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 Gilets Jaunes: Geneviève Legay blessée à Nice souffre de fractures au crâne

09/04/2019 francais.rt.com  5min #154516

 Gilets Jaunes: Geneviève Legay blessée à Nice souffre de fractures au crâne

Affaire Geneviève Legay : l'enquêtrice est la compagne du commissaire mis en cause

© Valérie Hache Source: AFP

L'enquête préliminaire sur l'origine des blessures de Geneviève Legay, militante d'Attac grièvement blessée lors d'une charge policière à Nice, a été confiée à la compagne du commissaire en charge des opérations policières.

Suite aux blessures graves dont a été victime Geneviève Legay, militante d'Attac de 73 ans le 23 mars à Nice, lors d'un rassemblement interdit des Gilets jaunes, une enquête préliminaire avait été ouverte par Jean-Michel Prêtre, procureur de la République.  Mediapart révèle que la policière en charge des premières investigations sur l'origine des blessures de la militante, Hélène P., se trouve être la compagne du commissaire Rabah Souchi, chargée des opérations le jour de la manifestation. L'information a été confirmée au média par le procureur de la République de Nice.

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Contacté par Mediapart, ce dernier a expliqué «être tout à fait au courant, au moment de l'ouverture de l'enquête préliminaire, des liens de concubinage qui unissent le commissaire Rabah Souchi et Hélène P. Cette dernière est le commissaire en chef de la sûreté départementale. Je ne vois pas en quoi cela pose problème ?»

Si la commissaire Hélène P. n'a pas donné suite aux sollicitations de Mediapart, le commissaire Rabah Souchi en revanche aurait répondu, à en croire le site d'investigation : «C'est ma vie privée. Ça ne regarde que moi.»

Mediapart revient sur tous les éléments de l'enquête qui lui sont parvenus depuis le 23 mars et passe au crible les déclarations de la militante en les opposant à la version livrée à la presse par les autorités. Le site d'investigation laisse entendre que plusieurs incohérences pourraient s'expliquer par les liens de concubinage de Rabah Souchi et Hélène P. Une interprétation contestée, donc, par le procureur de la République de Nice qui, dès le 29 mars, «se défendait [...] de tout conflit d'intérêt au moment de saisir le service de cette commissaire divisionnaire», comme le rapporte  France info.

Mediapart se concentre notamment sur la charge : qui a poussé Geneviève Legay ? Que s'est-il passé précisément ? La fille de la septuagénaire affirme que sa mère, lorsqu'elle l'a vue à l'hôpital, portait au moins une trace de coup au visage qui pourrait évoquer une matraque.

Or, selon un procès-verbal auquel Mediapart a eu accès, un officier de police judiciaire aurait signalé «dès le samedi 23 mars» que Geneviève Legay aurait été bousculée par «un homme qui portait un bouclier». Le site d'investigation affirme qu'il s'agirait en réalité d'une matraque et non d'un bouclier.

Les autorités ont pourtant longtemps assuré que la manifestante n'avait pas été directement poussée par un membre des forces de l'ordre. Emmanuel Macron lui-même avait assuré que Geneviève Legay n'avait «pas été en contact avec les forces de l'ordre».

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Mediapart affirme également que le 24 mars, au lendemain de la chute de Geneviève Legay, cette dernière avait été entendue plusieurs fois par des policiers qui auraient été placés sous l'autorité directe de Hélène P. Voici comment la militante décrit ces auditions : «J'ai reçu la visite de deux policières, ensuite de deux policiers et encore de deux autres policiers. J'étais toute seule, sans que ma famille ne soit prévenue. Ils m'ont interrogée alors que j'avais des examens à passer. Je n'avais même pas mes lunettes de vue [...]. Ils ont surtout insisté pour me faire dire que c'était un journaliste qui m'avait poussée. Or c'est faux. Je me rappelle avoir été poussée par un policier et je le leur ai dit. Mais ils insistaient sur le journaliste.»

Un autre élément auquel s'attache Mediapart donne le ton de la situation policière à Nice. Selon le site d'investigation, la charge décidée par le commissaire Souchi n'aurait pas été soutenue par les autres forces de l'ordre présentes à cet instant. Les deux escadrons de gendarmerie mobile n'y ont pas pris part et l'un d'eux a livré son sentiment à Mediapart : «Une simple vague de refoulement aurait permis de les disperser sans les brutaliser.»

Et cette source de préciser : «Le commissaire Souchi était fébrile et d'une extrême nervosité mais dans toute opération nous devons garder notre sang-froid et ne pas agir sous l'impulsion. Sinon c'est au risque de commettre des violences injustifiées sur des manifestants.» Mediapart ajoute que ces propos ont été corroborés par des sources policières, «notamment syndicales», faisant «part de multiples dérives du commissaire» en question, toujours selon cette même source.

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