16/09/2025 euro-synergies.hautetfort.com  4min #290681

Les Etats-Unis en phase terminale: l'autodestruction annoncée

Nicolas Maxime

Source:  facebook.com

S'il existe aujourd'hui un pays qui illustre jusqu'à la caricature ce que l'on pourrait appeler la phase terminale de l'Occident, ce sont bien les États-Unis. À l'image de instrumentalisation politique des événements récents — le meurtre tragique d'Iryna Zarutska, ou l'assassinat du conservateur chrétien Charlie Kirk — et de la polarisation qui s'en suit entre deux camps irréconciliables, tout semble concourir, jour après jour, à l'effondrement de la première puissance mondiale qui ne parvient désormais plus qu'à mettre en scène ses propres convulsions.

Dans le meurtre d'Iryna Zarutksa, le profil de l'assassin, un afro-américain atteint de schizophrénie, illustre la faillite d'un système de santé qui laisse des centaines de milliers de sans-abri sans soins, livrés aux opiacés et à la violence de la rue. Les États-Unis sont le pays le plus riche du monde, mais tolèrent l'exclusion et l'effondrement de pans entiers de leur population, au risque de laisser des malades psychiques devenir des dangers potentiels pour les autres.

Quant au tueur de Charlie Kirk, Tyler Robinson, il en serait le miroir inversé. Issu d'une famille blanche mormone, ce jeune homme de 22 ans a été décrit comme le gendre idéal. Sa trajectoire illustre l'effondrement social et moral d'un pays où l'isolement collectif et la perte de repères vont faire basculer des jeunes dans une violence meurtrière. De Bowling for Columbine jusqu'à la tuerie, récemment, dans une école dans le Minnesota, il ne passe pas une année sans qu'il y ait une tuerie de masse aux États-Unis impliquant des jeunes, parfois encore adolescents.

Sans plus tarder, la droite trumpiste a récupéré ces meurtres pour en faire la preuve d'un complot de la gauche contre l'Amérique blanche et chrétienne, tandis que certains militants progressistes ont jubilé à l'annonce de la mort de Charlie Kirk. Le débat n'est plus possible lorsqu'on instrumentalise les cadavres pour des raisons idéologiques.

Dans Civil War, Alex Garland imagine une guerre civile aux États-Unis dans un futur proche où la haine et les règlements de comptes finissent par balayer le processus de civilisation décrit par Norbert Elias. Ceux qui ont vu le film se rappellent de cette scène effroyable où le milicien pose la question, « quel type d'Américain es-tu ? » avant de passer à l'acte. La réalité est peut-être en train de rattraper la fiction car ce qu'il montrait — une Amérique incapable de surmonter sa polarisation, où chaque camp vit dans le fantasme de l'élimination de l'autre — est en train de se réaliser sous nos yeux.

Pour le comprendre, il faut convoquer le philosophe René Girard qui avait compris ce mécanisme dans La violence et le sacré. Il l'illustre par le désir mimétique selon lequel on désire toujours ce que l'autre désire, ce qui mène à la violence. Cela engendre une crise sacrificielle lorsqu'il y a un conflit généralisé. Pour sauvegarder sa cohésion, la société concentre sa haine sur une victime unique, le bouc émissaire, accusé d'incarner tous les maux. Dans le cas américain, chaque camp érige son adversaire en ennemi absolu. Le meurtre de Charlie Kirk devient pour la droite trumpiste la preuve que la gauche est prête à tout pour détruire l'Amérique blanche et chrétienne. À l'inverse, une partie de la gauche voit dans la mort de Kirk celle d'un ennemi des idées progressistes. Au lieu d'apaiser la société, ce drame est devenu le support sacrificiel d'une haine sans issue où chaque camp est persuadé d'être l'ennemi du mal.

Complètement livrée au nihilisme et à ses démons intérieurs : misère sociale, drogue, violences, perte de repères … qu'elle n'a pas su et pu résoudre en devenant le pays de l'argent Roi, le pourrissement des États-Unis est tel que le pays est en voie d'auto-destruction annoncée. Pour l'instant, ce ne sont que des incendies épars, des étincelles violentes qui s'allument ici ou là. Mais viendra le jour où l'embrasement, et l'affrontement violent entre les deux camps sera définitif.

La question n'est plus de savoir si l'Amérique implosera, mais quand.

 euro-synergies.hautetfort.com