08/10/2024 2 articles investigaction.net  4min #258140

« L'Occident ne peut pas se cacher », à propos du film d'Al Jazeera

Leila Salhi

AFP

Le documentaire d'Al Jazeera est dédicacé à la mémoire de toutes les personnes travaillant pour des médias ayant été assassinées par l'armée israélienne à Gaza.

Le film s'appuie sur l'analyse de plusieurs milliers d'images et de vidéos nominatives postées directement en ligne par les soldats de l'armée israélienne (Brigade 261-Pelech compagnie,101 bataillon, parachutistes, groupes du génie de combat, 890 bataillon de parachutistes, 614 bataillon, 460 brigade, compagnie de la division de Gaza, brigade Givati, brigade Golani, 8219 bataillon, 551 brigade,......). Des officiels israéliens et des membres de la sociétés civile ont diffusé depuis le 7 octobre 2023 jusque août 2024, attestant ainsi, souvent avec une fierté assumée, du « premier génocide en live sur les écrans.

L'ensemble des images et vidéos ont été montrées à des professionnels de la guerre et du droit international (Pr Yossi Melkelberg-Professeur en relation internationale, Mr Charlie Herbert- Général supérieur armée britannique, Mr Andreas Krieg- analyste de la sécurité au King's College de Londres, Mr Rodney Dixon KC-expert en droit international) et des professionnels du droit humanitaire (Mr Bill Van Esveld- directeur associé de « human rights watch »). Ils confirment tous avec effroi le non-respect des règles de la guerre et du droit humanitaire par Israël : meurtres de personnes non armées, destructions disproportionnées de bâtiments civils sans occupants, destruction de villages entiers, destructions de biens civils, de magasins d'alimentation....

Les images et vidéos parlent d'elles même :

  • les destructions systématiques des écoles, universités, hôpitaux, lieux de cultes, résidences civiles

  • les réjouissances des unités de l'armée (chansons, danses,) lors des destructions massives, des assassinats, des tortures, des viols.

  • les vols de biens personnels dans les maisons de Palestiniens (sous-vêtements, argent, mobiliers,...

  • la réjouissance des civils israéliens lors de fêtes, chantant et dansant, en appelant à la destruction des villages palestiniens

  • le soutien de la population civile contre l'arrestation des gardiens de la prison de Steiman ayant violé un prisonnier (ayant entraîné rupture de l'abdomen, côtes cassées...).

En outre, comme le montre le documentaire, l'ensemble de la population palestinienne est prise pour cible par des snipers et des chars, avec la « bénédiction » » des plus hauts responsables du pays. Le président Isaac Hertzog a même déclaré « c'est une nation entière qui est responsable... », le ministre de la défense Mr Yoav Gallant a lui affirmé : « nous imposons un siège complet de Gaza : pas d'électricité, pas de nourriture, pas d'eau, pas d'essence... nous combattons des animaux-humains ». On entend une conversation entre deux lieutenants se réjouir et dire après avoir détruit plusieurs quartiers « il ne restera même pas la mémoire d'eux ».

Et ce n'est pas tout, cette déshumanisation se poursuit à travers :

  • le génocide du peuple palestinien
  • la faim utilisée comme arme de guerre, des enfants squelettiques mourant de faim

  • les multiples déplacements de population

Mais aussi :

  • les arrestations collectives avec humiliations, tortures et viols attestent de l'esprit des militaires qui est contraire au droit international (Mr Charlie Herbert- Général supérieur armée britannique, Mr Rodney Dixon KC-expert en droit international)

  • les meurtres systématiques par drones, par des snipers sur la population non armée : journalistes, des professionnels de santé, humanitaires, des personnes âgées, des femmes, des enfants,...

Le 25 juillet 2024, une lettre écrite par 45 médecins américains ayant travaillé à Gaza est publiée à l'attention du Président Biden: « chacun de nous avons tenté de soigner, tous les jours, des enfants qui avaient reçus des balles dans leur tête et dans leur poitrine ».

Complicité des tiers dans le génocide...

Bill Van Esveld, directeur associé de Human Rights Watch, fait remarquer que les participants de ces massacres combattant pour l'armée israélienne ont pour la plupart une double nationalité, ce qui rend également leur seconde patrie responsable des actes de leur citoyens. En outre, les alliés d'Israël utilisent Chypre comme base militaire pour le transport d'armements militaires « offerts » à Israël venant principalement de la Grande Bretagne, des États-Unis, l'Allemagne et des pays de l'ouest, ce qui constitue « des violations du droit humain international et atteste de la complicité profonde de ces pays ».

En août 2024, 356 militaires israéliens sont morts et 10 056 autres ont été blessés selon la défense militaire israélienne.

Le nombre de morts palestiniens était officiellement de 41 586, avec 96 210 blessés. Cependant, ce nombre ne tient pas en compte les milliers personnes toujours sous les décombres, les personnes mortes de famine ou décédées par manque de soins et/ou de médications.

Source : Gaza - Enquêtes d'Al Jazeera

Source : investig'Action

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