par Badylon Kawanda Bakiman
La ville d'Uvira, chef-lieu provisoire de la province du Sud-Kivu dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC) est désormais entre les mains de l'AFC/M23, un groupe rebelle soutenu par le Rwanda. Josué Kayeye, un des cadres de la société civile qui livre cette information affirme que les éléments de l'AFC/M23(Alliance Fleuve Congo/Mouvement du 23 mars) sont entrés à moins de 24 heures et sans combat.
«C'est une surprise que la ville d'Uvira soit prise de manière spectaculaire par le M23 alors que depuis le mois de mars le gouvernement congolais par les FARDC (Forces armées de la République démocratique du Congo) et ses alliés avaient bloqué l'avancée du M23 à partir de Kamanyola et que le gouvernement congolais devrait mettre tout en place pour repousser le M23 au-delà même de Kamanyiola. Mais c'est une surprise que la ville d'Uvira soit prise à moins de 24 heures !», a déclaré Josué Kayeye.
Information confirmée par plusieurs autres sources concordantes. Celles-ci révèlent que les premiers combattants de l'AFC/M23 étaient entrés dans cette ville vers 10 h00 locales. Ils avançaient d'abord à pied, des véhicules des éléments ont suivi. Dans plusieurs quartiers des tirs ont été entendus. Dans l'après-midi de mercredi, les opérations de ratissage ont été lancées par les nouveaux occupants.
Les mêmes sources indiquent que plusieurs Congolais ont fui cette ville d'Uvira pour se réfugier au Burundi voisin. Vu cette situation, le Burundi a fermé ses frontières.
De son côté, le gouvernement congolais a accusé le Rwanda de violer l'accord de paix de Washington. Des réunions ont eu lieu autour de la Première ministre, Judith Suminwa.
Patrick Muyaya, ministre de la Communication et des Médias, porte-parole, a détaillé les mesures pour répondre efficacement à cette situation.
«Mais ici, ce qu'il faut noter, parce que nous parlions de Washington justement, comme le président de la République le disait hier au cours de son allocution devant la Nation, le Rwanda viole impunément l'accord que nous avons convenu ou signé à Washington il y a quelques jours. Ce n'est plus simplement violer l'accord que nous avons signé, mais c'est aller vers la régionalisation du conflit parce qu'il est évident que le Rwanda prend le Burundi aussi en cible, au-delà des actes posés en République démocratique du Congo. C'est ici aussi le lieu d'interpeller le médiateur pour que, dans le cadre de ce qui avait été convenu, il puisse peser de tout son poids pour que la paix soit restaurée et que le Rwanda se range».
Quant à lui, le Rwanda rejette toutes les accusations. Selon le gouvernement de Kigali, «la responsabilité des violations du cessez-le-feu, des attaques en cours et des combats en province du Sud-Kivu en RDC ne peut être imputée au Rwanda».
Dans son communiqué, le ministère des Affaires étrangères condamne les actions des armées congolaises et burundaises et de leurs alliés, qui «bombardent systématiquement des villages civils proches de la frontière rwandaise à l'aide d'avions de chasse et de drones d'attaque, ce que l'AFC/M23 affirme être contraint de contrer».