Par la rédaction de Middle East Eye, le 12 octobre 2024
Au moins 19 Palestiniens ont été tués samedi lors d'attaques dans la bande de Gaza.
Les forces israéliennes continuent de s'enfoncer dans le secteur de Jabalia, au milieu d'intenses bombardements aériens et terrestres, alors que les troupes poursuivent leur offensive d'une semaine dans le nord de la bande de Gaza.
L'armée israélienne a lancé un nouvel assaut sur la zone le 6 octobre, alors qu'elle semble vouloir mettre en œuvre le " plan du général", qui vise à vider le nord de Gaza de ses 400 000 habitants pour faire place à une "zone militaire interdite".
Les avions de combat et l'artillerie israélienne ont depuis frappé Jabalia, le plus grand camp de réfugiés de la bande de Gaza, piégeant des milliers de personnes dans leurs maisons. Cette zone densément peuplée est assiégée depuis une semaine, sans eau ni nourriture.
Selon la défense civile de Jabalia, au moins 220 personnes ont été tuées depuis le début de l'opération.
Conçu par le major-général à la retraite Giora Eiland, le "plan du général", présenté lors d'une campagne télévisée israélienne en septembre, appelle au nettoyage ethnique du nord de la bande de Gaza, avertissant que ceux qui resteraient seront confrontés à la famine.
Selon un rapport publié vendredi dans le quotidien israélien Yedioth Ahronoth, l'armée israélienne applique désormais une version "réduite" du plan dans le camp de réfugiés de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza.
Les raids aériens israéliens ont continué à pilonner la zone samedi et vendredi, frappant quatre maisons du camp, tuant 22 personnes et en blessant des dizaines d'autres, selon les médecins.
Outre Jabalia, les forces israéliennes ont été déployées dans les villes voisines de Beit Hanoun et Beit Lahiya, ordonnant aux habitants de quitter leurs maisons et de se diriger vers le sud.
En début de semaine, des résidents du camp de Jabalia ont déclaré à Middle East Eye qu'ils n'ont pas été prévenus avant le début de l'incursion, alors que les fois précédentes, on leur avait donné 24 heures pour partir.
"Les soldats ont soudainement fait irruption de toutes parts et ont bouclé toutes les issues de Jabalia",
a déclaré Abed Ali, un résident du camp.
Bien que l'armée israélienne ait ordonné à la population de quitter Jabalia, la férocité des attaques aériennes et terrestres a empêché la plupart des habitants de fuir en toute sécurité, des quadcoptères survolant constamment le camp.
Les soldats ont soudainement fait irruption de toutes parts et ont bouclé toutes les issues de Jabalia. - Abed Ali, résident du camp
Les habitants ont déclaré qu'il n'y avait plus de zones sûres où fuir dans la bande de Gaza, et beaucoup ont déclaré préférer rester.
Les habitants de Jabalia signalent également que les réserves de nourriture et d'eau diminuent rapidement. Les Nations unies ont entre-temps exprimé leur inquiétude face aux graves pénuries de nourriture, de carburant et de fournitures médicales dans le nord de Gaza, et ont déclaré que la famine y régnait.
Le ministère de la Santé palestinien a déclaré que les menaces d'Israël d'évacuer par la force trois hôpitaux du nord de la bande de Gaza mettent en péril la sécurité des patients et du personnel médical.
Le personnel médical de l'hôpital Kamal Adwan, assiégé, a qualifié la situation de "catastrophique", la vie des enfants dans l'unité de soins intensifs surpeuplée étant menacée en raison de la diminution du carburant et des approvisionnements médicaux.
Au moins 19 Palestiniens ont été tués samedi lors d'attaques israéliennes dans la bande de Gaza, notamment dans la ville de Khan Younis, au sud, et dans la ville de Gaza, au nord.