Le New York Times, citant des responsables américains, a écrit que le président américain Donald Trump avait donné à l’armée environ 4 mois pour retirer 2 000 soldats de Syrie, histoire sans doute d’enrayer les mutineries au sein des troupes US qui, selon certaines sources officieuses, auraient non seulement livré des armes et des équipements classés sensibles aux combattants YPG sans attendre l’avis de leur hiérarchie, mais également déclaré publiquement qu’ils s’opposent à tout retrait même ordonné par Washington.
Selon IRNA, le délai de 4 mois donné aux militaires témoigne d’une volte-face de Trump, qui avait initialement accordé 30 jours pour le retrait de ses forces américaines de Syrie.
Trump a écrit sur sa page personnelle sur Twitter que le retrait de Syrie serait « lent », mais il a fait valoir que « si quelqu’un d’autre, à l’exception de Donald Trump, faisait ce que j’ai fait pour la Syrie, il deviendrait un héros national. Lorsque je suis devenu président, Daech faisait rage en Syrie. Daech est en grande partie détruit. Nous ramenons progressivement nos troupes à la maison tandis que nous continuons à lutter contre Daech. »
Aux dires de deux autorités américaines, lors de son déplacement surprise en Irak la semaine dernière, Trump a déclaré en privé au commandant des forces américaines en Irak et en Syrie, le lieutenant général Paul LaCamera, que l’armée pourrait disposer de plusieurs mois pour mener à bien un retrait sûr et ordonné.
En prolongeant le calendrier du retrait des forces américaines de Syrie, Trump a, selon le New York Times, à la fois tenu sa promesse de mettre fin aux interventions militaires américaines et écouté les avertissements des anciens et actuels dirigeants militaires concernant les dangers que représenterait un retrait américain de Syrie.
Les décideurs militaires disent que le retrait nécessite 120 jours, le temps de décider du sort des équipements.
Les autorités militaires se sont abstenues d’annoncer la date exacte du retrait de Syrie pour des raisons sécuritaires. Les autorités américaines n’excluent pas cependant que Trump pourrait changer d’avis et opter pour un retrait plus rapide.
Lorsque Trump a appelé pour la première fois à un retrait de la Syrie dans un délai de 30 jours, il s’est vu confronté à une ferme réaction, y compris l’opposition de ses alliés politiques, tels que le sénateur Lindsay Graham : « Une telle décision exposerait des alliés comme les Kurdes au risque d’une éventuelle attaque turque. »
Graham a déclaré dimanche après le déjeuner avec Trump qu’il se sentait « beaucoup mieux » au sujet du projet du président.
Le général Joseph Dunford, chef d’état-major de l’armée américaine, a rencontré vendredi à la Maison-Blanche le conseiller à la sécurité nationale américaine, John Bolton, pour obtenir plus de renseignements sur la date et les détails de renseignement sur le retrait.
Bolton doit se rendre dans les prochains jours en Turquie et dans les territoires occupés pour discuter de la Syrie.
Dunford s’est entretenu avec le sénateur Graham après avoir rencontré Bolton. Certains responsables du Pentagone espéraient que Graham pourrait changer l’opinion de Trump, ou du moins le persuader de prolonger le délai pour quitter la Syrie.
Le général Stanley McChrystal, commandant des forces américaines en Afghanistan de 2009 à 2010, a déclaré : « Si vous mettez fin à votre influence, vous serez probablement confrontés à davantage d’instabilité encore et il sera très difficile pour les États-Unis de diriger les développements à leur guise. »
Le secrétaire américain à la Défense, James Matthew, et l’ambassadeur américain auprès de la coalition américaine prétendument anti-Daech, L. Brett McGuire, ont démissionné pour protester contre la décision de Trump de retirer les forces américaines de Syrie.
Selon les médias israéliens, lors d’un appel téléphonique deux jours avant l’annonce de la décision de Trump, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a demandé à ce dernier que le retrait des forces syriennes de Syrie se fasse progressivement, une proposition dont il a l’intention de discuter lors de sa rencontre éventuelle avec le président américain en Suisse.
source: presstv.com