[Note du traducteur : Le titre est, bien entendu, de la poudre aux yeux. Le Royaume-Uni, pourri jusqu'au trognon, veut faire croire au monde qu'il est juste. Le seul intérêt de cet article est de montrer dans quelle déchéance morale se vautre la bête qu'il y a en face.]
The Independent, Terri Judd, 27 juin 2012
Financé par le Foreign Office, un rapport expose en détail les allégations de mauvais traitements routiniers infligés à de jeunes palestiniens
Le Foreign Office a révélé hier soir qu'il protesterait contre les traitements infligés à des enfants palestiniens par des Israéliens, après qu'un rapport établi par une délégation de magistrats de premier plan britanniques a révélé des pratiques inadmissibles, du style encapuchonnage et usage de fers aux pieds.
Dans la première enquête du genre, une équipe de neuf personnalités du monde judiciaire a examiné la manière dont de jeunes palestiniens sont traités dès l'âge de 12 ans lors de leur arrestation. Leur compte-rendu choquant, Children in Military Custody [Enfants en détention militaire (au format PDF)], expose en détail les affirmations selon lesquelles les jeunes sont tirés de leur lit au milieu de la nuit, poignets liés derrière le dos et yeux bandés, et obligés de s'agenouiller ou de se coucher face contre dans les véhicules militaires.
Des enfants de Cisjordanie sont détenus dans des conditions pouvant s'apparenter à de la torture, comme l'isolement, avec peu ou pas d'accès à leurs parents. Ils peuvent être contraints de rester éveillés, avant d'être maltraités aussi bien verbalement que physiquement, et contraints de signer des aveux qu'ils sont incapables de lire.
Dirigée par Sir Stephen Sedley, ancien juge de cour d'appel, l'équipe a entendu dire que « chaque enfant palestinien est traité comme un terroriste potentiel ». Dans une conclusion accablante, le rapport souligne les violations répétées à la Convention des Nations Unies sur les droits de l'enfant, qui interdit les traitements cruels, inhumains et dégradants.
« Nous étions assis dans la cour et j'ai vu le moment d'une audience préliminaire dans lequel un enfant semblant très jeune, un garçon, a été amené à porter un uniforme brun avec des fers aux pieds. Nous en avons été choqués. C'était une situation où nous avions été invités dans les tribunaux militaires pour des séances d'information de hauts magistrats », a expliqué l'un des auteurs du rapport, l'avocat des droits de l'homme, Greg Davies. « Le fait de garder des enfants systématiquement et pendant de longues périodes en isolement, pourrait, si cela arrivait, s'apparenter à de la torture », indique le rapport. Hier soir, le Foreign Office, qui a financé le rapport, a dit qu'il parlerait des allégations avec les autorités israéliennes :
« Le gouvernement britannique s'inquiète depuis longtemps du traitement des enfants palestiniens dans les prisons israéliennes, et a décidé en conséquence de financer ce rapport indépendant. Tout en reconnaissant que certaines mesures positives ont été prises récemment par les autorités israéliennes, nous partageons bien des inquiétudes du rapport, et nous continuerons à faire pression en faveur d'améliorations supplémentaires. »
Bien que l'équipe de magistrats ait dit ne pas être en mesure de prouver la réalité des sévices infligés à maintes reprises aux enfants palestiniens, mais qui sont niés par les autorités israéliennes - qui ont permis un accès sans précédent à la délégation - elle a souligné l'inégalité des statuts.
Les enfants israéliens ont droit à l'accès à un avocat dans les 48 heures et ne peuvent être emprisonnés avant l'âge de 14 ans. Mais de jeunes enfants palestiniens sont en prison dès 12 ans et peuvent y rester trois mois sans représentation juridique. Entre 500 et 700 sont emprisonnés chaque année.
« Autre chose choquante, ils sont incarcérés en violation de nombreuses conventions. L'effet pratique est que parents ne peuvent aller les voir parce qu'ils ne peuvent pas obtenir l'autorisation », a déclaré Marianna Hildyard du Conseil de la Reine.
Bien que l'équipe d'enquête se félicite des améliorations apportées par les autorités israéliennes, sur le terrain, les avocats palestiniens et israéliens insistent beaucoup sur le fait qu'il s'agit de « rhétorique plutôt que de changements réels ».
Hier soir, Amir Ofek, porte-parole de l'ambassade israélienne, a déclaré que son pays avait apprécié les efforts de la délégation, mais a rendu responsables les Palestiniens qui « glorifient le terrorisme ». Il a dit :
« Il en résulte que des enfants sont fréquemment impliqués dans des actes meurtriers. Avec l'Autorité palestinienne incapable ou refusant de remplir son devoir d'enquêter sur ces délits et de poursuivre en justice, Israël n'a pas d'autre choix que de le faire lui-même. Israël prend note des recommandations détaillées dans le rapport et les étudiera de près dans le cadre de ses efforts continus pour trouver le meilleur équilibre entre prévention de la violence et traitement avec humanité des auteurs. »
Original : www.independent.co.uk/news/world/middle-east/uk-ready-to-take-on-israel-over-fate-of-children-clapped-in-irons-7888914.html
Traduction copyleft de Pétrus Lombard