Abu Amir Mutasem Eleïwa, 16 août 2024. Au beau milieu de la guerre qui fait rage à Gaza depuis le 7 octobre 2023, la population de Gaza attendait avec espoir un cessez-le-feu. Il a été annoncé il y a plusieurs semaines que la journée d'hier, jeudi, serait décisive pour l'annonce du cessez-le-feu. Les citoyens de la bande de Gaza attendaient le résultat des négociations avec un optimisme prudent, mais comme d'habitude, rien de nouveau ne s'est produit. Ils plaçaient leurs espoirs dans la possibilité d'un cessez-le-feu et de la fin de leurs souffrances en cours. Après des mois de violence et de destruction, ces négociations représentaient pour eux une lueur d'espoir et une occasion de retrouver une partie de la vie normale qu'ils avaient perdue.
Manifestation à Bordeaux (crédit photo Comité Action Palestine)
Dans les conditions difficiles dans lesquelles vit la population de Gaza, ses espoirs reposent sur la possibilité d'un cessez-le-feu immédiat. Les habitants de la bande de Gaza, qui ont souffert de la perte d'êtres chers, de la destruction de leurs maisons et de la pénurie de nourriture et d'eau, attendaient avec impatience d'entendre de bonnes nouvelles à l'issue des négociations. Pour eux, l'arrêt de la violence signifiait la fin de la tragédie quotidienne et le retour à une certaine stabilité qui leur fait défaut depuis le début de la guerre.
Les familles qui ont été déplacées, les patients qui n'ont pas accès aux soins de santé et les enfants qui ont été privés d'éducation ont tous attendu avec impatience l'annonce d'un cessez-le-feu. Ces négociations représentaient pour eux une lueur d'espoir d'échapper au cycle de la guerre et de la souffrance, et une opportunité de reconstruire leurs vies brisées. Malheureusement, au lieu de parvenir à un accord qui mettrait fin à la guerre, les habitants de Gaza ont été confrontés à davantage de tergiversations et de retards. Le report du cessez-le-feu ou l'absence d'accord final a été un coup dur pour eux. Leur frustration n'est pas seulement due à la poursuite de la violence, mais aussi au manque de confiance dans les parties aux négociations et dans leur capacité à trouver une solution.
La frustration est le résultat des grands espoirs placés dans ces négociations, alors que les bombardements et les opérations militaires en cours renforcent le sentiment d'impuissance et de désespoir. Les habitants de Gaza se sentent pris au piège d'un conflit sans fin, où leur vie est devenue une attente constante d'un moment, qui peut ou non arriver, où le cauchemar qu'ils vivent prendra fin. Cette frustration n'est pas un simple sentiment passager, elle a de profondes répercussions psychologiques. La peur et l'anxiété qui accompagnent la guerre font désormais partie intégrante de la vie des habitants de Gaza. L'échec à parvenir à un cessez-le-feu accroît la tension, car les gens restent en état d'alerte permanent, ne sachant pas quand ce cycle de violence prendra fin.
L'impact psychologique s'étend à tous les membres de la société, en particulier aux enfants qui ont été témoins de la guerre de leurs propres yeux. La frustration répétée laisse un impact psychologique durable, entravant le processus de rétablissement même après la fin du conflit.
Malgré toutes ces frustrations, l'espoir demeure dans le cœur des habitants de Gaza. Ils sont conscients que les négociations peuvent être longues et compliquées, mais ils ne perdent pas espoir qu'un jour viendra où le conflit prendra fin et où la paix reviendra sur leurs terres. L'espoir est ce qui leur permet de tenir le coup face aux défis quotidiens, et c'est ce qui les motive à continuer à vivre et à survivre.
L'espoir d'un cessez-le-feu et d'une fin de la guerre n'est pas seulement un souhait, c'est une nécessité urgente. Les habitants de Gaza attendent avec impatience le moment où la guerre prendra fin et où ils auront la possibilité de repartir à zéro, hors de la destruction et de la souffrance.
La guerre se terminera sûrement, les dirigeants se serreront la main, la vieille femme attendra toujours son fils martyr, la jeune femme attendra toujours son mari bien-aimé, et ces enfants attendront toujours leur père héroïque. Maudite soit la guerre et ceux qui l'ont engendrée.
Abu Amir Mutasem Eleïwa est coordinateur des Projets paysans depuis 2016 au sud de la bande de Gaza et correspondant de l'Union Juive Française pour la Paix
Texte communiqué par Brigitte Challande.