Par The Cradle
Les Syriens ont célébré le premier anniversaire de la chute du gouvernement de l'ancien président syrien Bachar al-Assad le 8 décembre, alors que les Alaouites du pays ont organisé une grève générale pour protester contre les politiques du nouveau gouvernement dirigé par les extrémistes de Damas.
Des milliers de personnes ont participé à des rassemblements sur la place des Omeyyades à Damas et ailleurs dans le pays pour commémorer la chute du gouvernement Assad, qui a dirigé la Syrie pendant plus de cinq décennies.
Le président syrien autoproclamé Ahmad al-Sharaa, anciennement connu sous le nom de chef d'Al-Qaïda Abu Mohammad al-Julani, a revêtu l'uniforme militaire qu'il portait lors de son offensive sur Damas de l'année dernière contre l'armée syrienne, et s'est adressé aux citoyens après une prière à la mosquée des Omeyyades.
Le président a déclaré :
"Personne, aussi puissant soit-il, ne se dressera sur notre route. Aucun obstacle ne nous arrêtera et, ensemble, nous relèverons tous les défis, si Dieu le veut."Du nord au sud, et d'est en ouest, nous rendrons sa grandeur à la Syrie grâce à une reconstruction digne de son présent et de son passé, digne de l'héritage antique de la Syrie", a ajouté Sharaa, précisant que la prochaine phase se concentrera sur "le soutien aux personnes vulnérables et la garantie de justice entre les peuples".
À Homs, troisième ville à tomber l'année dernière après la prise d'Alep et de Hama par les forces extrémistes de Sharaa, un défilé militaire a été organisé.
Les célébrations ont déjà commencé depuis deux semaines, les Syriens commémorant le 27 novembre l'anniversaire du début de l'offensive de 11 jours qui a renversé l'ancien gouvernement.
Lors d'un forum au Qatar ce week-end, Sharaa a déclaré que "la Syrie vit aujourd'hui ses meilleurs moments".
Le chef spirituel de la communauté alaouite en Syrie a appelé à une grève générale pour protester contre les crimes commis par le nouveau gouvernement à l'encontre de la minorité religieuse.
"Ce gouvernement veut nous forcer à célébrer le remplacement d'un système injuste par un autre encore plus oppressif",
a déclaré le chef alaouite Ghazal Ghazal.
Des milliers de civils alaouites ont été massacrés en mars dernier par les forces gouvernementales syriennes lors d'une violente répression visant à mater un soulèvement armé mené par des membres de la communauté.
Depuis, la communauté alaouite a été désarmée par Damas, l'exposant ainsi à des attaques sectaires et à des tueries. Des jeunes femmes et adolescentes alaouites continuent de disparaître, enlevées par des réseauxliés au gouvernement, et des hommes alaouites sont régulièrement exécutés.
Les forces gouvernementales ont également massacré des centaines de civils druzes lors d'affrontements entre factions druzes et forces gouvernementales syriennes, dans le sud du gouvernorat de Suwayda, en juillet dernier..
La nouvelle armée syrienne est principalement composée de ce qui se faisait autrefois appeler Hayat Tahrir al-Sham (HTS), un groupe affilié à Al-Qaïda. De nombreuses autres factions extrémistes liées à l'État islamique ont été officiellement intégrées à la nouvelle armée syrienne depuis la chute du régime d'Assad et l'effondrement de son armée, il y a un an.
Ces groupes sont également connus pour leur longue histoire de persécutions et de violences contre les Kurdes.
Entre décembre 2024 et juin 2025, au moins 7 670 personnes, principalement des civils, ont été tuées en Syrie, a déclaré l'Observatoire syrien des droits de l'homme (SOHR) au début de l'année.
Selon cet observatoire, ce chiffre comprend plus de 2 130 "exécutions extrajudiciaires" et "meurtres fondés sur l'identité". Parmi les victimes, on compte des centaines de femmes et d'enfants. Le SOHR a également mis en garde contre un "schéma de violence organisée" à travers le pays.
Depuis son arrivée au pouvoir, le nouveau gouvernement syrien s'est allié à Washington. Conformément aux exigences des États-Unis, il a réprimé les factions de la résistance palestinienne - protégées par le gouvernement syrien depuis des décennies - et a soutenu les efforts de Washington pour asphyxier le Hezbollah au Liban.
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Traduit par Spirit of Free Speech
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