Les dernières menaces de Trump "compromettent" le cessez-le-feu à Gaza
Par la rédaction de The Cradle, le 6 mars 2025
Le président américain s'est exprimé sur les réseaux sociaux pour adresser un "dernier avertissement" au Hamas, menaçant le mouvement de résistance d'un "enfer".
Le Hamas a répondu à la dernière menace du président américain Donald Trump le 6 mars, l'accusant de "compromettre" les négociations de cessez-le-feu à Gaza.
"Ces menaces aggravent la situation concernant l'accord de cessez-le-feu et encouragent le gouvernement d'occupation à se soustraire à ses obligations",
a déclaré Hazem Qassem, porte-parole du mouvement de résistance, dans une déclaration à l'Agence Anadolu (AA).
"Un accord a été signé avec Washington en tant que médiateur, stipulant la libération de tous les prisonniers en trois phases. Le Hamas a rempli ses obligations lors de la première phase, tandis qu'Israël se dérobe à la deuxième", a-t-il ajouté."L'administration américaine doit faire pression sur l'occupant pour qu'il entame des négociations sur la deuxième phase, comme le prévoit l'accord de cessez-le-feu", a conclu M. Qassem.
Trump a renouvelé sa menace contre le Hamas, qu'il a proférée à plusieurs reprises, dans un message publié sur sa plateforme Truth Social le 5 mars en fin de journée.
"'Shalom Hamas' signifie bonjour et au revoir - à vous de choisir. Libérez tous les otages maintenant, pas plus tard, et rendez immédiatement tous les corps de ceux que vous avez assassinés, ou c'est FINI pour vous", a déclaré le président, qualifiant le Hamas de "détraqué et tordu"."J'enverrai à Israël tout ce dont il a besoin pour finir le job, et pas un seul membre du Hamas ne sera en sécurité si vous ne faites pas ce que je dis. Je viens de rencontrer vos anciens otages dont vous avez détruit la vie. C'est mon dernier avertissement !" a-t-il ajouté.
"Pour les dirigeants, c'est le moment de quitter Gaza, tant que vous en avez encore la possibilité. Et au peuple de Gaza : un bel avenir vous attend, mais pas si vous retenez des otages. Si c'est le cas, vous êtes MORTS ! Prenez une décision INTELLIGENTE. LIBÉREZ LES OTAGES MAINTENANT, OU L'ENFER SERA SANS RETOUR !" ajoute-t-il.
Depuis avant sa prise de fonction en janvier, Trump a menacé à plusieurs reprises le Hamas de "l'enfer" si les prisonniers israéliens ne sont pas libérés de Gaza. Le mois dernier, il a réitéré la menace, et déclaré que "tout peut arriver" si tous les prisonniers ne sont pas libérés simultanément.
Les prisonniers doivent être libérés en plusieurs étapes, chaque fois en échange de prisonniers palestiniens, conformément à l'accord de cessez-le-feu de Gaza.
La dernière menace de Trump intervient alors qu'Israël fait obstruction à l'accord de cessez-le-feu en exigeant une prolongation de la première phase, en violation de l'accord. Il cherche à s'écarter du protocole d'échange en obtenant la libération du plus grand nombre possible de prisonniers dans le cadre d'une première phase prolongée.
Le Hamas a rejeté toute prolongation et exige le strict respect de l'accord et des pressions internationales sur Israël.
Tel Aviv a également coupé l'accès de l' aide humanitaire à Gaza, et envisage de couper l'eau et l'électricité dans la bande de Gaza.
Le président américain a approuvé des ventes massives d'armes à Israël pendant le cessez-le-feu, tandis que Tel Aviv menace avec de plus en plus d'insistance de reprendre la guerre et déclare qu'il n'acceptera rien de moins qu'un démantèlement complet du Hamas.
La nouvelle menace de Trump coïncide également avec un rapport d'Axios selon lequel le Hamas et le gouvernement américain ont mené des discussions confidentielles directes pour négocier la libération de citoyens américains et "la possibilité d'un accord plus large pour mettre fin à la guerre".
Bien qu'Israël ait été consulté, il aurait eu connaissance d'une partie des discussions par d'autres canaux que la coordination directe des États-Unis.
"Israël est très préoccupé par les pourparlers directs de l'administration Trump avec le Hamas",
a déclaré une source au journal hébreu Israel Hayom.