Un énorme tremblement de terre a dévasté mardi Port-au-Prince, détruisant jusqu'au palais présidentiel d'une capitale haïtienne dépourvue de tout pour secourir les victimes, qui risquaient de se compter par centaines.
Traumatisés par la longue secousse de magnitude 7 qui s'est produite à 16H53 locales (21H53 GMT), à seulement 15 km à l'ouest de la capitale surpeuplée, de nombreux Haïtiens passaient la nuit dehors, attendant la journée de mercredi pour commencer à évaluer le nombre de morts et les dégâts.
"Les morts seront comptés par centaines lorsqu'il sera possible de dresser un bilan", a averti un médecin, lui-même blessé au bras gauche et couvert de sang.
Quelque 200 personnes seraient portées disparues sous les décombres d'un grand hôtel, Le Montana, a déclaré le secrétaire d'Etat français à la Coopération, Alain Joyandet, qui a dit s'inquiéter notamment du sort des 1.400 ressortissants français d'Haïti, dont la plupart habitent la capitale.
Le quartier général de la Mission de stabilisation de l'ONU en Haïti (Minustah), qui compte environ 11.000 personnes, s'est aussi effondré. "Pour le moment, de nombreux employés restent portés disparus", a dit le chef des missions de maintien de la paix de l'ONU, Alain Leroy.
Trois casques bleus jordaniens ont été tués et 21 autres blessés, selon une source militaire jordanienne à Amman.
Huit Casques bleus chinois ont également été ensevelis sous les décombres et dix sont portés disparus, a rapporté la presse chinoise.
La secousse a très fortement perturbé les communications dans un pays aux infrastructures déjà très rudimentaires, rendant quasiment impossible l'acheminement de blessés dans les centres hospitaliers encore debout.
Des pillards étaient en revanche à l'oeuvre dans un supermarché au nord de Port-au-Prince.
Au milieu des corps sans vie ou blessés, de nombreux édifices publics se sont effondrés dans le centre de la capitale du pays le plus pauvre des Amériques. Le Palais national, siège de la présidence, s'est affaissé, ainsi que de nombreux ministères, le parlement et des églises. Le président René Préval et son épouse ont survécu à la catastrophe, a assuré l'ambassadeur d'Haïti au Mexique.
La secousse a été suivie d'une trentaine de répliques très violentes, allant jusqu'à une magnitude de 5,9. Haïti n'avait pas connu une secousse d'une telle violence depuis au moins un siècle, a indiqué l'Institut américain de géophysique (USGS).
Entre-temps, la communauté internationale s'est mobilisé pour porter secours à Haïti: de l'aide était acheminée à Port-au-Prince des Etats-Unis, du Canada, d'Europe et des pays de la région tandis que des fonds étaient débloqués.