Par la rédaction de The Cradle, le 2 avril 2025
L'armée américaine a bombardé sans relâche le Yémen pendant plus de deux semaines après que Sanaa a réimposé un blocus maritime aux navires liés à Israël croisant en mer Rouge.
Des avions militaires américains ont bombardé un réservoir dans le district de Mansouriya, dans le gouvernorat d'Al-Hodeidah, dans l'ouest du Yémen, coupant l'eau à plus de 50 000 personnes, a rapporté la chaîne de télévision Al-Masirah le 2 avril.
"À la suite des attaques ennemies sur le réservoir d'eau d'Al-Senif et le bâtiment de l'Administration des ressources en eau dans la région de Mansouriya, plus de 50 000 citoyens se sont retrouvés sans approvisionnement en eau", a déclaré la chaîne yéménite.
La reprise des bombardements américains au Yémen aggrave une situation déjà désastreuse, qui s'est détériorée après que le président américain Donald Trump a coupé l'aide humanitaire américaine au pays.
"Maintenant que les bombardements ont commencé, on ne sait jamais comment les choses vont évoluer",
a déclaré Siddiq Khan, directeur national de l'organisation caritative d'aide humanitaire Islamic Relief au Yémen.
M. Khan a déclaré au journal The Guardian que les récents bombardements exacerbent la pression sur un secteur humanitaire déjà au bord de l'effondrement. Il attribue cette crise à d'autres mesures prises par l'administration Trump, notamment les coupes sombres dans les budgets de l'USAID et les obstacles juridiques imposés aux organisations humanitaires après la désignation d'Ansarallah, le mouvement de résistance au pouvoir au Yémen, comme "organisation terroriste étrangère".
"Dans l'ensemble, l'aide humanitaire au Yémen a connu un déclin progressif, puis brutal", a poursuivi Khan. "De toute évidence, de nombreuses organisations réduisent leurs effectifs et certaines ont également fermé"."Les bombardements ont encore fait craindre aux organisations présentes ici que le Yémen ne soit pas le bon endroit pour vivre et travailler. Donc, dans l'ensemble, on peut dire que le secteur humanitaire yéménite traverse une période chaotique", a-t-il ajouté. "Je vois une véritable catastrophe se profiler à l'horizon du Yémen".
L'armée américaine bombarde le Yémen depuis le 15 mars, après que le gouvernement yéménite dirigé par Ansarallah a annoncé son intention de reprendre les attaques contre les navires liés à Israël dans la mer Rouge et la mer d'Oman en réponse au blocus d'Israël sur Gaza.
Les États-Unis ont bombardé à deux reprises un hôpital spécialisé dans le traitement du cancer dans le nord du pays, a rapporté l'agence de presse yéménite Saba News, accusant les États-Unis de
"crimes de guerre flagrant en ciblant des civils et des biens de caractère civil, faisant des dizaines de morts et de blessés dans plusieurs gouvernorats".
Depuis novembre 2023, le Yémen attaque des navires et des cibles liées à Israël en soutien aux Palestiniens de Gaza.
Le génocide des Palestiniens de Gaza par Israël a fait plus de 50 000 morts, dévasté de vastes secteurs de la bande de Gaza et déplacé la quasi-totalité de ses plus de 2 millions d'habitants.
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Trump supervise la militarisation "record" de l'Asie occidentale
Par la rédaction de The Cradle, le 2 avril 2025
Des données publiques montrent une augmentation de 50 % des vols de fret militaire américains vers la région alors que Trump continue de menacer l'Iran de guerre.
L'armée américaine a procédé à son plus grand déploiement offensif en Asie occidentale depuis le début de la guerre d'Israël contre Gaza et le Liban en octobre 2023, coïncidant aux menaces du président Donald Trump de bombarder l'Iran, a rapporté Haaretz le 2 avril.
Selon une analyse des données aéronautiques publiques réalisée par le journal israélien, l'armée américaine a envoyé des escadrons supplémentaires d'avions de chasse, de bombardiers furtifs et de nombreuses armes au cours des dernières semaines.
Cette nouvelle intensification équivaut à une augmentation d'environ 50 % par rapport au précédent pic mensuel des vols militaires américains vers la région.
Les États-Unis ont envoyé des avions ravitailleurs et de fret ainsi que de nombreux avions de chasse depuis des bases situées aux États-Unis et en Europe.
Un escadron d'attaque au sol A-10 a été déployé en Jordanie, tandis que des avions de combat furtifs F-35 ont été transférés en Arabie saoudite.
Au moins six bombardiers furtifs B-2, soit un tiers de la flotte militaire américaine, ont été déployés sur la base aérienne de Diego Garcia, une île isolée de l'océan Indien, selon des images satellite.
Les États-Unis ont déjà utilisé leur base de Diego Garcia pour bombarder l'Afghanistan, l'Irak et le Yémen et pourraient l'utiliser comme base logistique pour une campagne de bombardements majeure contre l'Iran. La base est située à 6 400 km de l'Iran, soit apparemment hors de portée de l'importante flotte de drones et de missiles balistiques de la République islamique.
Plus de 20 avions cargo de l'armée de l'air américaine sont arrivés dans le golfe Persique depuis le Japon et Fort Sill, dans l'Oklahoma, transportant probablement des batteries de missiles Patriot et THAAD pour se prémunir contre une éventuelle attaque iranienne.
D'autres avions de transport américains ont atterri à Djibouti et sur un aérodrome saoudien de la mer Rouge, acheminant du matériel pour le groupe aéronaval USS Harry S. Truman qui est en opération depuis quelques mois. Ses avions ont régulièrement frappé des cibles au Yémen.
Le groupe aéronaval USS Carl Vinson fait également route vers la région.
Les données aéronautiques de mars indiquent également une légère augmentation des vols militaires américains vers Israël, ainsi que des vols israéliens récupérant des munitions dans des bases américaines et européennes.
L'analyse de Haaretz intervient après la menace renouvelée par Trump d'attaquer les installations nucléaires iraniennes.
"S'ils ne parviennent pas à un accord, on peut s'attendre à des bombardements. Mais je peux aussi leur imposer des droits de douane supplémentaires, comme je l'ai fait il y a quatre ans",
a déclaré dimanche le président américain. L'Iran a déposé une plainte officielle auprès du Conseil de sécurité de l'ONU et a déclaré qu'il réagirait à toute menace.
Trump a envoyé une lettre aux dirigeants iraniens début mars, menaçant de lancer une attaque si Téhéran ne rejoignait pas la table des négociations.
Les responsables iraniens se sont dits prêts à négocier, mais pas sous la menace et les sanctions économiques, mesures que Trump fait peser sur l'Iran au nom de sa politique de "pression maximale".