09/12/2025 francais.rt.com  2min #298524

Rdc : le M23 renforce son contrôle dans l'Est malgré les accords de paix de Trump

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Le chef des rebelles du mouvement M23, Sultani Makenga.

Alors que le président américain Donald Trump affirme avoir mis fin au conflit dans l'est de la RDC, le groupe rebelle M23 renforce son emprise sur la région. Entre recrutement massif, administration parallèle et contrôle des mines de minerais stratégiques, la rébellion tisse les bases d'un État de facto, menaçant la stabilité du pays.

Dans un hall en bois de la province du Nord-Kivu, des centaines d'hommes et de femmes ont écouté Sultani Makenga, chef de la rébellion M23, à l'issue d'un programme de « rééducation » de deux semaines. Selon Reuters, l'objectif n'était pas de les transformer en combattants, mais en responsables civils chargés de consolider l'administration parallèle mise en place par le groupe dans les territoires qu'il contrôle depuis sa percée éclair de janvier.

Selon le programme de formation et la charte du M23, ces nouveaux « exécutifs » ont étudié l'histoire du Congo et appris à bâtir un État fédéral fondé sur la discipline, le sacrifice et la détermination, valeurs revendiquées par la rébellion. Pendant ce temps, des milliers de nouveaux combattants ont été recrutés pour sécuriser les zones conquises.

Malgré la signature, le 4 décembre à Washington, d'accords de paix entre la  RDC et le Rwanda sous l'égide des États-Unis, le M23 n'était pas partie prenante et continue de consolider son pouvoir. L'organisation a instauré une structure civile complète avec des gouverneurs et des maires fidèles. Elle perçoit des taxes sur les mines de coltan et d'or, et délivre même ses propres visas aux visiteurs.

Un État parallèle

« Leur approche du processus de paix est de conserver le pouvoir aussi longtemps que possible », estime Jason Stearns, spécialiste du Congo. Pour Fred Bauma, directeur de l'Institut Ebuteli, le M23 « joue le jeu de la médiation internationale pour gagner du temps et réorganiser ses forces ».

Le groupe contrôle désormais des territoires s'étendant de l'Ouganda au Burundi, touchant jusqu'à 9 millions de personnes. Ses bases militaires, dont certaines sur le Mont Sabinyo, accueillent des recrues en formation intensive, tandis que les mines de Rubaya, produisant 15 % du coltan mondial, génèrent près de 800 000 dollars par mois pour financer l'insurrection.

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