Minimiser les forces du Hezbollah est une erreur mortifère.
J'en avais parlé la semaine dernière dans les colonnes de MPI, l'offensive terrestre promise par l'armée israélienne serait d'un autre tonneau. Autant la supériorité aérienne est indéniable et particulièrement lâche, notamment par le bombardement de zones civiles et dernièrement d'un poste de secours libanais à Beyrouth sud, autant l'incursion terrestre est déjà un petit échec.
Huit morts en l'espace d'une journée de combat, tous officiers ou sous-officiers, notamment de nuit, dénotent l'arrogance israélienne et leurs préjugés à propos du Hezbollah.
Comme prévu, Tsahal a lancé des raids blindés pour détruire soit des caches d'arme, soit des petits états-majors ou des combattants du Hezbollah à la suite de renseignements. Et comme prévu, quand les blindés étaient statiques, les « charançons » sont sortis de leurs trous et ont piqué là où cela fait mal : au moins 3 chars Merkava détruits soit par des mines ou charges explosives déclenchés à distance pré positionnées (IED 1), soit par des tirs à courte ou moyenne portée avec des missiles anti-char guidés.
Décidément, les chefs israéliens n'apprennent pas les leçons et les premiers sacs mortuaires de retour signent la stupeur des familles endeuillées et de la population israélienne.
Le pouvoir doit mesurer le risque que la population israélienne accepte plus de perte, car les différents fronts ouverts depuis le 7 octobre 2023 ont fait 716 morts et 4490 blessés selon le journal israélien Haaaretz. Cela correspond à peu près à l'effectif d'une bonne brigade en moins, ce qui n'est pas rien.
D'ailleurs, Tsahal vient de renforcer les deux brigades initiales par une division supplémentaire, preuve de la dureté des combats, car le Hezbollah a eu 18 ans pour se préparer à la défense de leur territoire.
Anatole Castagne.
1 IED : Improvised Explosive Device : engin explosif improvisé