Les discussions au sujet de la Grèce ne cessent de traîner en longueur et le plus dramatique est que cela ne sert à rien ! La discussion du quart d'heure tourne autour de ce que les banques doivent lâcher. Selon plusieurs sources, l'Institut de la finance internationale (IIF), le lobby mondial des banques, propose une décote volontaire de 40% tandis que les dirigeants européens mettent la barre plus haut, entre 50% et 60%. Le risque, « si on pousse trop loin la décote, est de pénaliser les comptes des banques », a prévenu Thomas Rocafull, du cabinet Sia Conseil, qui estime qu'une bonne solution « consiste à couper la poire en deux, à 50% ». « Toute la question est de savoir si on pourra encore dire qu'il s'agit d'une restructuration volontaire de la dette grecque », a relevé Pierre Flabbée, analyste de Kepler Capital Markets. En tout cas, si le principe d'une décote de 50% était adopté, l'impact serait « gérable » pour les banques françaises, premières détentrices étrangères de dette souveraine hellène, assure Pierre Flabbée.
Dans le cas contraire, les CDS seraient déclenchés. Ces contrats d'assurance contre le défaut de remboursement d'une dette sont vendus par les assureurs ou les banques, qui subiraient de nouvelles pertes en cas de déclenchement. Surtout, cela démultiplierait les risques de contagion de la crise à des poids lourds comme l'Italie ou l'Espagne.
Afin de permettre aux banques d'amortir le choc et de se consolider en vue d'une éventuelle contagion de la crise à d'autres pays de la zone euro, l'UE préconise de relever d'ici mi-2012 le ratio de fonds propres « durs » des établissements bancaires à 9%. Le montant global de la recapitalisation nécessaire a été fixé autour de 108 milliards d'euros par les Européens, selon des sources diplomatiques. Des fonds que les banques devront trouver elles-mêmes, avant de se tourner ensuite à défaut vers leurs Etats, puis seulement en dernier ressort vers le Fonds de secours européen (FESF).
Dans le cas de la France, la recapitalisation devrait être « de l'ordre d'une dizaine de milliards d'euros, c'est-à-dire inférieure aux résultats de ces mêmes banques, ce qui signifie qu'elles doivent pouvoir se recapitaliser sans avoir besoin de demander l'aide des finances publiques », a assuré mardi le Premier ministre français François Fillon. Les banques pourraient ainsi puiser dans leurs bénéfices, réduire les bonus ou les dividendes.
Pour les banques allemandes, deuxième plus gros créancier privé étranger de l'Etat grec, les marchés financiers tablent sur un besoin de recapitalisation de 5,5 milliards d'euros environ. (Extraits: AFP)
Mais selon plusieurs analystes, la solution à la crise de la dette en zone euro ne passe pas par l'augmentation prévue des fonds propres des banques. « Ce n'est pas une question de fonds propres mais de confiance des investisseurs et de capacité de refinancement », assure Thomas Rocafull.
Hier, nous avons eu un court entretien avec le banquier anonyme pour lui demander son avis. Réponse lapidaire: « Ils n'ont plus aucune solution et doivent gérer dans le court terme ». « La confiance vient des marchés et vous comme moi savons très bien ce que recherchent les propriétaires des comptes anonymes qui font les montages que votre Trader Noé sait lire ». « Surveillez les cours des métaux précieux maintenant, et bientôt celui du pétrole. De ce que je vois ici, il pourrait bien y avoir des surprises ».