Ce mercredi sort « La marche des lemmings », le livre choc de Serge Federbusch qui explique comment le pouvoir socialiste a manipulé l'opinion au moment des attentats de janvier pour escamoter ses faillites et sa responsabilité. Et comment la manifestation monstre du 11 janvier résulte elle aussi d'un conditionnement pour dévier l'émotion populaire vers le « pas d'amalgame » en niant l'évidence des progrès du fondamentalisme musulman en France.
Chronique du pot aux roses
« La marche des lemmings... ou la 2e mort de Charlie - Le pouvoir de la manipulation et la manipulation au pouvoir », publié chez Ixelles Editions, 2015.
Atlantico : La manipulation du siècle, vous n'y allez pas un peu fort ?
Serge Federbusch : C'est vrai, ce siècle n'a que quinze ans comme dirait Victor Hugo. Pourtant, nous avons assisté à un cas d'école de manipulation qui restera dans l'Histoire.
Laquelle précisément ?
A toutes les étapes de cette affaire, l'opinion a été trompée. D'abord, il y a eu un dysfonctionnement majeur des services de renseignement. Savez-vous qu'il a fallu attendre le 3 avril dernier pour qu'enfin un journal national, Le Monde pour ne pas le citer, indique que le ministère de l'Intérieur avait intoxiqué la presse en lui faisant croire que la surveillance des frères Kouachi avait été interrompue à la demande de la « Commission nationale de contrôle des interruptions de sécurité ». En réalité, cette instance composée majoritairement de hauts magistrats a publié le 12 janvier, au lendemain donc de la grande manifestation, un communiqué pour expliquer « qu'à aucun moment (elle) n'avait manifesté d'opposition...
les affirmations contraires sont au mieux une inexactitude, au pire une manipulation ». Mesurez-vous l'ampleur du scandale ? Une commission officielle parle de manipulation, forcément du ministère de l'Intérieur, dans une affaire qui ébranle la république. Et ce communiqué, qui aurait dû exploser comme un bombe, a été soufflé par la déflagration de la manifestation des Charlie !
Tout est à l'avenant dans cette affaire. La protection du siège de Charlie était indigente, largement pour faire des économies de bout de chandelle alors que, deux semaines plus tôt, Valls disait dans un discours officiel que le péril djihadiste n'avait jamais été aussi élevé en France. La cavale des Kouachi fut extravagante et témoigne d'une faillite complète des services de police. Un demi-heure de fusillade au centre de Paris, douze morts, des véhicules de police qui reculent et des tueurs qui s'évaporent porte de Pantin après avoir braqué une autre voiture ! Si on n'avait pas eu affaire à un commando suicide sans plan de fuite ou de planque, il aurait pu disparaître dans la nature et, aujourd'hui, pas un jour ne se passerait sans que l'UMP et le FN ne réclament la démission de Hollande. Tout cela est expliqué dans le détail dans mon livre.
Et l'esprit du 11 janvier, la grande marche... des manipulations aussi ?
L'émotion populaire était indéniable. Mais tout a été orchestré pour que les responsabilités du pouvoir ne soient pas mises en cause et pour protéger les musulmans, électorat cher au pouvoir, d'un accès de courroux populaire au nom du « pas d'amalgame ». La désopilante marche des dirigeants, présentée sur le moment comme prenant la tête du cortège et qui en réalité a eu lieu en vase clos, les transports gratuits, l'appel à manifester de tous les médias sans exception ou presque... et surtout la date choisie.
Comment cela, la date était la plus appropriée, non ?
Valls et Hollande ont décidé en réalité d'un report d'un jour (elle était initialement prévue le samedi), pour permettre la scénarisation du défilé : jonction de la manifestation des associations avec celle des partis, présence des chefs d'Etats étrangers. Ils ont fait ce choix dès le 8 janvier, avant que les Kouachi ne soient mis hors d'état de nuire et avant même les meurtres de Coulibaly porte de Vincennes. Le pouvoir a fait courir des risques inconsidérés à la population pour organiser son dérivatif. Il a eu beaucoup de chance, à la différence des victimes des assassins.
Cela ne remet pas forcément en cause le souci de ne pas faire d'amalgame. Vous ne croyez pas à la thèse de la séparation entre islamistes et musulmans ?
C'est une distinction destinée à ne pas effrayer l'opinion. Il y a une différence de degré et pas de nature entre les deux. Le Coran est un peu une auberge espagnole avec des passages plus ou moins agressifs et on peut y trouver ce qu'on y cherche. Diriez-vous que le régime saoudien, qui décapite hardiment et où la femme est discriminée, incarne un islam modéré ? Pourtant, il s'oppose à Al-Qaïda. La situation est beaucoup plus complexe que le monde binaire pour bobos-bisounours décrit par Joffrin à longueur d'éditoriaux dans Libération. La réalité est que le fondamentalisme fait des progrès constants en France et que la classe dirigeante nie l'évidence par lâcheté et/ou clientélisme. Ecoutons plutôt le député socialiste Malek Boutih, qui nous appelle à l'intransigeance face à cette peste, plutôt que les prêches du vivre-ensemble.
Vous semblez dire dans votre livre qu'au fond les frères Kouachi ont gagné, que le pouvoir recule face au fondamentalisme ?
Depuis le 11 janvier, il y a eu au moins dix cas d'événements annulés, d'expositions amputées, de festivals écourtés par peur d'attentats. Quand il y a cinq jours Luz vous explique qu'il n'a plus envie de caricaturer Mahomet, vous sentez comme une parfum de dhimmicratie dans l'air...
Et les médias, vous ne les épargnez pas ?
Certes non... Ils ont pour la plupart servi de courroie de transmission à cette gigantesque manipulation. Une semaine après les attentats, certains vous expliquaient que les vrais responsables s'appelaient Eric Zemmour et Renaud Camus !
Source et fin de l'interview sur Atlantico.fr
Et si cela se limitait à cela... Car peu après ces attentats, des questions ont commencé à être posées, des questions qui remettaient en cause les versions officielles. Il y a ce qui nous est montré, et le reste, les événements autour de ces attentats qui sont relatés dans la presse car cela aide bien la ligne politique des dirigeants, et le reste sur lequel c'est motus et bouche cousue. Nous ne pouvions alors que revenir sur ces questions avec celle-ci en plus: la seule manipulation autour de cet événement est-elle celle abordée dans l'article, ou bien y a-t-il autre chose?
Les esprits sont divisés sur le sujet, les uns pensant que ce qu'ils ont vu à la télévision est totalement vrai et donc qu'il ne fait pas s'étonner, d'autres doutent, mais ceux-ci seraient également ceux qui pensent que les illuminatis contrôlent la planète, qu'il y a un nouvel ordre mondial, qu'un avion a réellement fondu le 11 Septembre 2001 après avoir percuté le Pentagone, ou encore qu'il y a des reptiliens qui nous surveillent, enfin... selon les médias. Car ceux-ci se relaient pour aborder le sujet dans des articles fracassants, pour attaquer voire diffamer certains sites internet relayant ces doutes, et pour expliquer que ceux qui doutent ne sont pas Charlie, que ceux qui ne sont pas Charlie sont antisionistes, ce qui revient à dire qu'ils sont antisémites. Au final, il faut lutter contre le terrorisme, le racisme, l'antisémitisme, l'antisionisme et même contre les téhories du complot, même François Hollande l'a dit, les théories du complot, c'est mal!
Donc non, il n'y a pas complot, nous avons quelques djihadistes qui ont fait un massacre, les djihadistes ont été neutralisés, il faut maintenant s'attaquer aux filières quel qu'en soit le prix. Seulement, il est intéressant de comprendre POURQUOI les méchants « pas Charlie » qu'il faut repérer et traiter ne croient pas en la version officielle. La raison est pourtant simple, il y a des points troubles... Il peut y avoir deux ou trois coïncidences, cela arrive, mais quand elles sont trop nombreuses, alors les questions sont justifiées.
Il y a cinq faits qui sont difficiles à contester, et qui soulèvent nombre de questions.
- Les menaces contre Charb étaient confirmées, il était sous protection policière depuis l'incendie de 2011, et il avait fait l'objet de nouvelles menaces depuis. Pourquoi alors le dispositif policier a-t-il été allégé en Septembre 2014 soit 4 mois avant l'attaque meurtrière?
- Le soir de l'attentat, le commissaire Elric Fredou se suicide d'une balle dans la tête. C'était le N°2 de la police judiciaire de la région de Limoges et il enquêtait sur l'affaire Charlie Hebdo. Sur ce point, l'on peut apprendre que la famille n'aurait pas accès au rapport d'autopsie, que l'arme n'était pas munie d'un silencieux et pourtant personne n'a entendu le moindre coup de feu dans le commissariat qui n'était pas vide, situation de crise oblige, qu'il s'est tiré une balle ans le front, que le médecin traitant refuse de valider la thèse d'une dépression ou d'un burnout, et enfin qu'il a tenté de passer un coup de téléphone avant de passer à l'acte, entre autres détails réunis dans un article du média Panamza qui a contacté la famille. Et vous avez-vu de grands médias s'intéresser à cette affaire survenue le soir-même de l'attentat? Oui, à l'étranger, mais pas en France.
- Les terroristes se sont « trompés » d'adresse et se sont rendu au 06 rue Nicolas Appert, avant de se rendre au siège du journal situé au 10 rue Nicolas Appert. Après avoir fui Paris en changeant de véhicule au passage, ils se sont rendus tout naturellement dans un Quick à Laon, restaurant qui se trouve au.... 6 rue Nicolas Appert! Comme le précise le site Panamza : « Sur 36 700 communes en France, seulement 73 (soit 0,2%) comportent une rue dédiée à Nicolas Appert«. Étrange coïncidence ces deux adresses identiques...
- Le directeur de l'hyper-casher, lieu de la prise d'otage par Amedy Coulibaly, a vendu sa participation au magasin de Vincennes, la veille de l'attaque.
- Les terroristes ont abandonné leur voiture en pleine rue pour en voler une autre et quitter Paris avec celle-ci. Coïncidence (une autre), ils ont abandonné le véhicule devant un restaurant-patisserie du nom de Patistory au 45, rue de Meaux.. Ce magasin fait partie des organisateurs d'un gala pour soutenir l'armée israélienne. Il n'y a que 7 endroits en France qui vendent des places pour un tel gala.
Voilà juste quelques points intéressants sur lesquels il fallait bien se pencher, juste quelques uns qui ne prouvent pas peut-être grand chose, mais qui soulèvent quand-même quelques questions... Mais bien d'autres faits sont énumérés sur le site Panamza qui fait un véritable travail d'investigation et dont le nombre de découvertes autour de ces attentats ne risque pas de calmer les rumeurs et la suspicion généralisée.
Mais il y a d'autres rumeurs toutes aussi persistantes qu'il sera difficile de prouver, dont une importante qui concerne le réseau Gladio. Ce réseau est constitué d'armées secrètes au service de l'OTAN et des États-Unis, un réseau peu médiatisé même si son existence est reconnue.
J'ai été tout particulièrement troublé par le contenu du reportage à partir de la 28ème minute. Les propos font réellement penser à des événements récents dont il n'est pas permis de douter...
lesmoutonsenrages.frnfessions-d-un-fantome_367082|au journal Libération] de 2001, il révélait la face obscure du DPS. Selon lui, le service d'ordre du FN comportait un « service action » composé de «30 à 60 fantômes» sous la direction de Bernard Courcelle, chef du service de sécurité du parti entre 1994 et 1999. Dans ce cadre, il aurait effectué une opération sous faux drapeau au Congo en 1999 pour le compte du président Sassou N'Guesso. Il s'agissait de monter une fausse tentative d'assassinat du président dans le but d'impliquer l'opposition. Le DPS organisa également, selon Claude Hermant, le rapatriement du président de l'ex-Zaïre Mobutu, et effectuera une mission de surveillance de l'ancien ministre congolais Moungounga N'Guila sur le territoire français dans le cadre d'une tentative d'assassinat commanditée par le ministre de l'intérieur.
Le DPS effectuait également des missions d'infiltration et de surveillance de l'opposition au Front National comme les organisation Ras l'Front, SOS Racisme ou Act'up.
Le second type de mission organisé par le « service action » du DPS consistait, selon Claude Hermant, à « organiser la déstabilisation de certains quartiers ou des villes qui ne sont pas acquises aux idées du Front. » La méthode employée par le DPS constituait à : « Prendre contact avec des bandes. Inciter à la violence ou à la rébellion. Fournir la logistique dans des quartiers sensibles pour donner aux jeunes la possibilité de s'exprimer par la violence. »
Il faut souligner dans ce cadre de déstabilisation et d'incitation à la violence, y compris en fournissant des moyens matériels et logistiques, que le chef du DPS, Bernard Courcelle, fut mis en cause en 1996 avec le trafiquant belge Marti Cappiau dans une affaire de trafic d'armes au profit de la rébellion djihadiste Tchétchène. Selon Claude Hermant, les tchétchènes avaient « demandé un matériel spécifique, assez récent comme des Kalachnikov AK-74, que Bernard Courcelle était capable de vendre sous 24 heures. Mais, à ma connaissance, on leur a fourni des armes datant de l'après-guerre, des AK-47. Les Tchétchènes ont demandé réparation. M. Courcelle a toujours les Tchétchènes derrière lui, pour payer sa dette. » L'implication de Bernard Courcelle dans cette affaire ne pourra cependant pas être établie par la justice.
Marti Cappiau, un ancien légionnaire en lien avec les milices croates d'extrême droite et acteur incontournable du trafic d'armes au profit de la Bosnie entre 1993 et 1995, fut assassiné le 22 mars 2001.
Outre les liens présumés du DPS avec le trafic d'armes, Claude Hermant décrit également le fonctionnement du « service action » qui s'apparente à un groupe paramilitaire très bien entraîné utilisant des méthodes similaires à celles des services de renseignement étatiques :
« Les membres de ce groupe spécial sont appelés les «fantômes». Ils ont tous une formation militaire ou paramilitaire... Les «fantômes» sont autonomes financièrement. Ils reçoivent un salaire en liquide, des faux papiers et tous les moyens nécessaires à leurs opérations. Quand vous avez des besoins spécifiques, on vous les donne. Pour payer un jeune pour mettre le bordel dans les quartiers, pour avoir les moyens de se déplacer, de louer une chambre d'hôtel. Les «fantômes» sont en autarcie complète. Ils font leurs demandes à travers ce qu'on appelle des «boîtes aux lettres».
Le « service action » du DPS tel que décrit par Claude Hermant présente ainsi toutes les caractéristiques d'une structure de type Gladio telles qu'elles ont été opérées par l'OTAN, par exemple en Italie : formation paramilitaire, méthodes héritées des services de renseignement, financement occulte, ancrage dans les milieux d'extrême droite et l'armée, implication dans des opérations extérieures sous faux drapeau et des opérations de déstabilisation sur le territoire national...
Mais il y a plus surprenant encore dans les éléments récents livrés par Claude Hermant suite à son arrestation par la police judiciaire de Lille.
Les liens entre Claude Hermant et les services de Gendarmerie
Selon La Voix du Nord, le juge d'instruction chargé de l'affaire serait en possession de nombreux emails échangés entre la gendarmerie et Claude Hermant. Ces courriers dénoteraient une proximité entre le prévenu et les services de police, comme en témoigne cet extrait : « Salut Claude, nous avons vu avec notre hiérarchie... Nous sommes partant(s) pour les deux dossiers que tu nous as présentés (armes-Charleroi...)... »
La question que pose cette correspondance est donc de savoir si Claude Hermant agissait en coordination avec la gendarmerie en tant qu'informateur où s'il s'agissait d'une pleine coopération qui impliquerait que Claude Hermant était missionné.
Dans ce dernier cas, la fourniture d'armes à la cellule terroriste ayant perpétré les attentats du mois de janvier à Paris se situerait alors dans le cadre d'une opération sous faux drapeau de type Gladio.
Toujours selon La Voix du Nord, Claude Hermant aurait déclaré dans les couloirs du palais de justice, qu'il ne serait pas « le prochain Marc Fievet ». Il s'agit d'une allusion à un inspecteur des douanes français, infiltré sur ordre de sa hiérarchie dans les plus importants réseaux de narco trafiquants à la fin des années 80 puis lâché par cette dernière suite à son arrestation par la police canadienne.
La référence de Claude Hermant au cas de Marc Fievet semble indiquer clairement que ce dernier se considérait comme mandaté par les services de la gendarmerie et agissait en leur nom.
Si la connexion entre le réseau de Claude Hermant et Amedy Coulibaly est confirmée par la justice française, les répercussions de cette affaire scelleront définitivement le sort de la narrative déployée jusqu'à maintenant par le pouvoir exécutif français et imposeront l'hypothèse de l'attentat sous faux drapeau comme le scénario le plus crédible. Au vu des implications explosives de l'affaire, on peut cependant légitimement douter que les investigations puissent se poursuivre en toute transparence et sans pressions politiques. La couverture médiatique de l'affaire, pour l'instant quasiment inexistante, indique également que les médias inféodés au pouvoir politique et embrigadés dans le régime d'opinion de la « guerre au terrorisme », organiseront également le blackout sur ses éventuels développements...
Guillaume Borel - 09 mai 2015 -