Depuis qu'a éclaté la crise de la dette, les Grecs ont appris à vivre au jour le jour. Aussi la prochaine échéance, pour eux, n'est-elle pas le 4 décembre, date annoncée du référendum voulu par leur Premier ministre Georges Papandréou... mais ce vendredi, dans quelques heures à peine, puisque ce jour marquera une étape cruciale au Parlement qui pourrait très bien voir la chute de ce même Papandréou. Lorsqu'il a pris, lundi, l'Europe entière de court, de même que son propre pays et son propre gouvernement, en décidant de donner la parole au peuple grec sur le plan de sauvetage financier péniblement mis au point par les dirigeants européens, le Premier ministre n'envisageait sans doute pas l'ultimatum devant lequel allaient le mettre, deux jours plus tard, la France et l'Allemagne : si référendum il y a, il devra être organisé dans un délai record - début décembre - et ne portera que sur une seule question, celle du maintien de la Grèce dans la zone euro. Du coup, les tiraillements qui avaient déjà agité la majorité socialiste grecque se font de plus en plus violents. Et voilà Georges Papandréou contesté jusqu'au sein de son gouvernement. Jeudi matin, c'est son ministre des Finances qui a ouvert le feu le premier : Evangélos Vénizélos s'est déclaré tout de go hostile à cette idée de référendum. Jusqu'alors pourtant, il s'était contenté d'encaisser la nouvelle (après, néanmoins, un passage à l'hôpital pour de violentes douleurs abdominales déclenchées lundi soir juste après la fameuse annonce de Papandréou) et n'avait pas ouvertement désavoué le chef du gouvernement.