25/01/2012 voltairenet.org  3min #62598

 Cachez cette vérité que je ne saurais voir !

Confusion médiatique autour de la réunion de la Ligue arabe

La mission d'observation a remis son rapport à la Ligue arabe. A l'issue de cinq heures de débats, le Conseil des ministres ad hoc a prolongé d'un mois la mission des observateurs dans le cadre du premier plan de la Ligue arabe, tout en adoptant un second plan.

Ces événements donnent lieu à des interprétations très différentes.

Le contenu du rapport des observateurs est généralement passé sous silence, c'est qu'il confirme la version du gouvernement syrien et infirme celle de l'opposition. Notamment, il atteste qu'il n'y a jamais eu de répression létale de manifestations pacifiques et que les engagements pris par Damas ont été scrupuleusement respectés (libération de plus de 7 000 prisonniers, retrait des troupes des grandes agglomérations, etc.). Il valide le fait que le pays est déstabilisé par des groupes armés.

Le Comité ministériel ad hoc est souvent présenté comme l'instance exécutive de la Ligue alors qu'il s'agit d'un comité de suivi du Plan arabe composé de 5 Etats sur 22 (Algérie, Egypte, Oman, Qatar, Soudan). Il est passé sous silence que le Comité ministériel ad hoc a accepté le rapport des observateurs par 4 voix contre 1 (celle du Qatar) et a décidé de prolonger d'un mois la mission des observateurs en application du Plan arabe. Il est par contre souvent rapporté que l'Arabie saoudite a décidé de se retirer de ce dispositif (et tente de convaincre d'autres Etats de faire de même pour délégitimer les observateurs).

Surtout, les médias atlantistes entretiennent une certaine confusion autour des propositions du Qatar, qui ont été en partie adoptées (transition sur le modèle yéménite), en partie rejetées (envoi de troupes arabes), par le Comité ad hoc. Ces décisions ont été validées par 3 voix pour (Egypte, Oman, Qatar) 1 contre (Soudan) et 1 abstention (Algérie).

En outre, les médias atlantistes ne s'étonnent pas que le Qatar ait exigé de nouvelles élections en Syrie alors qu'il n'en a jamais tenu chez lui. Ils ne relèvent pas que la demande faite au président el-Assad de renoncer au pouvoir au profit de son vice-président n'a pas d'autre sens politique que d'affirmer que la présidence ne peut échoir qu'à un sunnite.

? En totale contradiction avec la tendance dominante des médias européens, l'envoyé spécial du Dagblad De Pers (Pays-Bas), Arnold Karskens, témoigne qu'il n'y a pas de révolution et de répression en Syrie, mais une déstabilisation du pays par des groupes armés instrumentés de l'étranger. Seul le Guardian (Royaume-Uni) défendait jusqu'à présent cette vision des événements).

? Dans le Washington Times, Roman Scarborough espère que la chute imminente du président el-Assad permettra de retrouver enfin les armes de destruction massives de Saddam Hussein que le dictateur irakien avait eu le temps de transférer en Syrie avant l'invasion US de son pays. Ainsi, les néo-cons n'auraient pas jamais menti pour envahir l'Irak et une action contre la Syrie permettrait de terminer la mission définie en son temps par les présidents Clinton et Bush Jr.

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