Le responsable de l'attentat de Strasbourg ayant eu lieu hier, se nomme Chérif C. Il est né le 24 février 1989. Cet homme était connu des services de police et de justice pour des « faits de droits communs », dont 27 ont été versés à son casier judiciaire. Selon le Procureur de Paris, ces faits auraient été commis en Allemagne, en France et en Suisse. Il était également connu des services spécialisés et fiché « S » pour sa radicalisation: son nom était notamment inscrit au FSPRT et il était suivi par la DGSI. Le procureur de Paris déclare que le suspect a crié «Allahu Akbar», selon certains témoins sur place.
Dans mon article sur les Gilets-Jaunes, du 25 novembre 2018, publié sur mondialisation.ca, je disais précisément ceci : « Un Castaner déclarait le mardi 20 novembre 2018, qu'il accusait les 'Gilets-jaunes' de 'complicité de terrorisme' et ainsi allait pouvoir agir désormais contre le mouvement social en fonction de cette déclaration!
Il ne serait pas impossible qu'un attentat soit donc organisé également par le Pouvoir, afin, comme d'habitude, de rappeler aux frondeurs et récalcitrants, qu'ils doivent se soumettre à la nouvelle forme de dictature inaugurée en France depuis la constitutionnalisation de 'l'état d'urgence'! Les jours qui viennent nous le diront si ce mouvement citoyen perdure! »
Les « jours qui viennent nous le diront » ! Ces jours-là sont donc venus et ils nous le disent ! Étant donné que le discours de Macron, du lundi 10 décembre, en pleine crise des « Gilets-jaunes », a fait figure de coups d'épée dans l'eau, il devenait donc urgent de faire obstacle à une « cinquième édition » de la colère du peuple, en 'laissant la voie libre' à un nouvel Auguste Vaillant (attentat à la bombe - confectionnée par le laboratoire de la police de la Préfecture de Paris - en 1893, à l'Assemblée) et comme je l'avais supputé, l'expérience démontrait encore une fois, le mardi 11 décembre 2018, qu'un « attentat bienvenu » allait en effet se pointer « comme par hasard », dans le décor d'une France secouée par la colère du peuple, en tout très similaire à celle qui se manifestait à Paris à partir du 18 mars 1871 et réprimée par le feu et le sang le 28 mai 1871 sur l'ordre d'Adolphe Thiers... Les troubles allaient reprendre et se poursuivre sporadiquement plus tard.
Il est intéressant pour la mémoire et la réflexion de chacun de relire cette déclaration de Auguste Vaillant faite aux jurés, juste avant le verdict: « Messieurs, dans quelques minutes vous allez me frapper, mais en recevant votre verdict, j'aurai la satisfaction d'avoir blessé la société actuelle, cette société maudite où l'on peut voir un homme dépenser inutilement de quoi nourrir des milliers de familles, société infâme qui permet à quelques individus d'accaparer la richesse sociale (...) Las de mener cette vie de souffrance et de lâcheté, j'ai porté cette bombe chez ceux qui sont les premiers responsables des souffrances sociales.»
Le rappel de cette déclaration qui explique les raisons de cet épisode terroriste organisé par la Préfecture de police de Paris (Cf., révélations du commissaire Raynaud : « Souvenirs de police », publié en 1923), et non pas par la volonté du peuple, faut-il le rappeler, nous ramène à l'attentat d'hier comme à un management de la terreur auquel nous sommes désormais accoutumés, depuis au moins les précisions historiques qui ont été données sur les pratiques du GLADIO en Europe, dirigé par l'OTAN et la CIA...
De plus, nous devons préciser et souligner cette autre information qui nous permet de savoir que les véhicules blindés de la gendarmerie, présents dans Paris lors de la dernière manifestation des Gilets-jaunes, le 8 décembre passé, étaient destinés, en dernier recours, à répandre sur le peuple en colère, une substance incapacitante qui allait paralyser les gens en masse. Selon les sources que nous avons consultées, la pulvérisation de ce liquide incapacitant sur une foule de Gilets-jaunes aurait été capable de « les arrêter net, mettant les gens à terre, même s'ils portaient des masques ». Chaque engin, précise l'information, aurait pu « neutraliser » une surface équivalente à plusieurs terrains de football...
On peut se demander, si le cas s'était présenté, ce que le Pouvoir de la macronie comptait faire ensuite avec ces masses de gens à terre et comment il avait l'intention de gérer cette situation surréaliste?!
Nous savons également, grâce à des témoins oculaires, notamment une jeune femme venant de Toulouse et transitant par Bordeaux, qu'un déploiement important de la police se livrait à une fouille détaillée sur les voyageurs, en partance de Bordeaux, avant de les laisser prendre leur train pour Paris. Tous ceux qui avaient été trouvés avec un gilet-jaune dans leur sac, (380 personnes) témoigne-t-elle dans sa vidéo, n'ont pas été autorisés à prendre leur train pour Paris, même ayant payé leur billet! Ainsi, le ministère de l'Intérieur pouvait dire cyniquement que la participation à la manifestation de Paris avait baissée substantiellement! Nous savons que le Pouvoir est pervers par nature, par nécessité, par « vocation », puisqu'il est toujours illégitime lorsqu'il se revendique comme pouvoir. Personne n'a de pouvoir sur personne. Une autorité n'est pas un pouvoir mais un service ayant sens lorsqu'il est exclusivement occupé à veiller sur le bien commun définit par la volonté d'un peuple souverain.
En Égypte, le Pouvoir de la dictature militaire, terrorisé par les Gilets-jaunes Français, a interdit la fabrication, l'achat et le port des gilets-jaunes dans tout le pays. Une infraction à cette norme nouvelle sera punie de prison ferme en Égypte!
Tout cela démontre, s'il fallait encore des preuves, que nous sommes très loin de la démocratie qui manifestement n'existe pas, pas même dans la France des « Droits de l'homme »!
Adolphe Thiers faisait tirer sur le peuple pour « mater les émeutiers » et Emmanuel Macron avait l'intention d'asperger le peuple de chimie incapacitante! Les grenades lacrymogènes ont été suffisantes, les tirs de flash-ball également, les grenades assourdissantes et la grenade GLI-F4 aussi, la matraque de même et les canons à eau, efficaces! L'IGPN et l'IGGN notent que la France est la «seule nation d'Europe à utiliser des munitions explosives en opération de maintien de l'ordre». Elles constituent «le dernier stade avant les armes à feu.» Ces lignes ont été écrites en 2014, après la mort, à Sivens, de Rémi Fraisse. Ce manifestant avait été tué par une grenade dite à "effet de souffle", la OF-F1, qui depuis a été interdite. Pourtant, la police française continue bien d'utiliser des grenades "à triple effet" qui possèdent en plus des aspects "lacrymogène" et "sonore", un "effet de souffle".
C'est le cas de la GLI-F4. Une grenade, explosive qui avait amputé de la main un manifestant sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes au printemps, et blessé plusieurs autres personnes. Devant les protestations, le Ministère de l'Intérieur avait annoncé que la GLI-F4 serait remplacée par une munition non-explosive. Mais en attendant, les GLI-F4 qui sont en stock continuent d'être utilisées pour disperser les manifestations. La police utilise bien actuellement des grenades explosives contre sa propre population. (Cf., Désintox, une production ARTE / Libération / 2P2L)
Les pauvres, les modestes, les travailleurs et même la classe moyenne, les professions libérales incluses, tous abusés (80% de la nation) par des régimes politiques au service des cartels de la mafia bancaire et de l'idéologie fasciste ultra libérale, n'ont pas le droit de protester : ils sont tenus de se laisser faire. Aucune colère n'est tolérée : c'est ainsi que Macron a commencé son discours aux Français! Si les Français manifestaient encore, comme ils se sont contentés de le faire durant des décennies depuis 1976, le résultat serait le même que celui qui s'est confirmé depuis 1976 : un entêtement du Pouvoir à poursuivre la route erronée de l'ultra libéralisme et une accumulation des conséquences de cette pratique idéologique imposée par la haute finance ou capitalisme sauvage...
Le niveau d'oppression est devenu tellement élevé, qu'il était désormais impossible pour les Français de supporter plus longtemps la cause de cette situation désastreuse et les annonces de montée brutale des taxes! Trop c'est trop.
Il y a une limite qu'il faut savoir ne pas dépasser en France, sous peine de voir le peuple dans la rue et de s'exposer à sa colère! Le Pouvoir ne peut pas impunément ignorer l'histoire des révoltes dans le pays et à Paris. Il aurait été bien inspiré de s'abstenir de toute provocation et de toute parole de mépris.
Aujourd'hui, le « hasard » fait qu'un acte terroriste tombe soudain comme un cheveu sur la soupe, attirant toutes les attentions et, par la même occasion, rappelant aux citoyens mécontents que l'État est là pour les protéger, veiller sur eux, sur leur sécurité et qu'il est donc très prudent de « rester à la maison », de se « confiner chez soi » et de « ne pas sortir dans la rue », car la menace terroriste rôde dans le pays et menace de faire un massacre sur tous les imprudents ou récalcitrants portant gilet jaune!
Juste avant cet épisode inopiné à Strasbourg, Bruxelles disait son inquiétude grandissante ; Washington disait sa crainte de voir une contagion se propager aux États-Unis même ; Londres découvrait que les Anglais souhaitaient engager la même protestation dans tout le pays et sympathisaient avec le peuple Français en colère! Bref, les oligarchies occidentales au pouvoir relançaient la responsabilité de Moscou dans ce déchaînement de colère : c'est la presse française « collabo » qui fait ce travail et tente de rendre encore la Russie responsable de l'ampleur prise par le mouvement des Gilets Jaunes! Cela en devient pathétique!
Nous aurons donc le droit à une cinquième édition de la révolte des Gilets-jaunes et le durcissement va encore grandir, puisque le discours du Pouvoir en place ne peut plus convaincre personne. Les Français ont juste compris que l'absence prolongée d'Emmanuel Macron (trois semaines) s'expliquait par les cours intensifs de théâtre qu'il avait du prendre pendant ce temps là pour nous jouer son numéro du lundi 10 décembre.
Il va bien falloir qu'à un moment donné, la police utilise la chimie incapacitante sur le peuple en colère et déclencher ainsi le passage à l'acte de la protestation armée...
Tant que l'oligarchie en place n'aura pas accepté l'abandon de l'idéologie ultra libérale en laissant le peuple organiser la subversion du capitalisme, c'est-à-dire son retour dans le cadre rigoureux et les règles d'un contrôle permanent de l'État au service des intérêts communs et non plus livré à la main « invisible du marché », la révolte se poursuivra ; car nous avons tous compris que dans un tel système, seuls les profiteurs d'en haut vivaient dans l'indécence d'une richesse délirante pendant que la majorité s'épuisait à enrichir ces 20% de privilégiés! Le peuple avait déjà dit pacifiquement le 29 mai 2005, qu'il ne voulait pas de cette Europe ultra libérale dans laquelle était organisés le pillage des nations, les injustices sociales, le déséquilibre fiscal...
Les « élites » n'ont pas voulu l'entendre quand il fallait l'entendre ; alors pourquoi s'étonnent-elles aujourd'hui de découvrir sa colère profonde?
Ce n'est pas un attentat qui va provoquer la peur des Français et les pousser à « rester à la maison », c'est-à-dire au final à la fermer. Bien au contraire : le peuple sait que la politique des « élites » au pouvoir, depuis au moins 1976 (date repère), est la responsable des violences sociales et de cette pratique du management de la terreur pour le dressage du peuple à son « amour de la soumission », ainsi que le prétexte aux mesures liberticides en cascades comme à la militarisation forcenée de l'Europe!
Les Gilets-jaunes seront encore samedi 15 décembre dans les rues de Paris et sur tous les ronds-points de France et de Navarre. La lutte n'est pas terminée : elle ne fait que commencer!
Jean-Yves Jézéquel
La source originale de cet article est Mondialisation.ca
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