16/05/2025 ssofidelis.substack.com  6min #278122

Leur soi-disant « catastrophe » veut dire famine planifiée

Leur soi-disant "catastrophe" veut dire famine planifiée

Par  Story Ember leGaïe, le 12 mai 2025

La famine est déjà là à Gaza. Mais le monde refuse de le reconnaître.

12 mai 2025 - Un nouveau rapport de l'IPC [Integrated Food Security Phase Classification : Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire] publié aujourd'hui confirme que 100 % de la population de Gaza, soit 2,1 millions de personnes, souffre d'une insécurité alimentaire aiguë, près d'un demi-million de personnes se trouvant déjà en phase 5 (catastrophe) de l'IPC. Le document avertit que si le blocus et l'escalade militaire se poursuivent, une famine à grande échelle se déclarera entre mai et septembre 2025.

C'est la quatrième fois depuis janvier 2024 que l'IPC publie une variante de la même mise en garde euphémique : "La famine est imminente". "Au bord de la famine". "Conditions de malnutrition catastrophiques".

Chaque fois, les chiffres empirent. Chaque fois, le mot "famine" est éludé. Chaque fois, rien n'est fait.

Les chiffres témoignent d'un génocide

  • 470 000 personnes se trouvent déjà en phase 5 de l'IPC.
  • 71 000 enfants vont souffrir de malnutrition aiguë cette année.
  • Toute l'aide et les fournitures sont bloquées depuis mars.
  • La nourriture, les médicaments et l'eau sont épuisés ou presque.
  • L'effondrement social est déjà en cours.

Ces informations décrivent non pas une crise imminente, mais une famine bien réelle, et ce silence n'est pas neutre. Il est délibéré.

Combien de fois peut-on dire "au bord du gouffre" sans que ce soit un mensonge ?

Confrontons-nous aux faits :

  • Janvier 2024 : l'IPC rapporte une insécurité alimentaire catastrophique à Gaza : 378 000 personnes en phase 5.
  • Mars 2024 : la famine est jugée imminente dans le nord de Gaza : plus d'un million de personnes est confronté à des conditions catastrophiques.
  • Mai 2024 : le Comité de surveillance de la famine a averti que tous les seuils pourraient déjà avoir été franchis.
  • Mai 2025 : ce nouveau rapport confirme que la phase 5 a empiré, mais n'utilise toujours pas le terme "famine".

Pourquoi ? Parce que dire que c'est'une famine signifie que quelqu'un en est responsable. Cela devient un crime. Ce n'est plus une tragédie. Ce n'est plus une urgence. C'est un crime de guerre.

Une famine provoquée par un blocus

Il n'y a aucune ambiguïté. La famine est utilisée comme une arme :

  • Les boulangeries ont été bombardées.
  • Les réservoirs d'eau ont été détruits.
  • Les frontières sont fermées.
  • Les convois d'aide sont bloqués.
  • Les hôpitaux sont privés de carburant.

Ce sont des politiques délibérées, pas des "conditions".

Même un médecin de Gaza, dans un appel désespéré lancé en avril 2025, a supplié les organismes internationaux de déclarer la famine, dans l'espoir que les responsables politiquessortent de l'impasse et soient contraints de rendre des comptes. Il a été ignoré.

Le seuil de légalité a déjà été franchi

Selon les propres critères de l'IPC, la phase 5 (famine) requiert :

  1. Au moins 20 % de la population confrontée à des pénuries alimentaires extrêmes.
  2. Une malnutrition aiguë chez plus de 30 % des enfants.
  3. Un taux de mortalité brut supérieur à 2 personnes pour 10 000 par jour.

Le nord de Gaza atteint déjà ou dépasse ces indicateurs.  Les décès se multiplient. Les enfants sont squelettiques. Les femmes enceintes tombent d'épuisement. Pourtant, l'IPC reste prudent avec "Phase 5 : Catastrophe" - et non "famine".

Car dire "famine" revient à accuser. Et accuser, c'est admettre qu'un acteur étatique - Israël - affame les Palestiniens jusqu'à leur anéantissement avec la bénédiction de l'Occident.

Ce qu'une telle déclaration implique

Si l'IPC ou l'ONU déclarait officiellement l'état de famine à Gaza :

  • Les mécanismes juridiques internationaux seraient déclenchés.
  • Le blocage de l'aide serait qualifié de crime, et non de problèmes de sécurité.
  • La nature génocidaire de ce blocus serait indéniable.
  • Les gouvernements complices du blocus, y compris les États-Unis, seraient confrontés à une résistance juridique et publique croissante.

C'est ce qui les pousse à tergiverser. À gagner du temps. À "observer" et "réévaluer". Et les Palestiniens continuent de mourir en silence pendant que les bureaucrates débattent des seuils à atteindre.

C'est une famine. Dites-le

Le refus du monde de nommer ce que vit Gaza reflète plus que sa lâcheté. Il révèle sa complicité. On ne peut pas bombarder les réserves d'eau, bloquer l'approvisionnement alimentaire, tirer sur les médecins, affamer les enfants, puis dire que la famine est "imminente".

La famine n'est pas en vue. Elle est dans les cimetières. Elle est dans les communautés fantômes et les soupes populaires. Elle est dans les 71 000 enfants hospitalisés dont le corps gardera les traumatismes, s'ils survivent.

Ce n'est pas une mise en garde. C'est une nécrologie en cours.  Et tous ceux qui refusent de prononcer le mot ont du sang sur les mains.

Marginalia :

Lorsque la famine est là, l'aide seule ne peut réparer le mal. Même si, par miracle, la nourriture pouvait être acheminée aujourd'hui, le nombre de morts n'en serait pas pour autant réduit. Les corps affamés - en particulier ceux des enfants - peuvent être victimes d'un choc s'ils sont réalimentés trop brusquement. La paroi intestinale est détruite. Les organes sont défaillants. Les os sont vidés de leur substance. Il ne s'agit pas seulement de faim - mais d'un collapsus biochimique.

Le syndrome de réalimentation peut être mortel s'il n'est pas pris en charge par une infrastructure médicale adéquate, ce dont Gaza ne dispose pas. La ville a été bombardée, assiégée et saignée à blanc.

Et pourtant, ce lent génocide est toujours qualifié de "crise" ou de "catastrophe", et non pour ce qu'il est : une famine planifiée, instrumentalisée pour anéantir une population.

Lorsque le monde l'admettra enfin, les ravages seront irréversibles.

Traduit par  Spirit of Free Speech

Marginalia Subversiva

When They Say "Catastrophe," They Mean Famine by Design.

May 12, 2025 - A new IPC report released today confirms that 100% of Gaza's population-2.1 million people-is experiencing acute food insecurity, with nearly half a million people already in IPC Phase...

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