25/09/2024 mondialisation.ca  8min #257209

 Sud Liban : Plus de 500 morts, dont de nombreux enfants. Israel veut s'emparer de la région

Journée noire au Liban, près de 500 morts assassinés par Israël

Par  Libannews

1-Actualité locale : La guerre au Liban, une catastrophe humanitaire

Le Liban est actuellement plongé dans une crise humanitaire majeure en raison de l'intensification des frappes aériennes israéliennes sur son territoire. Le nombre de victimes civiles ne cesse de croître, avec des bilans qui s'alourdissent d'heure en heure. Selon la "NNA" (Agence Nationale d'Information) et le journal "An-Nahar", la dernière journée a été marquée par une escalade de violence sans précédent, avec plus de 492 morts et 1 645 blessés à la suite des attaques israéliennes sur des cibles principalement civiles dans le sud du pays, le Bekaa, et la banlieue sud de Beyrouth.

Le ministre libanais de la Santé, Dr. Firas Abiad, a qualifié cette journée de "la plus meurtrière depuis le début du conflit". Lors d'une conférence de presse retransmise par "Al-Jazeera", il a rapporté qu'il y a encore de nombreuses victimes non identifiées, dont plusieurs enfants et femmes. Les hôpitaux, déjà surchargés en raison de la crise économique, peinent à répondre aux besoins médicaux urgents des blessés. 27 hôpitaux à travers le pays ont reçu un nombre massif de patients, dépassant leur capacité d'accueil.

Les frappes israéliennes ont visé non seulement des infrastructures militaires supposées appartenir au Hezbollah, mais aussi des quartiers résidentiels, ce qui a conduit à des déplacements massifs de populations civiles. Des milliers de familles ont été contraintes de fuir leurs maisons dans le sud du pays, cherchant refuge dans les zones plus sûres autour de Beyrouth et dans les montagnes. "Al-Modon" rapporte que les écoles et bâtiments publics ont été ouverts pour accueillir ces déplacés, bien que la situation soit précaire avec des ressources limitées.

La situation est également aggravée par les attaques israéliennes sur les infrastructures critiques du pays. Selon un rapport publié par "Al-Mayadeen", l'armée israélienne a détruit plusieurs ponts et routes, compliquant encore davantage les efforts d'évacuation et d'acheminement de l'aide humanitaire. De plus, des sources militaires rapportées par "Al-Anba" révèlent que la défense civile et les services de secours ont du mal à accéder aux zones touchées, notamment dans la région du Bekaa et du sud, en raison des routes endommagées et des frappes continues.

L'une des frappes les plus notoires a visé un immeuble dans la banlieue sud de Beyrouth, dans le quartier de Bir al-Abed, où un missile israélien a ciblé un leader militaire du Hezbollah. Bien que des informations initiales diffusées par"Reuters" aient indiqué que le commandant en question, Ali Karky, avait été tué, le Hezbollah a rapidement démenti cette information, affirmant que Karky avait survécu à l'attaque et se trouvait en sécurité. Cette attaque a toutefois causé des dégâts considérables dans le quartier, selon les images diffusées par "Al-Manar TV", la chaîne de télévision affiliée au Hezbollah.

Face à cette situation, les dirigeants libanais ont dénoncé ce qu'ils appellent une "guerre d'extermination". Lors d'une réunion du gouvernement tenue hier, le Premier ministre intérimaire Najib Mikati a déclaré que le Liban faisait face à "une agression systématique visant à détruire ses infrastructures et à provoquer un exode massif de sa population". Mikati a également appelé les Nations Unies à intervenir de manière plus décisive pour mettre fin aux hostilités et garantir la protection des civils. Selon "Le Figaro", l'ONU a exprimé sa "profonde préoccupation" quant à l'escalade du conflit, mais les appels à un cessez-le-feu immédiat restent pour l'instant lettre morte.

2-Actualité régionale : L'embrasement de la région, de la Palestine au Liban

Les événements tragiques au Liban ne peuvent être dissociés du contexte régional plus large, marqué par l'intensification des tensions entre Israël et les groupes armés en Palestine, ainsi qu'entre Israël et le Hezbollah au Liban. Depuis le début de la guerre de Gaza en octobre dernier, le conflit s'est progressivement étendu à d'autres fronts, notamment au nord avec le Hezbollah.

Selon "Al-Hayat", l'armée israélienne a justifié ses frappes sur le Liban en affirmant qu'elles étaient une réponse directe aux attaques de missiles lancées depuis le sud du Liban par le Hezbollah. Ces missiles ont atteint des zones aussi éloignées que Haïfa et le nord de la Cisjordanie, entraînant des sirènes d'alarme dans des villes telles que Safed et Nahariya, comme le rapporte "Yedioth Ahronoth". Bien que le Hezbollah ait revendiqué la responsabilité de ces attaques, il a précisé qu'elles étaient une réponse aux frappes israéliennes contre Gaza, soulignant ainsi la dimension régionale du conflit.

La montée des tensions a également entraîné une escalade diplomatique entre Israël et plusieurs pays arabes. Selon "Al-Arabiya", des manifestations ont éclaté dans plusieurs capitales du Moyen-Orient, dont Amman et Bagdad, en soutien aux Palestiniens et aux Libanais. Les gouvernements arabes, tout en condamnant l'agression israélienne, se trouvent pris entre des pressions internes de la part de leurs populations et la nécessité de maintenir des relations avec les puissances occidentales, notamment les États-Unis. Le journal "Al-Quds" a rapporté que les efforts de médiation entrepris par des pays comme l'Égypte et le Qatar n'ont pour l'instant pas permis de mettre un terme aux hostilités, bien que des discussions soient toujours en cours en coulisses.

En parallèle, la Jordanie et l'Égypte ont renforcé leurs positions militaires le long de leurs frontières respectives, de peur que le conflit ne déborde sur leurs territoires. "Al-Jazeera" a diffusé des images montrant des troupes égyptiennes en état d'alerte dans la péninsule du Sinaï, une région où l'armée égyptienne a déjà combattu des groupes terroristes et où elle craint désormais une recrudescence des violences en lien avec le conflit israélo-palestinien.

En Syrie, la situation reste également tendue, alors que les forces israéliennes ont récemment ciblé des positions militaires supposées appartenir à des milices pro-iraniennes, alliées du Hezbollah. "Al-Watan", un quotidien syrien pro-gouvernemental, a rapporté que des frappes aériennes avaient touché la région de Damas, causant plusieurs victimes parmi les forces pro-iraniennes. Cette attaque marque un nouvel épisode dans le conflit indirect entre Israël et l'Iran sur le sol syrien, qui s'intensifie de manière cyclique depuis plusieurs années.

La réaction de l'Iran est restée mesurée pour le moment. Cependant, selon "Press TV", la chaîne d'État iranienne, Téhéran a clairement fait savoir que toute attaque contre ses alliés dans la région, notamment le Hezbollah, serait perçue comme une provocation directe contre l'Iran, risquant de déclencher une riposte.

3-Actualité internationale : Des tensions internationales croissantes et des appels au calme

L'extension du conflit à travers le Moyen-Orient et son intensification au Liban a suscité des réactions vives au niveau international. Plusieurs puissances mondiales tentent d'agir en médiateurs pour éviter une escalade plus grave du conflit. Selon "Le Monde", le président américain Joe Biden a exprimé sa "grande inquiétude" face à la situation au Liban et à Gaza. Il a déclaré que les États-Unis travaillaient activement avec leurs alliés pour contenir l'escalade, mais a réaffirmé le droit d'Israël à se défendre contre ce qu'il a qualifié de "menaces terroristes".

Le Département d'État américain a également confirmé l'envoi de renforts militaires dans la région pour protéger ses intérêts et assurer la sécurité de ses citoyens. "CNN" rapporte que des navires de guerre américains ont été redéployés en Méditerranée orientale dans le cadre de cette mobilisation, une mesure perçue par certains comme un signal de soutien à Israël.

De son côté, la France a dépêché son envoyé spécial au Liban, Jean-Yves Le Drian, qui est arrivé à Beyrouth hier pour tenter de relancer les pourparlers en vue d'un cessez-le-feu. Selon "France 24", Le Drian a rencontré plusieurs responsables libanais, dont le Premier ministre Mikati, et a également prévu des entretiens avec des représentants du Hezbollah. Paris, traditionnellement impliqué dans la diplomatie au Liban, tente de jouer un rôle de modérateur dans ce conflit. Toutefois, les chances de succès de cette médiation semblent minces dans l'immédiat, compte tenu de l'intensité des combats.

L'Union européenne, à travers le haut représentant pour les affaires étrangères Josep Borrell, a également appelé à une cessation immédiate des hostilités, qualifiant les frappes israéliennes de "disproportionnées". Il a insisté sur la nécessité de protéger les civils et d'éviter une crise humanitaire. Selon "Euronews", Borrell a évoqué la possibilité d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité des Nations unies pour discuter de la situation au Liban et à Gaza.

Enfin, selon "The Guardian", les appels à un cessez-le-feu se multiplient également en Asie, notamment en Chine et en Russie. Le ministère russe des Affaires étrangères a appelé à la retenue de toutes les parties et a offert ses services comme médiateur pour tenter de mettre fin au conflit. La Chine, de son côté, a exhorté à la désescalade, tout en critiquant implicitement les États-Unis pour leur soutien militaire à Israël.

La source originale de cet article est  Libannews

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