Par Story Ember leGaïe, le 9 mai 2025
Le génocide n'a pas besoin de verdict pour être réel. Il doit être stoppé.
En mai 2025, le Comité des Nations unies pour l'élimination de la discrimination raciale (CERD) a publié une déclaration sur la situation catastrophique à Gaza. Comme son prédécesseur en 2024, il a décrit les massacres, la famine, les déplacements, les attaques contre les enfants, la destruction des infrastructures, l'obstruction délibérée de l'aide humanitaire, tout en refusant de nommer ce qui sévit :
un génocide.
Soyons clairs : le génocide n'est pas une décision de justice, c'est un crime en cours. Une décision judiciaire peut le formaliser, mais le génocide existe dans les vies volées, les enfants affamés, les hôpitaux détruits et les politiques d'effacement de tout un peuple. Dire le contraire, c'est réduire la réalité à une procédure judiciaire. Ce n'est pas la justice. C'est une manœuvre dilatoire.
Et la manœuvre dilatoire, c'est de la complicité.
La déclaration du CERD de 2025 est un modèle de tergiversation bureaucratique. Elle "soulève de graves préoccupations concernant les obligations d'Israël et des autres États parties de prévenir les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide". Elle appelle les États à respecter la Convention sur le génocide et à suspendre leur aide militaire s'il "existe un risque manifeste" qu'elle favorise de tels crimes. Elle fait référence aux mesures provisoires de la CIJ dans l'affaire Afrique du Sud c. Israël. Elle exige la création de couloirs humanitaires, la fin du blocus et le libre accès à la nourriture et aux médicaments.
Ce qu'elle refuse de faire, c'est de finir sa phrase.
Ce n'est pas un hasard. C'est une vieille astuce diplomatique : faire un geste face à l'atrocité, puis laisser l'ambiguïté faire le travail. Nous avons déjà vu cette tactique à l'œuvre au Rwanda, en Bosnie, au Soudan. Alors que des enfants meurent d'une famine planifiée, l'ONU appelle à une "action urgente". Alors que des familles entières sont ensevelies sous les décombres, elle "rappelle sa préoccupation". Alors que plus de 128 000 Palestiniens sont morts ou mourants à Gaza, le système qui l'a rendu possible trouve des synonymes au génocide plutôt que de demander des comptes.
Mais la vérité n'a pas besoin d'euphémisme. Elle a besoin que justice soit faite.
Selon tous les critères de la Convention sur le génocide - tuer les membres d'un groupe, causer des atteintes graves à l'intégrité physique ou psychique, infliger des conditions d'existence propres à détruire le groupe en tant que tel - les actions d'Israël remplissent toutes les conditions. Les déclarations elles-mêmes le confirment en citant le nombre de morts, les destructions délibérées et la famine systématique. La seule chose qui manque, c'est le courage.
Nous le disons donc clairement :
Il s'agit d'un génocide. Pas d'un danger potentiel, pas d'un risque, pas d'une hypothèse. Il s'agit d'un génocide en cours, perpétré par un État contre le peuple palestinien, soutenu par la lâcheté internationale et l'impunité dont bénéficie Israël grâce aux États-Unis.
Si l'ONU ne le dit pas, nous le dirons. Si les instances internationales refusent d'agir, nous devons exiger davantage. Car justice différée n'est pas seulement justice refusée, c'est souvent une arme qui achève le travail.
Décolonisez votre langage. Défendez la vie des Palestiniens. Et n'attendez pas d'y être autorisés pour dire la vérité.
Traduit par Spirit of Free Speech
Marginalia Subversiva
They Won't Say "Genocide"-So We Will: Reading Between the UN's Legal Evasions on Gaza
Genocide doesn't need a verdict to be true. It needs to be stopped...
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