25/06/2024 reseauinternational.net  3min #251176

 Nouvelle-Calédonie : nouvelles violences après le transfert en métropole de figures indépendantistes

Nouvelle-Calédonie : les tensions reprennent à Nouméa et dans plusieurs villes

par Salim Boussaïd

Sur fond de transfert en métropole de 7 militants kanaks, pour y être jugés.

Après quelques jours d'accalmie précaire, les tensions et les violences ont repris dans la nuit de dimanche à lundi en Nouvelle Calédonie.

Selon un communiqué du haut-commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie, «La nuit a été agitée et marquée par des troubles sur l'ensemble de la grande terre, sur l'île des Pins et Maré, nécessitant l'intervention de nombreux renforts...».

La même source fait était de plusieurs incendies à travers ce territoire français d'Outre mer, situé dans le sud du Pacifique.

«À Nouméa, plusieurs incendies ont été maitrisés, en particulier à Ducos et dans le quartier de Magenta. À Dumbéa, les locaux et des véhicules de la police municipale et des véhicules de particuliers ont été incendiés», a détaillé le haut-commissariat.

Et d'ajouter : «Des exactions, destructions et tentatives d'incendie ont également été commises à plusieurs endroits sur Paita. Un incendie de la mairie de Koumac a été rapidement maîtrisé. La brigade territoriale de Maré a également été prise à partie».

Le calme a été finalement rétabli, rassure le haut-commissariat, suite à une «action rapide et déterminée des forces de l'ordre et des sapeurs-pompiers».

Ce regain de tensions intervient à peine une semaine après l'annonce du président français Emmanuel Macron de suspendre le projet de réforme constitutionnelle portant dégel du corps électoral de la Nouvelle-Calédonie. Ledit projet avait été déjà approuvé séparément par le Sénat et par l'Assemblée nationale et devait être voté par les deux chambres réunis en congrès ou par référendum pour entrer en vigueur.

De fait, le processus d'adoption a été interrompu par la dissolution de l'Assemblée nationale le 9 juin courant par le président Macron qui a appelé, dans la foulée, à la discussion, au retour au calme et à la suppression des barricades dans l'archipel.

Les tensions qui ont repris dans la nuit de dimanche à lundi n'ont pas été revendiquées. Toutefois, elles coïncident avec le transfert en métropole de 7 militants indépendantistes kanaks, accusés d'avoir joué un rôle clé dans la première vague de violences déclenchées à l'occasion de la discussion et du vote à l'Assemblée nationale, le 14 mai, du projet de réforme du corps électoral de l'île.

Ces militants ont été transférés en métropole dans la nuit de samedi à dimanche, dans le cadre de poursuites judiciaires liées à ces événements.

Parmi les personnes transférées en métropole, figure Christian Tein, chef de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), farouche opposant du projet de dégel du corps électoral, redoutant une minorisation des autochtones Kanaks en faveur de Français qui ne sont pas forcément originaires de l'archipel si stratégique pour la France.

source :  Agence Anadolu

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