Par Tanqi Quemener
L'OLP est soumise à une pression énorme pour la faire renoncer à la demande d'adhésion d'un Etat palestinien aux Nations Unies, les diplomates travaillant frénétiquement en coulisses pour éviter une affrontement imminent. Tant les Etats-Unis que les Européens semblent chercher à gagner du temps alors que le Président Mahmoud Abbas est déterminé à aller de l'avant avec le projet de soumettre une demande d'adhésion en bonne et due forme, vendredi, au secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-Moon.
Plus de 3000 Palestiniens ce matin à Ramallah en soutien à l'initiative d'Abbas (photo Joseph Dana)
Le Président Barack Obama doit rencontrer Abbas merdredi soir, quelques heures après une rencontre avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a dit un responsable américain.
"Le Président dira très directement aux Israéliens et aussi aux Palestiniens pourquoi il pense qu'une action aux Nations Unies n'est pas la façon d'obtenir un Etat palestinien," a dit le conseiller national à la sécurité Ben Rhodes.
"Le Président Abbas a fait part de son intention d'aller au Conseil de Sécurité ; le Président Obama a clairement dit que nous ne pensions pas que cela conduirait à un Etat palestinien. Le second point sur lequel nous nous centrons est d'avoir une base pour des négociations directes pour parvenir à un Etat palestinien," a-t-il ajouté.
Obama a déjà appelé à une reprise des négociations en utilisant les frontières de 1967 - avant la guerre des Six-Jours - comme point de départ pour les contours d'un éventuel Etat palestinien.
Les diplomates européens et le Quartet pour le Moyen Orient - l'Union Européenne, les Etats-Unis, les Nations Unies et la Russie - ont tous cherché à éviter la confrontation.
Des sources proches des tractations, qui ont requis l'anonymat, ont dit que l'accent a été mis sur une tentative de gagner du temps pour permettre une voie plus large à la reprise de pourparlers de paix israélo-palestiniens directs, qui sont dans l'impasse depuis septembre 2010.
Une possibilité était que Ban Ki(Moon ne transmette pas tout de suite la lettre d'Abbas au Conseil de Sécurité, a dit une source européenne, ajoutant qu'existaient d'autres "airbags diplomatiques" auxquels on pourrait avoir recours pour désamorcer les tensions.
Il est également possible que le Président français Nicolas Sarkozy, qui a rencontré Abbas mardi, dévoile une percée pendant son discours lors de l'ouverture de l'assemblée des Nations Unies mercredi, selon une source française.
Abbas a eu toute une série de discussions mardi à New York en marge de l'Assemblée générale des Nations Unies, qui débute mercredi.
"Tractations diplomatiques intenses pour empêcher un rash du train diplomatique sur la paix au Moyen Orient. Nous devons trouver une voie de l'avant pour tout le monde," a dit le ministre des Affaires étrangères suédois sur un message Twitter.
Plusieurs diplomates ont confirmé que l'objectif était de trouver un plan qui satisfasse les deux côtés tout en évitant une escalade de la violence dans la région instable.
Les Palestiniens doivent avoir 9 votes sur les 15 membres du Conseil de Sécurité pour que leur candidature d'Etat passe les premières étapes. Moscou soutiendra "certainement" l'initiative palestinienne, a déclaré mardi à New-York le vice-ministre russe des Affaires étrangères Mikhail Bogdanov.
Les nations européennes travaillent en coulisses pour essayer d'éviter la confrontation, et le Quartet pour le Moyen-Orient cherche aussi à élaborer une déclaration qui permettrait à Israël et aux Palestiniens de revenir à la table des négociations.
La Secrétaire d'Etat US Hillary Clinton a rencontré mardi soir une nation africaine, un des 10 membres non permanents du Conseil de Sécurité. Elle a rencontré lundi le ministre russe des Affaires étrangères Sergei Lavrov pour discuter de la déclaration du Quartet. Mais le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague, qui a rencontré Abbas mardi, a dit qu'"aucun progrès" n'avaient encore été réalisés dans sa rédaction.
L'ancien Président US Bill Clinton a déclaré à CNN : "Il y a dans le monde un sentiment très répandu que l'actuel gouvernement israélien pourrait avoir abandonné l'intention de travailler avec les Palestiniens pour créer un Etat en Cisjordanie et à Gaza, mais il ne veut pas le dire."
Les Palestiniens ont obtenue le soutien de 120 pays, qui ont déjà reconnu un Etat de Palestine ou soutenu une telle position. Si les Palestiniens ne parviennent pas à remporter 9 des 15 votes des membres du Conseil de Sécurité, toute résolution échouera et Obama sera sauvé d'un veto US embarrassant.
Une autre option pourrait être alors que l'Assemblée générale accueille les Palestiniens en tant qu'Etat non-membre avec statut privilégié d'observateur, un statut dont ne jouit à ce jour que le Vatican.
Source : Maan News
Traduction : MR pour ISM