France-Soir
Olivier Marleix
Gay AFP
Ce lundi 7 juillet 2025, la disparition d'Olivier Marleix, député des Républicains (LR) de la 2ᵉ circonscription d'Eure-et-Loir, a profondément secoué la scène politique française. Âgé de 54 ans, le député aurait mis fin à ses jours, selon des sources parlementaires. Son corps a été découvert sans vie à son domicile d'Anet, où il avait exercé la fonction de maire de 2008 à 2017. Les circonstances précises de sa mort restent floues et une enquête est en cours.
Reconnu pour son engagement à l'Assemblée nationale et son leadership à la tête du groupe LR jusqu'en 2024, Olivier Marleix s'était distingué par des investigations audacieuses. Il avait notamment révélé les liens supposés entre Emmanuel Macron et General Electric lors de la vente controversée du pôle énergie d'Alstom en 2014, période où Macron était ministre de l'Économie. Estimant cette transaction préjudiciable aux intérêts français, il avait saisi le parquet de Paris pour signaler d'éventuelles irrégularités. Par ailleurs, il avait dénoncé l'influence de BlackRock, géant des fonds de pension, dans la réforme des retraites, en alertant la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique.
Olivier Marleix s'était aussi attaqué à une figure influente du gouvernement : Alexis Kohler. Alors secrétaire général de l'Élysée, ce dernier faisait l'objet d'une plainte d'Anticor pour « prise illégale d'intérêts » et « trafic d'influence », en raison de ses liens familiaux avec l'armateur MSC, un important client des chantiers navals STX où il représentait l'État. En tant que corapporteur, Marleix avait fustigé le maintien en poste de Kohler, qualifiant cette situation d'« injure à l'institution judiciaire », et avait lancé un appel pressant : « Depuis notre rapport, vous freinez des quatre fers. Comptez-vous enfin vous engager à mieux encadrer les conflits d'intérêts pour éviter toute collusion entre la haute fonction publique et le monde des affaires ? ». Son combat visait clairement à promouvoir une plus grande transparence dans la fonction publique, tout en dénonçant un « système » favorisant les puissances économiques au détriment de la souveraineté nationale.
La mort d'Olivier Marleix qui avait dénoncé les liens entre Macron et General Electric puis l'implication de Blackrock dans la réforme des retraites, nous rappelle à tous la difficulté et le risque d'être un lanceur d'alerte.Pensée à ses proches. pic.twitter.com/sqZ01fvhMk
— Duval Philippe (@p_duval) July 7, 2025
La classe politique a unanimement réagi à cette disparition brutale. L'annonce, faite par Laurent Wauquiez, président du groupe LR à l'Assemblée, a plongé l'hémicycle dans une vive émotion, suivie d'une minute de silence en hommage à cet élu respecté bien au-delà de son camp. De nombreux observateurs, notamment sur les réseaux sociaux, ont salué son rôle de lanceur d'alerte et les risques encourus en pointant du doigt des figures comme Macron et Kohler.
Ce décès tragique ravive les inquiétudes sur la sécurité des lanceurs d'alerte en France, laissant ses proches dans une profonde douleur. Une pensée leur est adressée, tandis que l'héritage d'Olivier Marleix, marqué par son engagement pour la transparence, continue de susciter des questionnements au sein de l'opinion publique.