07/10/2011 ism-france.org  4min #58232

 L'unesco ouvre la voie à l'attribution d'un siège pour la Palestine

Victoire diplomatique pour la Palestine à l'Unesco

Par L'Express
Le conseil exécutif de l'agence de l'ONu pour la culture a approuvé par 40 voix sur 58, une recommandation d'attribuer à la Palestine le statut de membre à part entière. La Conférence générale devra approuver cette recommandation par une majorité des deux tiers le 25 octobre à Paris.

Une victoire symbolique peut-être, mais une victoire qui compte. Les Palestiniens ont engrangé mercredi une première victoire diplomatique dans leur quête d'une reconnaissance internationale d'un Etat, avec l'approbation d'une recommandation à l' Unesco
pour faire de la Palestine un membre à part entière de cette organisation. Les Palestiniens n'ont jusqu'à présent qu'un statut d'observateur à l'Unesco.

Le conseil exécutif de cette agence a approuvé par 40 voix sur 58, une recommandation d'attribuer à la Palestine ce statut de membre à part entière. 4 pays ont voté contre, dont les Etats-Unis, et 14 se sont abstenus. L'Allemagne, la Lettonie et la Roumanie ont voté contre. La Belgique, le Danemark, la Slovaquie, l'Espagne, la France, la Grèce, l'Italie et la Pologne se sont abstenus.

la Conférence doit approuver la recommandation par une majorité des deux tiers

La recommandation sera soumise à la fin du mois à la Conférence générale de l'Unesco. Pour que la Palestine obtienne un statut d'Etat membre, la Conférence doit approuver la recommandation par une majorité des deux tiers de ses 193 membres, lors de sa session qui se tiendra du 25 octobre au 10 novembre à Paris où siège l'organisation.

L'approbation de cette recommandation a une très forte portée symbolique à l'heure où les Palestiniens ont déposé une demande d'adhésion à l'ONU comme Etat membre à part entière via le Conseil de sécurité.

Le conseil exécutif de l'Unesco, où n'existe pas de droit de veto, est le pendant du Conseil de sécurité, tandis que sa Conférence générale peut être comparée à l'Assemblée générale des Nations unies.

A Ramallah, le ministre palestinien des Affaires étrangères Riyad al-Malki avait dénoncé avant le vote "d'énormes pressions" contre la demande d'adhésion de la Palestine, en les attribuant aux Etats-Unis et à Israël.

Menaces américaines sur le financement de l'Unesco

Dans la soirée, les Etats-Unis ont appelé "toutes les délégations" à voter "non à cette recommandation", dans un communiqué de l'ambassadeur américain à l'Unesco David Killion. Estimant cette démarche "inappropriée", L'ambassadeur américain a mis en garde contre le fait que ce dossier "peut potentiellement gravement ébranler la capacité de l'organisation à mener son important mandat".

A Washington, l'élue Kay Granger, qui préside la commission de la Chambre des représentants chargée de répartir les fonds pour la politique étrangère américaine, a prévenu qu'elle allait s'"employer à mettre fin au financement" de l'organisation culturelle par les Etats-Unis. La France avait quant-à elle fait savoir qu'elle jugeait prématuré pour la Palestine de demander une adhésion pleine et entière à l'Unesco.

Un changement de statut à l'Unesco permettrait à la Palestine de déposer des demandes de reconnaissance au Patrimoine mondial de l'Humanité pour des sites dans les territoires palestiniens occupés par Israël.

Les Palestiniens comptent notamment présenter au Patrimoine mondial les candidatures de Bethléem, lieu de naissance du Christ, Hébron, pour le Caveau des Patriarches - la mosquée d'Ibrahim (nom musulman d'Abraham) - un site révéré à la fois par les juifs et les musulmans, et Jéricho.

Source :  L'Express

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