17/09/2011 info-palestine.net  5min #57460

 Qu'attendent les Palestiniens à l'Onu en septembre ?

Les ambassadeurs de 5 pays européens grondés par Israël !

Al-Manar

Le ministère israélien des Affaires étrangères a convoqué les ambassadeurs de 5 États européens pour les réprimander pour la politique adoptée par leurs gouvernements à l'encontre de la question de la demande palestinienne de reconnaissance d'un État à l'Assemblée générale et au Conseil de sécurité.

Selon le Haaretz, le premier sous-directeur du ministère Ran Curiel et le directeur adjoint du département « Europe » Naor Gilon ont convoqué les représentants de la France, de l'Allemagne, de la Grande-Bretagne, de l'Espagne et de l'Italie le mercredi dernier.

Le journal israélien révèle que la réponse des diplomates occidentaux fut aussi virulente que la réprimande des diplomates israéliens. Le site en ligne Israël 7 rapporte, citant des journalistes présents, que les ambassadeurs "ont eu l'audace" de retourner les reproches en direction d'Israël et les conversations ont été "très tendues".

Les responsables israéliens leur ont fait parvenir « qu'Israël voyait d'un très mauvais œil les tractations en cours afin de trouver une formule de compromis qui servirait en fait la cause des terroristes ».

La réponse des deux diplomates israéliens fut la suivante : « Ce que vous faites porte atteinte aux intérêts d'Israël. Nous refusons que l'UE négocie avec les Palestiniens pour soi-disant alléger la décision de l'ONU ni ne lui fasse de cadeaux parce qu'elle renoncerait à aller devant le Conseil de sécurité ».

Ce à quoi les diplomates européens ont répondu en reprochant aux Israéliens d'adopter une politique inefficace face à la démarche palestinienne et de ne pas comprendre que leur action face à l'Autorité palestinienne est destinée à aider Israël.

Sachant que les pays de l'Union européenne ne se sont pas encore mis d'accord sur une position commune de la démarche palestinienne. Certains d'entre eux, comme la France, semblent vouloir chercher un compromis en élaborant des solutions qui puisse satisfaire Israël et sauver les responsables israéliens d'être pourchassés par les tribunaux internationaux. Paris suggère à l'Autorité palestinienne un vote pour l'accès à un État non membre, au même titre que le Vatican.

En contrepartie, les Palestiniens devraient renoncer d'aller devant le Conseil de sécurité et de poursuivre Israël devant le Tribunal pénal international.

Justement et selon le Haaretz, Israël craint le plus de faire face à une offensive juridique internationale contre la colonisation en Cisjordanie en cas d'accession de la Palestine au statut d'État lors de l'Assemblée générale de l'ONU.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a exprimé cette préoccupation devant des interlocuteurs européens et lors d'une rencontre jeudi avec les émissaires américains Dennis Ross et David Hale qui tentent in extremis de dissuader les Palestiniens de s'adresser à l'ONU, précise le quotidien.

"Un vote de l'ONU permettra aux Palestiniens de porter plainte contre Israël devant la CPI de La Haye, sous l'accusation d'avoir perpétré un crime de guerre en établissant des colonies dans un territoire" appartenant désormais à un État, estime le professeur de droit international Youval Shany.

"Un recours devant la CPI contre la colonisation apparaît dans ce contexte comme la carte la plus forte, et la plus dangereuse pour Israël, dont disposeront les Palestiniens après ce vote", a souligné M. Shany, lors d'une conférence de l'Institut israélien de la Démocratie.

Selon lui, les dirigeants israéliens risquent de se retrouver au ban de la communauté internationale "à l'instar d'un Mouammar Kadhafi", le dirigeant libyen déchu, visé par un mandat d'arrêt de la CPI.

"Nul doute que la première chose que feront les Palestiniens sera de se plaindre devant la CPI de la colonisation, étant donné qu'elle est en violation flagrante avec le droit international", a déclaré à l'AFP le député arabe israélien Ahmed Tibi, considéré comme un proche du président palestinien Mahmoud Abbas.

"Une démarche auprès de la CPI risque de poser un sérieux problème à Israël", relève le juriste israélien Claude Klein.

"Jusqu'alors, elle avait été rendue impossible du fait que le procureur de la Cour s'abstenait de statuer sur la recevabilité de plaintes palestiniennes", seuls les États pouvant saisir la CPI, rappelle ce professeur de droit international de l'Université hébraïque de Jérusalem.

De telles plaintes, restées sans effet, avaient été présentées contre Israël par les Palestiniens à la suite de sa dévastatrice offensive "Plomb durci" à Gaza, en décembre 2008-janvier 2009, qui avait fait plus de 1400 morts palestiniens.

Mais l'accession au statut d'État, que ce soit membre à part entière - hypothèse improbable compte tenu du veto américain attendu au Conseil de sécurité - ou comme "État non membre" par un vote de l'Assemblée générale, pourrait changer la donne, selon M. Klein.

La Cour ne peut inculper un individu que si les crimes dont il est accusé ont été commis sur le territoire d'un État partie ou s'il est ressortissant d'un État partie.

Un responsable gouvernemental israélien a estimé qu'une démarche palestinienne devant la CPI "serait préoccupante puisqu'elle démontrerait que les Palestiniens veulent perpétuer le conflit au lieu de chercher la paix".

Parlant à l'AFP sous couvert d'anonymat, il a néanmoins noté qu'"Israël n'a pas trop de souci à se faire car il n'a pas ratifié le traité de Rome reconnaissant l'autorité de la CPI, et n'est donc pas tenu d'en appliquer les décisions".

L'entité sioniste a installé plus d'un demi-million d'habitants dans les colonies de Cisjordanie et à Jérusalem-Est occupé et annexé.

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