Badil Resource Center
BADIL demande le maintien du statut de l'OLP à l'ONU
Manifestation de Palestiniens résidant aux Etats-Unis
Bethléem - Ces derniers mois, la société civile palestinienne a tenté de poser certaines questions à la direction de l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP) sur l'initiative envisagée en septembre. Une préoccupation sérieuse vient de la possibilité que la représentation du peuple palestinien à l'ONU soit changée, de l'OLP qui représente la totalité du peuple palestinien, vers l'État de Palestine ne représentant que les Palestiniens vivant dans les territoires palestiniens occupés (TPO).
Vu l'effet délétère qu'une telle initiative aurait sur la capacité de l'ensemble du peuple palestinien à réclamer ses droits, la société civile a demandé la publication de garanties publiques de la part de la direction de l'OLP, indiquant que l'OLP gardera son statut de représentant de l'ensemble du peuple palestinien dans son siège à l'ONU. À ce jour, aucune clarification n'est venue de la direction de l'OLP sur cette question critique.
Le statut et la légitimité de l'OLP procèdent de la souveraineté populaire dont elle se targue comme représentante de tout le peuple palestinien, incluant la majorité qui ne réside pas dans les TPO. Le remplacement de l'OLP servirait à priver de représentation cette majorité des Palestiniens en supprimant leur structure représentative unificatrice. La légitimité de l'initiative de septembre tourne autour de ce point. L'absence de vraie réponse de la direction et son manque de volonté de clarifier comment l'OLP gardera son statut de représentante à l'ONU a conduit à un scepticisme croissant dans la société palestinienne à propos de l'initiative.
En juin, la coalition Occupied Palestine and Golan Heights Advocacy Initiative (OPGAI) a publié une déclaration soulevant des questions préliminaires sur l'initiative de septembre. Ceci a été suivi fin juin par un mémo de BADIL au président de l'OLP Mahmoud Abbas et par une déclaration de la Global Right of Return Coalition, tous deux mettant l'accent sur l'importance du maintien de l'OLP comme représentant à l'ONU.
Le 8 août, le Boycott National Committee (BNC), la plus grande coalition de la société civile palestinienne, a publié une déclaration qui soulignait le rôle crucial de l'OLP comme organisme représentant tous les Palestiniens. Quelques jours plus tard, d'autres organisations civiles et des réseaux de la société palestinienne ont publié une déclaration avec des questions semblables sur la représentation.
Fin août, un avis juridique de Guy Goodwin-Gill, expert du droit internationalement reconnu, a été obtenu par l'agence de presse Ma'an, dans lequel les conséquences juridiques de l'initiative de septembre étaient discutées. Peu après, une discussion juridique publique a eu lieu dans laquelle un certain nombre de spécialistes ont présenté leurs opinions concernant le danger présenté par l'avis de Goodwin-Gill.
Quoique le point de vue ait causé un important débat public et une discussion populaire, les questions essentielles soulevées par BADIL et d'autres sont restées sans réponse et ont été réitérées dans un article du Dr Abdel Razzaq Takriti. Début septembre, Goodwin-Gill a publié un deuxième avis juridique soulignant le lien entre l'autodétermination, la nécessité d'une représentation démocratique pour tous les Palestiniens et d'une indispensable volonté populaire pour tout changement des accords institutionnels concernant la représentation.
Ces deux dernières semaines, la montée des appels pour la transparence venant de Palestiniens s'est accélérée, des groupes palestiniens du monde entier s'ajoutant aux interventions ci-dessus pour exprimer leur inquiétude à propos de l'initiative. À ce jour, des lettres ouvertes et des déclarations ont aussi été publiées par :
Un certain nombre de grands intellectuels et militants palestiniens
L'association palestinienne des droits humains Addameer
L' US Palestine Community Network (USPCN)
Le Centre Palestinien des Droits de l'Homme (PCHR)
La Grassroots Anti-Apartheid Wall Campaign
Une gamme d'associations de Naplouse publiant une déclaration commune, dont :
Le Mouvement national de libération palestinien (Fatah) - district de Naplouse,
Le département 'Questions des réfugiés - Comités des services populaires' de l'OLP,
Le Comité pour la défense des droits des réfugiés palestiniens, camp de Balata, Naplouse,
Le centre culturel Yafa, camp de Balata, Naplouse,
La société de bienfaisance Yazour
Le comité local naplousi pour la rééducation des handicapés, Balata, Naplouse.
Dans toutes les déclarations faites par ces différentes associations et coalitions qui représentent une partie significative du peuple palestinien, on trouve une réaffirmation des principes de base de la lutte palestinienne et du maintien de tous les Palestiniens sous une unique instance représentative servant de véhicule par lequel la lutte pour les droits des Palestiniens peut progresser.
L'inquiétude parmi les Palestiniens du monde entier sur l'érosion de nos institutions publiques, sur la capacité d'être représentés en tant que peuple et de réclamer nos droits doit être traitée par une réaffirmation claire et publique que l'OLP gardera le siège de représentant du peuple palestinien à l'ONU. Ceci doit s'adosser sur une explication transparente des étapes que la direction suivra pour garantir le maintien du statut de l'OLP.
Dans les circonstances politiques actuelles, il faut que la priorité soit pour éviter la fragmentation du peuple palestinien et pour travailler vers la démocratisation et la reconstruction des institutions palestiniennes nationales.
De telles étapes, qui incluent des élections directes au Conseil national palestinien, sont la base permettant d'assurer une représentation de tous les Palestiniens et la première étape vers la garantie des droits inaliénables du peuple palestinien à l'autodétermination, à l'indépendance nationale, à la souveraineté et au retour dans ses foyers d'origine.