sont derrière les Kanaks, il y aurait toujours lui: le tyran ! Non, pas celui de Tunis, mais celui d'Ankara. Erdogan, en somme.
Déterminé à déstabiliser la France, à l'affaiblir. Pour se venger, il a envoyé des troupes turques au Niger pour remplacer les troupes françaises, expulsées ces derniers mois. Là encore, ce serait Paris, vaincue, qui voudrait plutôt se venger. Mais les transalpins préfèrent escamoter ces faits. Au détail près, pas tout à fait hors sujet, que les Russes sont arrivés au Niger pour l'instant. Mais alors tout se tient ! Alors c'est la faute à Poutine. Même si les macronistes commencent à penser qu'il s'agit d'un complot orchestré par Pékin. Bref, tout le Sud global - qui n'existe pas pour eux - s'est coalisé contre la France. Ou contre l'Occident collectif.
Il y a quelques années, le psychiatre Adriano Segatori, rédacteur en chef adjoint d'Èlecto, avait dressé le portrait de Macron, le qualifiant de « psychopathe avec des délires de toute-puissance ». Qui sait si la conspiration, qu'il esquisse actuellement, s'inscrit dans la continuité de ses pathologies antérieures ou si elle représente une évolution dangereuse ?