Un plan d'évacuation des 200.000 Français vivant en Israël a été mis au point pour faire face à la montée des périls. Objectif : ne pas être pris au dépourvu au cas où un déluge de missiles équipés d'armes conventionnelles ou non-conventionnelles tirés par l'Iran ou le Hezbollah libanais s'abatteraient sur le territoire israélien.
Parmi les scénario de sauvetage envisagé par les diplomates figure un départ des ressortissants français à bord de petites embarcations rejoignant ensuite des navires de guerre français croisant au large du port de Jaffa, près de Tel Aviv.
Pour compléter le dispositif, plusieurs dizaines de Français ont été désignés pour servir de coordinateurs afin de relayer les consignes pour l'organisation de l'évacuation, les lieux de rassemblements et les procédures à suivre ainsi que les coordonnées des personnes à contacter.
Ces responsables, sous la responsabilité d'une « cellule de crise » à l'ambassade de Tel Aviv, seront chargés d'une zone particulière déterminée en fonction du nombre de francophones. Parmi les localités prioritaires figurent Jérusalem, Tel Aviv, le port d'Ashdod dans le sud du pays et Netanya une station balnéaire située au nord de Tel Aviv très appréciée des Français. Histoire de dédramatiser, les diplomates français affirment que l'ensemble de ces préparatifs n'ont rien d'exceptionnel et s'intègre dans des programmes de sauvetage de Français à l'étranger « régulièrement mis à jour ».
Seule certitude en tout cas : ces mesures de précautions ont été prises à la suite des menaces de guerre. Benjamin Netanyahu, le Premier ministre israélien et son ministre de la Défense Ehud Barak ne cessent d'agiter la menace d'une attaque contre les installations nucléaires de l'Iran accusé de chercher à détruire l'Etat hébreu. Si ce scénario devait devenir réalité, il ne fait aucun doute que l'Iran doté de missiles à longue portée, contre-attaquerait.
La milice chiite libanaise du Hezbollah, armée en grande partie par l'Iran, pourrait également participer à des représailles en tirant des milliers de roquettes et de missiles sur la Galilée dans le nord d'Israël. Les experts du ministère de la Défense ont évalué à «200 à 300 » le nombre de morts parmi les civils que de telles attaques de missiles pourraient provoquer.
En 1991, lors de la première du Golfe, l'Irak de Saddam Hussein avait tiré 39 missiles Scud notamment vers Tel Aviv où sont installés le ministère de la Défense et le siège de l'état major de l'armée. Ces attaques, qui avaient contraint les Israéliens à se calfeutrer chez eux ou à se réfugier dans des abris, avaient provoqué d'importants dégâts, une paralysie partielle de l'activité économique pendant plusieurs semaines, mais sans faire faire de victimes directes.
Source : La Tribune