23/01/2010 legrandsoir.info  5 min #35521

Le devoir particulier de la france envers haïti

Haïti, alain joyandet, les chats noirs la nuit

Claude RIBBE

La presse « mainstream » française (celle qui fait comme si je n'existais pas, parce que j'aurais « trop de style » pour un nègre ou qui m'insulte de temps en temps) vaut vraiment la peine d'être lue en ce moment. Prenons au hasard dans ce florilège de sottises et de mensonges grossiers.

Si les journalistes sont beaucoup plus nuancés qu'il y a six ans pour parler de la prétendue « démission » du président Aristide, en fait victime d'un brutal enlèvement chez lui à 4 h du matin par un commando de trente barbus des forces spéciales US emmené par Luis Moreno, le résident de la CIA à Port-au-Prince, agissant sur ordre de l'administration Bush, avec la collaboration de Villepin, en revanche, on continue à soutenir que le président aurait été poussé dehors par une « rébellion armée » (et non pas par la CIA) : en fait une cinquantaine de mercenaires payés 2 millions de dollars et qui servaient de diversion à l'opération américaine (même si Guy Philippe, la stupide marionnette présentée à la presse comme le chef des « rebelles » pensait certainement naïvement tirer parti de cette situation en levant une véritable armée et en devenant ainsi un réel interlocuteur pour ses commanditaires). Mais la chose la plus énorme que j'aie pu lire, c'est que les Haïtiens seraient « contents » de voir arriver les GI's d'Obama (avec leur fusil caché derrière le dos) parce que - tenez-vous bien - Obama est « noir » et, comme il est « noir », les Haïtiens le considéreraient forcément comme un ami. C'est tout juste s'ils n'agiteraient pas des petits drapeaux américains. Celui ou celle qui a pu écrire cela révèle une pensée raciste primaire, selon laquelle tous les « noirs » (qui se ressemblent tous, formant une « race » dont la culture ne saurait corriger les défauts) agiraient en fonction d'une solidarité naturelle. Je ne suis pas sûr que les chats noirs miaulent et se saluent quand ils se croisent la nuit, sauf dans l'esprit malade d'ignorants arriérés dans certaines campagnes. Mais sans doute les « noirs » sont-ils beaucoup plus bêtes que les félins domestiques.

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